samedi 31 mars 2012

Rila et Plovdiv

Je quitte la capitale Bulgare sans regrets, et me dirige vers le sud en direction de Rila et son monastère.

vue de ma fenêtre
Le plus fameux et le plus visite de Bulgarie qui en compte un grand nombre.
Après un voyage dans les montagnes, je découvre d'abord le village de Rila, ses maisons en briques crues, ses charrettes et son ruisseau....un village typique d'ici. Les moines louent certaines de leurs cellules au monastère, mais on me dit qu'en hiver c'est fermé, la journée étant bien entamée et le monastère à 30 km dans la montagne, je prends pas le risque de me retrouver là bas à la nuit tombée..... j'opte donc pour l'unique hôtel du coin, un truc affreux datant du communisme, il doit bien y avoir 150 chambres dans ce bloc immense, et je suis la seule cliente. Bon, c'est loin d'être grand luxe, mais pour 20 leva (environ 10 euros), je fais pas la fine bouche, surtout que j'ai une vue magnifique sur la montagne.
l'église du monastère



C'est donc le lendemain matin que je découvre le monastère, sous un ciel bien bleu mais dans un froid un froid piquant, il reste encore pas mal de neige ici.
Je dois dire que je suis sous le charme, tout le monde m'avait dit que c'est merveilleux et ça l'est !

les fresques




Construit au Xeme siècle par un ermite du coin, le monastère fut partiellement détruit et rebâtit dans le style de la renaissance Bulgare au XVIII et XIX ème siècles.

l'intérieur de l'église




L'endroit, niché au coeur de la montagne est si paisible, qu'on en oublierai presque d'admirer ses fresques et ses icônes pour juste rester a méditer sous le soleil.
Le cloître ou vivent les moines encore aujourd'hui


Je termine cette merveilleuse journée par une ballade dans les montagnes environnantes, superbe !






Je suis ensuite attendue dans la région de Plovdiv, par Justin et Nadja, c'est un jeune couple anglo/russe qui a décidé de s'installer en Bulgarie centrale pour un retour à la terre et à  une vie plus simple.
arrivée au village



Nadja à la vaisselle
Je me retrouve donc dans un village d'environ 300 habitants: Ivan Vazovo.  En voyant le panneau à l'entrée du village, je comprends pourquoi mon chauffeur avait l'air dubitatif quand je lui ai dit où j'allais...




Justin au petit dej'
Justin et Nadja privilégient le jardin plutôt que la maison, dans l'espoir de récolter suffisamment pour passer l'hiver prochain. On cuisine donc sur la bouteille de gaz, le matin: youvka pour le petit déjeuner (sorte de galettes séchées qu'on recuit dans un peu d'eau et du fromage) et soupe de lentilles ou haricots pour le repas de l'après midi. On mange sur ses genoux, assis sur un banc car il n'y a pas de table, pas d'électricité et juste un point d'eau ( froide bien sur) dehors.
La douche solaire (rien de plus qu'une grande outre peinte en noir) ne chauffe pas encore assez l'eau, même pour la vaisselle on est obligés de faire chauffer de l'eau au gaz..
Heureusement, à deux Km, il y a une source chaude et des bains publics. Nous y partons vers 19:30 quand la lumière commence à décliner parce que là bas il y a de l'électricité, nous nous lavons et profitons du bain chaud ( environs 45 degrés, c'est très chaud ! ) et rentrons nous coucher...avec les poules.

Les toilettes ne sont rien de plus qu'un trou au fond du jardin....derrière quelques planches pour un peu d'intimité. Je me rend compte que même si j'ai fais une croix sur une grande partie de mon confort, là, c'est pas facile pour moi.....je les quitterai avec les intestins bien encombrés :-((

Je reste deux jours avec eux, juste le temps de comprendre que jamais je n'aurai le courage d'envisager une telle vie, mais ils en ont eux, du courage et des rêves aussi...je leur souhaite de réussir.

