vendredi 27 décembre 2013

Un bémol au paradis, Sumatra.

Je longe la cote ouest de Sumatra, en direction du sud. Il faut bien avouer que la tache est ardue pour moi qui aime flâner et m'arrêter dans les villages au gré de mes envies, car il n'y a pas de transports public autres que des bus longues distances.
Donc, ou on fait 400 Km (ce qui, dans cette région équivaut à au moins 12 h heures de route ) sans s'arrêter nulle part, ou on ne fait pas.
Je ne m'avoue pas vaincue pour autant, et je soudoie le chauffeur pour qu'il me laisse dans une bourgade du bord de mer que j'ai repérée sur la carte.
le coin des femmes, sur le bateau
Mauvais choix. Il n'y a rien dans ce trou perdu, la petite ville a été reconstruite après le tsunami, maisons alignées le long de la route principale, la mer est à plusieurs Km, un marché une fois par semaine, mais bien sur, pas le jour où j'y suis.
Un seul losmen ( auberge locale) matelas sur le sol ou grouillent les cafards...Mauvais choix, vraiment.
Il y aura bien un bus pour repartir, mais pas avant demain après midi, il s'arrêtera s'il y a des places libres, sinon, il faudra attendre le suivant.
Que faire ? d'abord manger un morceau, je me sens toujours mieux après un bon repas, surtout quand c'est du poisson tout frais péché!
C'est là, dans un boui-boui au bord de la route que je suis abordée par un type qui parle quelques mots d'anglais. Oh ! miracle !
Après les questions d'usage, il me propose de m'emmener visiter son village. C'est un village de pécheurs, il n'y a pas de route pour s'y rendre, il faut y aller en "robin", petit bateau en bois qui fait la navette entre les villages sans routes.
la mangrove tout le long du trajet
Ok, on attend le robin ensemble, quand il arrive c'est la cohue, tout le monde se rue dans ce petit bateau. Ici, personne n'est pressé, il n'y a pas d'horaires, et les gens sont capables de passer des journées entières à attendre je ne sais quoi sans s'énerver. Mais des qu'un bus ou  un bateau arrive, il faut se ruer, être le premier à monter...c'est, à chaque fois, la foire d'empoigne !
C'est donc dans un joyeux chahut qu'a lieu l'embarquement, on se presse, on pousse les paquets, les poules, les enfants, ça monte, ça descend chercher d'autres paquets. Je suis happée par les femmes qui se mettent toutes du même coté, et commencent à toucher mon nez en riant. Peu à peu, l'agitation se calme, et nous partons.
Nous voguons sur une étendue d\eau plutôt boueuse, parfois très large, comme sur un lac, mais qui se rétrécit par endroit tellement qu'on pourrait toucher les arbres et leurs racines aériennes comme dans une mangrove.
le village vu du bateau, à l'arrivée
Je suis absorbée dans la contemplation de ce paysage si nouveau pour moi, lorsque je me rends compte que je ne vois pas mon nouvel ami, celui qui m'a invitée dans son village. Je scrute les visages...non, il n'est plus dans le robin !
Que s'est-il passe ? il est redescendu du bateau? il m'a abandonnée?...
C'est avec ces questions en tète que je découvre le village après une petite heure de trajet: les petites barques colorées bien rangées devant les maisons sur pilotis et les palmiers en toile de fond...
Je débarque dans l'indifférence générale. Les femmes qui m'avaient assaillie dans le bateau s'éparpillent dans le village, et les habitants me regardent de loin. Pas de "hello mister" ici, les gens ont l'air plutôt timides ou craintifs. Les enfants me suivent en grappes, mais ne m'interpellent pas. Je confie mon sac à une marchande de légumes et je pars explorer les alentours. Il y a donc les maisons sur pilotis, leur façade cote rue, d'autres maisons de l'autre coté de la rue, de plein pied, celles ci, et les palmiers derrière. Après un petit tour du village, ou on me regarde comme une extra terrestre, je pars vers les palmiers, et je découvre, émerveillée, une plage. Une plage comme tout le monde en rêve: sable blanc à perte de vue et les palmiers pour me donner un peu d'ombre pendant que je contemple l'océan indien. Et tout ça uniquement pour moi, pour moi toute seule...je suis arrivée au paradis !
Je suis arrivée au paradis !
C'est juste une langue de terre, entre l'océan et le marais, le village s'étend en longueur entre les deux. Pas étonnant qu'il faille y arriver en bateau!
L'après midi est déjà bien entamé, je retourne vers les maisons et essaye de trouver un logement pour le soir. Mais il n'y a pas de losmen ici. dommage...je repars donc vers l'embarcadère, mais là, on m'informe que le robin ne repart pas ce soir, il faut attendre demain. Retour vers la marchande de légumes qui avait gardé mon sac, je demande si quelqu'un peut m'héberger, mais vraisemblablement, c'est une idée qui ne réjouit personne. Bien sur, je propose de payer, mais ça ne semble pas être une question de prix,  il y a beaucoup de conciliabules entre plusieurs familles, auxquels je ne comprends malheureusement rien, et, pendant ce temps là, le soir tombe doucement. Je mange un morceau: riz et poisson séché, il n'y a pas d'autre choix dans l'unique warung du village, et finalement, je leur dit donc que je vais aller dormir sur la plage.
La pièce où je ne dormirai pas...
Alors que je me dirige vers la mer, finalement une femme me rejoint et m'offre une pièce où dormir. C'est juste une cabane en bois au dessus de l'eau, ça ressemble à une pièce pour stocker des marchandises et le sol est d'une saleté repoussante. À peine ai-je pose mon sac, qu'un énorme rat me file entre les pattes.
Bon, je ne dormirai pas sur ce sol humide avec les rats pour compagnons, je sors et je m'installe à l'extérieur, sur une plate forme en bois sur laquelle sont étalés les légumes dans la journée. Au moins, je suis en hauteur, c'est toujours mieux.