De là, je pars donc visiter Plovdiv. C'est la deuxième ville du pays, mais c'est surtout une ville qui a été bien préservée au cours des siècles. C'est un bonheur d'explorer les ruelles tortueuses de la vieille ville et d'admirer les magnifiques maisons du XIX ème siècle, dont beaucoup ont été restaurées ces dernières années. L'architecture est très spéciale, avec l'étage qui avance sur la rue,  parfois en escalier pour suivre la courbe de la ruelle.... Ce style particulier est connu ici comme baroque, et avec les jolies couleurs des façades, c'est vraiment une promenade charmante, fatigante aussi, car la vieille ville est sur la colline et les rues sont assez escarpées.
maison musée de Plovdiv
l'amphithéâtre et la ville moderne derrière
Il y aussi un amphithéâtre du deuxième siècle avant JC qui ne fut découvert qu'en 1972, complètement par hasard suite a une coulée de boue....ce monument magnifiquement préservé fait maintenant partie de la vie de la ville, on y organise de nombreux concerts et festivals.



La ville moderne de Plovdiv est aussi très agréable avec plein de rue piétonnes où se perpétue la tradition de la promenade et du café ( les Bulgares sont vraiment accros au café !).

version moderne de l'arbre de "Baba Marta"
La tradition veut que le premier mars, chacun prépare un pompon blanc et un rouge, le porte sur lui et l'accroche au premier arbre fleuri qu'il croise. C'est une coutume qui doit apporter chance et fortune pour l'année à venir en apaisant "Baba Marta"...grand mère Mars qui est parfois "en colère", et amène le gel qui tue les bourgeons. En plein centre de Plovdiv, il y a un bel arbre tout decore de blanc et rouge....une version moderne de la tradition !


mardi 27 mars 2012

Bulgarie, retour dans l'union Europeenne

Arrivée samedi  dans la soirée à Sofia. Passage de frontière sans problème, même pas un tampon sur mon passeport....et oui, je suis de retour dans l'UE !

MacDo cyrillique !
Alors, comme à chaque changement de pays, il me faut changer de l'argent...(ben oui, c'est bizarre, a chaque fois c'est un moment ou j'ai faim, mais sans argent...pas possible d'acheter ne serait-ce qu'un burek !), dénicher une carte du pays et trouver mes repères.

Je ne m'en suis pas rendue compte tout de suite, mais en passant la frontière, j'ai aussi change d'heure. Super, une heure plus tard, ça veut dire que la nuit arrivera plus tard et que je pourrai profiter plus !
J'ai la chance de parler avec Fabs ( mon frère ) sur skype, ce soir la, et il me dit qu'il va changer d'heure cette nuit...Ok....moi c'est déjà fait ! Le lendemain je constate qu'on a aussi change d'heure en Bulgarie !...j'ai donc un décalage de deux heures en deux jours, cool !


le tram devant la synagogue
Avec une grande journée devant moi,  je commence la visite de Sofia, 1,4 millions d'habitants, ça faisait longtemps que je n'avais pas rencontre de ville aussi grande, avec métro, tramway et MacDo....tous les attributs d'une capitale européenne!


mendiant devant des .bâtiments hérités du communisme
Bon, il y a aussi des reste du communisme, avec de très larges avenues et des immeubles très gris et très moches et d'autres, toujours moches mais plus majestueux, pour bien montrer la suprématie de la sus-dite idéologie...





l'eglise Russe
Allez savoir pourquoi, je m'imaginais sofia comme la ville des milles et unes nuits en Europe....avec des dômes dores étincelants de mille feux, des églises a coupoles partout....
Et bien je ne suis pas déçue, Sofia c'est aussi ça !






La découverte de la cathédrale est un peu atypique puisque je me retrouve au milieu d'un rassemblement de motards.
Des milliers de machines vrombissantes, un bruit incroyable et l'ambiance bikers qui va avec...joli contraste avec la beauté calme de l'édifice !

La cathédrale et ses dômes dores !






Il y a plein de belles églises orthodoxes à Sofia, et je pourrai vous montrer encore plein de photos. Mais ce qui retient mon attention, ce sont les gens dans la rue.




Les femmes âgées devant les églises....qui mendient mais avec le sourire.

Celles qui vendent quelques fleurs ou des bonbons...ou du persil sur un carton...

Les hommes qui jouent de la musique au coin des rues, ou qui proposent des cigarettes au détail....                                                                      

qui veut des bonbons
Ces gens âgés n'ont pas d'autre choix pour survivre. Après la chute du communisme, ils se sont retrouvés sans travail et, ayant été "assistés" toute leur vie par l'état souverain, beaucoup n'avaient pas les moyens de s'adapter a la folie capitaliste qui s'est emparée de la capitale.

trio, guitare, accordéon et chant, moyenne d'âge 60 ans ?
Il y a beaucoup de chômage ici comme partout, mais la misère des gens d'un certain âge, c'est vraiment difficile à supporter.


Ce pays fait partie de l'union Européenne, certainement parce que les critères économiques sont suffisants....mais les critères humains ? qui les prend en considération?


samedi 24 mars 2012

Skopje, capitale de la Macedoine

Me voici donc à Skopje.
Le trajet depuis Strumica a été super facile, essentiellement des camionnettes de livraison....avec, bien sur, les inévitables arrêts café/présentation aux amis et aux collègues....c'est pas tous les jours qu'on prend une auto stoppeuse française qui fait un grand voyage !

la place principale de Skopje, Alexandre le Grand
Le dernier chauffeur par contre, ne comprend pas pourquoi je n'ai pas visite la Grece, et pourquoi je vais aller en Turquie? Et en Iran ???? Bon, il est super raciste. C'est assez commun ici, les problèmes avec les Albanais sont fréquents et du coup l'amalgame avec tous les musulmans est vite fait. Je déploie des trésors de diplomatie pour changer de sujet et de revenir à la tour Eiffel...là au moins y'a pas polémique !
Il me met en garde contre les dangers de la capitale, et me dit de ne surtout pas traverser le pont....les quartiers de la vieille ville (ndlr:quartiers musulmans) ne sont pas surs pour une fille  seule.

statue de mère Theresa


de l'autre cote du pont


















Après ces recommandations, je découvre donc Skopje. Une ville d'environ 600 000 habitant ( à peu près comme Toulouse) très moderne, avec beaucoup de travaux en cours. Le maire de la ville a lancé de grands programmes de rénovation de la ville, mais il a promis aux habitants que tout serait fini en 2014. J'ai donc l'impression de me balader dans n'importe quelle ville Europe ( avec quand même ce petit cote post communiste: beaucoup de béton et de statues ), avec ses boutiques et ses terrasse de cafés bondées en ce jour ensoleille.
 Je fais un arrêt devant le musée dédié  à Mère Theresa, elle est née ici et c'est une des fierté du pays et de la ville.
Mais tout cela change radicalement des que je traverse le fameux pont !
Pas de travaux cote musulman....ces quartiers qui sont pourtant le coeur historique de la ville sont laisses à l'abandon....Pas de rénovation, pas d'infrastructures.
Devant la mosquée
Par contre, la misère est présente à chaque coin de rue, chacun essaie de gagner quelques denars comme il peut.


Le contraste est flagrant.
Et je comprend mieux les colères des uns et des autres.
Les Albanais de Macédoine trouvent ( certainement à juste titre ) qu'on ne les traite pas de manière égale, et les Macédoniens pensent que traduire les documents officiels en Albanais est un gaspillage d'argent public...Tout le monde est pauvre, chacun pense que si les autres n'étaient pas là, ça irait mieux.

Tout le monde est mécontent, le nationalisme gagne....



Allez, je me laisse pas abattre par les  problemes politiques. Je vais visiter les anciens Hammams Turcs...superbe architecture sobre et orientale en même temps.
la lumière passe doucement ...

comme des lucioles....entre les briques du dôme du hammam





jeudi 22 mars 2012

A travers la Macedoine

Je quitte Ohrid et son lac magnifique, ma cheville va mieux, il est temps de reprendre la route.
Première étape à Bitola, une ville qui a une réputation de "petit Paris"....pourquoi? je n'ai pas réussi à le savoir !
Heraclea
La ville est très ancienne, mais ça ne se voit pas tout de suite car comme un peu partout dans les Balkans, les guerres successives et le communisme ont détruit à peu près tout....sauf Heraclea, la ville d'origine. fondée par les grecques puis conquise par les Romains, elle fut ensuite abandonnée et la nouvelle ville se trouve à 3 Km, les ruines ont longtemps été laissées à l'abandon, avant que le ministère du tourisme s'y intéresse à nouveau. Il y a donc maintenant un site archéologique officiel, avec entrée payante, mais lorsque je suis arrivée, le gardien dormait, il a levé une paupière et m'a fait signe d'entrer...allez, allez, passe!
Bon, j'insiste pas hein? je vais pas lui gâcher sa sieste en sortant mon porte monnaie!