Le chef du village (à droite) et Ruli, mon hôte
Ma nuit fut longue et peu reposante, car les rats sont partout autour de moi, ils ne grimpent pas sur la plate forme, mais je reste en alerte, ce n'est qu'au petit matin que je m'assoupis pour me réveiller bientôt, entourée d'une bonne partie des habitants du village qui m'observent. Oups...
Affronter les vagues pour décharger la pèche dans leurs
grands paniers
Les gens ne se moquent pas de moi, ils ne rient pas, ils ont l'air plutôt préoccupés du fait que j'ai dormi dehors. Un homme me fait signe de le suivre, il m'amène dans une maison, et me confie à cette famille, il me dit que je peux dormir là. J'avoue que, n'ayant que peu dormi pendant la nuit, je m'endors rapidement dans la pièce principale, malgré le bruit ambiant. Après une bonne "sieste" matinale, je découvre ma famille d'accueil qui me propose un "mandi" (toilette au puits à l'arrière de la maison) et m'accompagne ensuite rencontrer mon sauveur dans une maison voisine.
Ce que je comprends: cet homme est le chef du village, et j'aurai du venir le voir hier, il m'aurait trouvé un hébergement...si j'avais su, ça m'aurait évité une nuit horrible.


À partir de là, les habitants changent d'attitude, et, s'ils sont plus réservés que dans le reste du pays, ils n'en sont pas moins accueillants. Maintenant que j'ai l'approbation du chef, je suis adoptée, tout le monde me salue en riant.

puis, courir sur la plage avec le lourd fardeau


Ruli (mon hôte) m'emmène découvrir le village. Il y a environ 2000 habitants, alors, bien sur, comme le village est situe sur cette bande de terre étroite ( il n'y a pas plus de 200m entre la mer et le marais) il s'étire en longueur.
Il m'a présentée aux pécheurs, et je passe pas mal de temps à observer leur ballet. Il y a deux types de pèche ici: le"gros" bateau qui pars tous les matins et reviens sur la plage l'après midi.