Je me dirige le lendemain vers Kavadarci ou je suis attendue par Mishela, une jeune fille qui a étudié en France. Elle est de retour en Macedoine depuis un an, elle vit donc avec sa famille puisqu'ici il est impensable d'habiter seule, pour des raisons économiques d'abord mais surtout à cause de la morale. Une jeune fille ne quitte la famille que lorsqu'elle se marie....pour aller vivre dans la famille de son mari.
vignes à perte de vue
Mishela fait partie de la jeunesse dorée du pays, sa famille est aisée.
Elle me présente à tous ses amis, ils ont tous fait des études, parlent anglais....mais n'ont jamais quite leur pays, ils veulent vérifier si ce que leur a raconte Mishela de la France est vrai. Je suis donc un peu l'attraction du moment....Et on m'emmène au resto et en boite !! Les filles sont assez libres, mais quand elles vont en boite, elles boivent de l'eau minérale, car la bière c'est pour les garçon !
les bonnes bouteilles
Tout autour de la ville, des vignobles a perte de vue, on produit ici un excellent vin que Mishela goûtera pour la première fois avec moi car j'insiste pour aller visiter une cave...qui est en fait fermée au public, mais le vigneron ouvrira une petite piece spécialement pour nous car je suis française. Elle renferme sa réserve personnelle, dans des bouteilles de récupération...fermées avec une espèce de mélasse et de la bougie !
Il est heureux de me faire goûter son vin qui est délicieux.
Il m'explique que la grande majorité de la production part en Slovenie et en Italie où le vin est embouteillé, étiqueté...puis il revient ici hors de prix, juste pour les très très riches !


Je repars ensuite vers Strumica ou je suis hébergée par Zoran, sa femme et ses deux filles de 2 et 5 ans. Ils sont professeurs de piano et ont donc un train de vie nettement plus modeste.
Ici le Smic existe mais il est égal à environ 130 euros, donc personne n'accepte de travailler pour cette somme. Les gens préfèrent travailler au noir pour avoir plus. Cela fait que le taux de chômage officiel est à plus de 40%,mais cela ne reflète pas la réalité.
Les avis divergent bien sur, mais un salaire de 300 euros est considéré comme correct. Cela dit, avec 300 euros par moi, on ne peut pas payer un loyer, donc les gens continuent à vivre dans les maisons familiales, souvent dans une seule pièce, les autres étant destinées aux frères ou aux parents.
le clan de filles à Strumica, Ivana à droite
J'ai passe deux jours merveilleux dans cette famille, avec Ivana qui joue divinement du piano. Elle n'a que 5 ans, n'est jamais allée a l'école, mais elle lit sa langue, elle lit la musique et me réponds avec quelques mots d'anglais des le deuxième jour !..5ANS !!!!
Les parents sont conscients de son avance mais ne savent pas quoi faire car ici il n'y a aucune structure spéciale pour ces enfants là. Ils l'ont inscrite à des concours internationaux de piano, elle a reçu le premier prix à chaque fois, bien qu'étant la plus jeune. Mais ils doivent payer les déplacements, l'hôtel et les repas, c'est très très lourd pour leur tout petit budget....Je leur donne quelques tuyaux pour Paris ou doit avoir lieu le vana prochain concours, mais Paris est tellement cher que ce n'est pas sur qu'ils y arrivent.
http://www.youtube.com/watch?v=i3QBOm6VVwU
J'ai donc vécu ces derniers jours au milieu de familles Macédoniennes, j'ai découvert une autre facette des Balkans et encore une fois beaucoup de générosité.

vendredi 16 mars 2012

bienvenue en FYROM, Macedoine, Macedonia

FYROM ? c'est quoi ça ?
Et bien c'est le nom officiel de la Macédoine !
Pour les cruciverbistes: pays en 5 lettres...heu non, en 5 mots.... en fait ça veut dire: Ancienne région Yougoslave de Macédoine ( en anglais), juste parce que, lors de leur indépendance, en 1991, les grecs ne sont pas d'accord avec leur nom, ils (les grecs) pensent que c'est une usurpation de leur patrimoine ancien....
Bref, arrivée en Macédoine, c'est une surprise !
Ici les maisons sont finies, les routes en bon état, il y a même des trottoirs dignes de ce nom et des poubelles dans les rues, c'est propre !

Cathédrale Ste Sofia
C'est aussi une nouvelle langue et un nouvel alphabet puisqu'ici, on écrit en cyrillique....difficile donc de se repérer les panneaux sont incompréhensibles pour moi...mais je vais m'y mettre...
Je reste quelques jours pour essayer de réparer ma cheville, sans trop sortir.

Mais le soleil est revenu et je fais quand même quelques visites dans cette ville classée au patrimoine mondial de l'Unesco.
Je me fais une nouvelle copine, Lubsina, qui m'emmène faire le tour des églises. Elle boite et moi aussi, donc on va à la même vitesse, on s'entend bien, elle me chante même des chansons ! Ici, la majorité de la population est orthodoxe, et les églises sont nombreuses. La tradition veut qu'il y en ait une par famille...

Lubsina
Sveti jaun au bord du lac
Les gens sont accueillants et l'ambiance au bord du lac est très apaisante. Je goûte la moussaka qui, ici est faite avec des pommes de terre, de la viande hachée et des oeufs, si on veut de la moussaka avec des aubergines, c'est possible dans certains restaurants, mais il faut le demander spécialement !
Je découvre également un artisan qui fabrique le papier selon une méthode héritée des Chinois, transmise aux espagnols par les arabes, puis aux vénitiens qui eux mêmes la passent à Dubrovnik, et de la, elle voyagera jusqu'aux monastères d'Ohrid.

Avant de quitter ce havre de paix, et afin de tester ma cheville, je pars vers Sveti Naum, un monastère Orthodoxe du XIeme siècle, la où fut créé le premier alphabet cyrillique.

les icônes de Sveti Naum
La visite est quasi mystique,  la légende veut qu'on entende les battement de coeur de St Naum...si on est vraiment croyant !
Et je crois bien les avoir entendus....moi la mécréante ! Entourée de fresques et d'icônes, l'ambiance est...religieuse.

fresques et ambiance spirituelle
Seule touriste à la ronde, en ce mois de mars, je rencontre un moine à la sortie de la chapelle. Il m'emmène au petit magasin que je n'avait pas remarqué à l'arrivée et me fait goûter le raki qu'ils fabriquent eux même avec des plantes de la montagne environnante.
rencontre avec un moine...on discutera longtemps sans que j'ai l'opportunité de lui demander son nom
Je lui explique que je ne peux pas acheter quoi que ce soit car je voyage en sac à dos vers la Chine...et son intérêt devient plus réel, je ne suis plus une simple touriste, mais une voyageuse digne de ce nom. Les moines d'ici ont une longue tradition de voyageurs pour transmettre leur savoir, leur écriture et leur croyance au delà des frontières.  Il m'expliquera l'histoire de Saint Cyril et Saint Method, qui ont posee les bases de l'écriture, puis de Saint Naum, leur disciple, qui établira l'alphabet cyrillique.
retour vers Ohrid à la nuit tombante, ambiance magique des eaux du lac
On se quitte a regret car je dois repartir, j'ai 30 km à faire avant la tombée de la nuit....

mardi 13 mars 2012

Adieu l'Albanie

Après Gjirokastra, il me reste 150 Km a travers la montagne pour rejoindre Korce, la dernière grande ville avant la frontière Macédonienne.
Je pars donc tôt le matin car ici 150 Km, ça peut vouloir dire 6 ou 7 heures de route....le début du trajet est assez facile, jusqu'à ce qu'on me laisse sur la route en lacets au milieu de nulle part, il fait un froid de canard, il commence a neiger, le vend est violent et rend le froid encore plus mordant.
Le seul équipage que je croise


Pas de voitures sur cette route....1 heure passe, puis deux, puis trois....pas une seule voiture !!!
Un paysan avec son âne me dit qu'il y a un village un peu plus loin, je continue donc a avancer, mais je suis fatiguée, j'avance péniblement contre le vent....et me tord la cheville sur les cailloux :-((

Franchement, les derniers Km jusqu'au village sont très difficiles, je souffre.
Arrivée au village, c'est le désespoir, juste quelques maisons....et des habitants inhospitaliers, ils ne voient en moi qu'un porte monnaie ambulant.