Comme il n'y a pas de quai, le bateau reste un peu loin du rivage et les pécheurs déchargent la pèche grâce à de gros paniers qu'ils passent par dessus bord.
La hutte de salaison

Ils passent les vagues, ils ont de l'eau jusqu'au cou, juste de quoi tendre leur panier à bout de bras vers le bateau. Lorsque leur panier est plein, ils reviennent vers le rivage et courent ensuite sur le sable brûlant vers la hutte où a lieu la salaison.


Le deuxième type de pèche se fait au filet. À partir de la plage, une barque tire un filet à environ 100m du rivage, et ramène l'autre extrémité du filet environ 400m plus loin sur la plage.
Les deux équipes se rejoignent



À chaque extrémité du filet, une équipe de 4 ou 5 pécheurs tirent le filet pour le ramener vers le rivage. C'est comme une danse.  Deux pas en arrière, un pas sur le cote vers l'intérieur, tous ensemble, au même rythme, puis, le dernier remonte la file et prend la place de devant, et ainsi de suite, sans jamais perdre le rythme, jusqu'à ce que les deux équipes se rejoignent.

Un dernier effort, le filet est bien lourd, c'est bon signe..
Le filet est plein, il ne reste plus qu'un dernier effort pour le tirer sur le sable., mais quel effort ! le filet est lourd, l'eau et les vagues le freinent, mais les sourires fleurissent car si c'est lourd, c'est que le filet est bien rempli.

Ce jour là, il y a environ 100Kg de petits poissons qui seront vidés par les femmes avant d'être mis à sécher sur les claies en bambou sur la plage.



Mieux que le moulin  pour un café aussi
finement moulu que de la farine


Je fais maintenant partie de la communauté, et quand je ne suis pas sur la plage avec les pécheurs, je reste avec les femmes, qui pilent le café, préparent le sambal (sauce de légumes et piments) qui accompagne chaque repas. Matin, midi et soir, c'est le même menu: poisson séché, riz et sambal, le tout dégusté à la main (droite, bien sur) dans le plat commun.

 Plusieurs fois je demande pourquoi on ne mange pas du poisson frais, la réponse n'est pas claire, ils me disent que ce n'est pas bon...je pense qu'ils doivent trouver le poisson frais un peu fade. Il faut dire qu'une fois séché, c'est plutôt fort en goût...surtout au petit déjeuner !


Les enfants récupèrent ce qu'ils peuvent trouver pour jouer...
Le reste du temps, je joue avec les enfants ou je pars en balade avec mon hôte qui m'explique différents usages des plantes que l'on trouve aux environs.

Le temps passe comme ça, au rythme du village, tout va doucement, surtout les conversations qui sont parfois laborieuses vu mon faible niveau de bahasa indonesia, mais avec des mimes et beaucoup de rires, on arrive à communiquer suffisamment.
Il y a un mariage dans le village, je suis l'invitée d'honneur...ce qui veut dire je dois être assise au premier rang pendant des heures :-(
mais en contrepartie, il y a du poulet au menu :-)
Les mariés aussi doivent rester assis pendant
des heures
C'est un repas bienvenu, ça change du poisson séché 3 fois par jour !
Le marié est beau comme un dieu. La mariée est certainement jolie aussi, mais sous son épaisse couche de maquillage blanc, on a du mal à discerner ses traits...et en plus, elle ne doit pas sourire.
Ils doivent rester assis pendant des heures, sans sourire. Tout le village défile pour les admirer, c'est la réputation de toute la famille qui est en jeu, la richesse et le rang social sont jugés sur les tenues des mariés.

Toujours pas de nouvelles de mon "ami" qui m'avait invitée dans cet endroit avant de m'abandonner sur le bateau. J'ai bien essayé de demander après lui, mais ici, personne ne semble le connaître. Je pensais qu'il allait me rejoindre au village, mais les jours ont passé et il n'est pas venu. Ça fait maintenant 4 jours que je suis ici, je ne saurais jamais ce qui s'est passé...a-t-il changé d'avis au dernier moment, pensant que finalement je ne serait pas la bienvenue? a-t-il voulu être méchant envers une étrangère en l'envoyant dans un coin paumé?
La rue du deuxième village
Ruli me dit que demain il va visiter un autre village et il veut m'emmener. On doit y aller en bateau bien sur. Ok, pas de problème.
Par contre, il veut que j'emmène mon sac à dos....on ne revient pas ? il ne répond pas...bon, on verra bien.
Nous partons en barque sur le marais, pour arriver dans un village qui semble identique au premier. La différence, c'est que nous somme maintenant de l'autre cote du marais, il n'y a donc pas d\ocean, pas de plage. Juste le village avec ses maisons en bois et son unique rue transformée en pataugeoire de boue suite aux pluies que nous avons subies ces derniers jours.

Et, ici, je suis attendue. Est-ce que la nouvelle a filtré d'un village à l'autre: il y a une "boulée" pas loin, ils veulent la voir ? est-ce que Ruli en a eu assez de m'héberger, et a voulu se débarrasser de moi?...je ne sais pas... Toujours est-il qu'on m'assigne une maison, je peux rester là. Ici aussi, pas un mot d'anglais, donc, je comprend ce qui se passe, mais pas le pourquoi...
Ce n'est pas grave, je sens que je serais tout aussi bien ici que là-bas.

Il est temps de dire au revoir à Ruli, mon hôte du premier village. Je lui tends quelques billets, car en Indonesie, tout se paie mais il n'y a pas de prix fixé. Je savais que je devrais rétribuer Ruli pour son accueil, mais combien?  Donner trop peu serait une honte pour moi alors que j'ai passé des journées sensationnelles, donner trop serait une honte pour lui, il penserait qu'il ne m'a pas fourni assez pour le prix.... Je lui donne 200 000 roupiah (15 euros pour 4 jours chez lui), son visage est radieux, il est content du tarif. ouf.
23 ans, 3 enfants, bientôt 4 !
Je découvre peu à peu "mon" nouveau village. Ici, en plus de la pèche, on construit des bateaux, c'est la principale source de revenu du village.


La famille qui m'héberge est composée d'un jeune couple et de leurs trois enfants. Le quatrième est en route....ils ont pourtant l'air si jeunes. Et pour cause !
Il a 21 ans, elle en a 23. Ils se sont mariés à 16 et 18 ans, et ils n'ont pas perdu de temps pour les enfants ! Il faut dire que même s'il y a l'électricité dans le village (depuis un an seulement), les coupures de courant sont nombreuses, alors quand la nuit tombe, vers 19:00, il n'y a pas autre chose à faire dans le noir, que des enfants !
 Ce sont eux même qui m'expliquent ça, en riant.

Embouteillage dans le marais, mais où sont les pièges ?
Comme il n'y a pas de plage ici, toute la vie est tournée coté marais. Tous les matins nous partons en barque pour relever les pièges à poissons.... Sauf que je ne les ai pas vus ! Dans le marrais, les passages se rétrécissent parfois tellement entre la végétation qu'il est difficile de s'y croiser en barque. C'est là, au milieu de ces espèces de grandes herbes que sont cachés les pièges, mais Sumbu, mon hôte voit qu'ils sont vides, donc, il les laisse en place. Il a beau me les montrer à plusieurs reprises, je ne voit rien, mais rien du tout...il rigole !

Dans le village,
fabrication des pièges que je n'ai pas vus...
C'est au milieu de ce marais que j'ai la belle surprise, un matin, d'apercevoir un animal sauvage, magnifique.
Là bas, dans l'arbre me chuchote Sumbu, regarde ! regarde !
J'ai le soleil en face, il me faut quelques instants pour trouver la bête au milieu des arbres à environ 500m de notre barque.... un orang outang !