le village
On me propose une chambre....pour la somme de 5000 leks, soit un peu plus de 30 euros!! pour ce prix la ici on a une chambre dans un bel hôtel en ville....pas moyen de discuter, ils voient bien que je n'ai pas le choix.
Je suis verte de rage car la chambre en question est une pièce vide dans une maison en construction, il doit faire pas loin de zéro dehors et presque pareil a l'intérieur sauf qu'il n'y a pas le vent. La femme m'amène de la soupe, ça fait du bien, on m'amène aussi un matelas, mais la nuit sera très longue et très froide.
Ou est passée l'hospitalité Albanaise ?....C'est la première fois dans ce pays que je tombe sur des gens sans scrupules, c'est dommage....
Le lendemain, je repars en boitant, j'ai vraiment mal.  Je monte dans le premier minibus qui passe et j'arrive a Korce pour découvrir que la personne qui devait m'héberger a change d'avis....ok, j'ai un jour de retard du a mon étape dans la montagne....mais j'avais envoyé un sms pour prévenir.....Allez, deux déceptions coup sur coup, mais ça ne m'empêchera pas de garder un bon souvenir de l'Albanie, c'est vraiment un pays ou je me suis sentie bien (a part ces derniers jours).
Bon, quoi qu'il en soit, je ne m'attarde pas, je passe la frontière et je trouve une guest house a un prix très raisonnable au bord du lac d'Ohrid ou je vais reposer ma cheville quelques jours.

cote Ionienne et environs


depuis les sommets, on voit encore la mer au loin
Je suis arrivée à Sarranda, au sud ouest de l'Albanie, as quelques Km seulement de la frontière grecque, après un voyage assez éprouvant car il n'y a pas de route côtière, il faut s'enfoncer dans les terres, traverser la montagne, pour enfin redescendre vers la mer. Il pleut depuis maintenant plusieurs jours, les "routes", plus souvent des chemins de cailloux, sont glissantes, donc....je glisse ! Plus de peur que de mal, mais je suis contente d'arriver à destination, je suis trempée et bien fatiguée.



ruines de Butrint

Le lendemain, toujours sous la pluie, je visite Butrint, une ville antique en plein boom a l'époque de Jules César, qui perdure jusqu'au moyen âge, puis est abandonnée, il pleut toujours....je suis seule au milieu des ruines au bord du lagon.....c'est beau et triste a la fois.

Le temps peu clément ne m'incite pas à rester, je décide donc de tenter ma chance un peu plus a l'est.



l'endroit ou l'eau jaillit, l'oeil !



couleurs féeriques malgré la pluie
  Sur la route, je m'arrête voir "l'oeil bleu", une source qui jaillit des profondeurs dans un puits de plus de 50 m. L'eau est bleu marine au centre et bleu turquoise autour, d'où son nom. Ce site naturel d'une beauté époustouflante fut    fermé au public et réservé a l'élite communiste pendant des décennies.., ..Je suis encore une fois seule a parcourir les trois Km qui séparent la route de cette merveille et je profite de l'ambiance sauvage, voire désolée du lieu, toujours sous la pluie. Les couleurs de l'eau sont tellement surnaturelles, que je pourrai tout aussi bien être sur la planète Mars ou au milieu de la foret vierge. ...tout ça sous un ciel de plomb, qu'est-ce que ça doit être sous le soleil?
l\avion propagande


J'arrive ensuite as Gjirokastra, ville moyenne dotée d'une citadelle du XIIIeme siecle....on me dit qu'il faut absolument la visiter.
Bon, ok, la citadelle est sympa....mais ce que je remarque le plus, ce sont les marques du communisme !
Le donjon qui fut utilise comme prison pour les opposants du régime.... l'avion (soit disant abattu par les forces Albanaises pendant la guerre froide) bien en évidence sur les remparts pour prouver au peuple que l'Albanie est une grande nation et que les sacrifices demandés sont couronnés de succès....alors que l'avion ( Italien) s'est posé a quelques Km de la suite à une panne de moteur !
Ah, ah, ah, le comrade Enver n'était jamais a cours de bonnes idées pour maintenir son peuple dans l'ignorance!
Gjirokastra est aussi la ville natale d'Ismail Kadare, et je loge a 300 m  de sa maison, qui  est en plein travaux pour devenir un musée.
Je termine ma journée en allant me restaurer dans une gargote du coin ou on me propose un plat que je n'avait encore pas rencontre. C'est de la viande (du moins je pense) ficelée sur une espèce de grande brochette. Le tavernier me fait des grands signes de ne pas prendre de photos et s'esquive derrière une porte.... c'est assez courant ici que les gens refusent les photos, donc je range l'appareil et attends mon repas quand je le vois revenir habille en "chef" ! Il est fier d'avoir travaille en Grece dans un grand hôtel et ne voulait pas qu'on le voit autrement que dans sa tenue de travail internationale.