Les orang outangs, c'est une usine à touriste dans certains coins d'Indonesie. Les guides locaux organisent des treks  à travers la jungle pour les occidentaux qui payent cher la rencontre avec ces géants sauvages. En fait, il y a tout un réseau de locaux qui vont déposer chaque jour, des fruits. Les orang-outangs sont donc au rendez vous des touristes, bien sur, pourquoi se fatiguer à chercher soi même la nourriture quand on peut facilement se nourrir sur le passage des hommes.
Resultat: ces animaux deviennent dépendants de l'homme pour leur nourriture, et, pire, beaucoup tombent malade. Car une simple grippe amenée par le touriste insouciant peut tuer un orang outang en quelques jours.
Le touriste est donc une menace supplémentaire pour cet animal en voie de disparition (cause principale: les plantations de palmiers à huile qui remplacent peu à peu leur habitat...dont l'huile sera consommée par ces mêmes touristes).
J'avais donc décidé de ne pas voir les orang outangs pour ne pas participer à ce désastre, mais là, alors que je le vois évoluer dans les arbres, je suis sous le charme de cette bestiole aux poils roux !
Ça ne dure pas longtemps, tout d'un coup, Sumbu me fait signe de me taire, et il commence à ramer pour s'éloigner, il a l'air inquiet, je suis son regard vers les arbres....et je vois une main...ÉNORME !



La main de la maman...
Une fois qu'on est suffisamment loin, il m'explique que l'orang outang qu'on a vu était un jeune, et la grosse main que j'ai eu le temps d'apercevoir, appartenait à sa maman. Les mamans veillent sur leurs petits et ne sont pas commodes, c'est pourquoi, même si on était loin, il valait mieux partir.

Voila, pour moi, en tout cas, un moment magique, une rencontre inespérée. Bien sur les photos que j'ai réussi à prendre ne sont pas fameuses parce qu'on était loin et que le soleil en face gênait la prise de vue, mais ça restera un souvenir exceptionnel.

Je passe une semaine magnifique dans ce deuxième village, mais il me faut repartir car, comme je vous le disais dans le titre, il y a un bémol.

Accès aux toilettes
Ce bémol, ce sont les toilettes !
Elles existent bien, elles sont situées sur une plate forme flottante sur le marais. Pour y accéder, il faut avancer sur une planche d'environ 20 cm de large rendue glissante par les pluies quotidiennes.

Sur la photo de droite, on voit cette plate forme. À gauche, derrière la barque: une petite cabane, ce sont les toilettes. Les cloisons m'arrivent à mi fesse,  il faut donc se contorsionner pour remonter son pantalon sans donner ses fesses en spectacle ! Mais ce n'est pas le pire.

Après la traversée périlleuses, à l'intérieur des toilettes, c'est encore en équilibre que l'on doit répondre à l'appel de la nature: il n'y a que 4 rondins de bois pour poser ses pieds au dessus de l'eau...dans laquelle flotte ce que le visiteur précèdent a laissé.
Si, si, c'est vrai ! photo de gauche pour preuve: ce sont mes pieds en place, prête à m'accroupir, en espérant ne pas glisser ou trébucher...Ce qui m'est arrivé des le deuxième jour ( dans le premier village).


J'ai bien essayé d'aller faire mes besoins dans la nature, à l'écart du village, mais c'est mission impossible car je ne suis jamais seule. Les grappes de gamins me suivent partout où je vais quelque soit l'heure, y compris à la nuit tombée. La nuit arrive tôt, et à 7 heures du soir il fait noir, sans éclairage public, donc la traversée sur la planche glissante dans le noir c'est exclus, mais aller ailleurs, c'est exclus aussi...
Adieu les enfants du village...
Une seule solution pour survivre à cet enfer des toilettes: boire le moins possible. De cette manière, je limite mes visites au petit coin, ok, mais avec la chaleur humide, je transpire beaucoup. Après quelques jours, j'ai des maux de tête, puis je commence à avoir des croûtes autour de la bouche...Je me déshydrate....
C'est donc cette situation qui me fera quitter mes amis du village. Fini la vie dans les maisons en bois, fini les virées sur le marais, les orangs outangs et les crocodiles ( et oui, j'en ai aperçu quelques uns !), finie la vie simple et tranquille, je repars.