Kukurec

Bon....je goûte donc ce kukurec (prononcez kokoretz)....heu....c'est fort en goût ! voire très fort !
Ouh....là ...là .c'est quoi ça ?
en fait, ce sont des foies d\agneau, intercales de morceaux de gras, ficelés grâce a des intestins (toujours d'agneau), et grilles sur un petit brasero, comme partout ici.

En fait, ce sont les intestins grilles qui donnent ce goût si fort....mais il faut manger le foie qui est fondant et presque sucré en même temps pour adoucir le goût... je m'habitue, c'est finalement très bon. Un peu écoeurant, mais très bon !
C'est un plat assez cher, j'en ai eu pour 500 leks ( pour 5 foies accompagnes de salade et de fromage), soit environ 3,50 euros !  car on ne le prépare qu'avec des tous petits agneaux, de pas plus de deux mois....j'imagine qu'après, le goût des intestins doit être absolument ignoble....Et j'ai eu la chance d'arriver à l'époque des agnelets (qui est aussi l'époque de la pluie, mais bon, on peut pas tout avoir!)








samedi 10 mars 2012

Circulation et autostop en Albanie

triporteur vs mercedes, tout le monde essaie de passer en même temps !
Dans les villes, la circulation est assez cahotique et bruyante. On klaxonne de toute part....soit pour dire bonjour, soit pour signaler qu'on va doubler...l'usage des clignotants est quasi inexistant. Les taxis collectifs crient leur destination a tue tête, les fourgons (genre de mini bus) aussi....c'est a celui qui racolera le plus de passagers. On s'arrête en double, voire en triple file (toujours sans clignos), on fait demi tour, on tourne a droite depuis la file de gauche....le tout avec les charrettes, les triporteurs et les piétons au milieu de la chaussée, et, comme il n'y a quasiment pas de passage piétons, c'est toute une affaire pour traverser les rues.
"autoroute"  a la sortie de Tirana !
Il y a bien des agents de la circulation, mais je n'ai pas encore compris leur rôle....a part discuter avec tout un chacun, je ne les ai pas vu intervenir sur la circulation !
faut patauger pour avancer !
Dans le pays, l'état des routes est variable, on peut avoir des routes toutes neuves,  qualifiées d'autoroute avec panneaux et tout et tout, mais ça n'empêche pas de croiser une charrette a contre sens!
Mais la plupart des routes sont en fait dans un état lamentable, et les bas cotes....encore pires. Je me retrouve donc a faire du stop dans la gadoue !
La bonne nouvelle c'est que les voitures s'arrêtent très facilement. Dans le nord du pays, on me demandait souvent de l'argent, mais cela s'est estompé et je n'attends jamais plus de 10 minutes avant qu'un véhicule s'arrête.  Malheureusement, c'est souvent pour me déposer 15 Km plus loin....les trajets sont donc très longs.  Souvent mes conducteurs s'arrêtent pour m'offrir un café. C'est super gentil, mais déjà qu'ils m'emmènent pas très loin, ça rallonge encore mon temps de parcours....sans compter qu'après il faut que je trouve une solution pour aller aux toilettes !


nourriture pour chevaux ?

même les camions nous doublent !
Souvent on me dépose au milieu de nulle part, alors Ok, les voitures s'arrêtent ....mais seulement quand il y en a ! J'admire le paysage...et les innombrables petits bunkers\ champignons, c'est incroyable comme il y en a partout! Je passe le temps en parlant aux pauvres chevaux que je croise, ils mangent dans les dépôts d'ordures qui sont plus nombreux que les voitures qui passent.
Bon, de toute façon, je me résigne a un rythme lent....tellement lent que quand je vois une charrette arriver, je lève le pouce....et qu'elle s'arrête pour me prendre !
Vassil m'emmène dans sa carriole
merci Vassil pour ce bout de chemin...odorant
Ah, ah, ah ! Elle est bien bonne celle la ! 
Si la carriole en question n'avait pas été remplie de purin, et le conducteur un peu plus avenant ça aurait pu être une ballade romantique....mais non, juste un trajet d'une  heure pour environ 15 Km.....merci Vassil pour cette expérience.....comment dire ? ... alternative !
Il me faudra au moins 50 lavages pour enlever l'odeur de purin de mes vetements...mais ca vallait le coup !