lundi 21 octobre 2013

Premiers pas à Sumatra


devant le terminal des ferry à Melaka, Malaisie

Après avoir sillonné la Malaisie péninsulaire, il est temps de reprendre la route, ou plutôt la mer, car je suis arrivée au bout de la terre ferme. Devant moi, maintenant, il n'y a plus que des îles: les 17 000 îles qui constituent l'Indonesie, un pays immense.
J'embarque donc sur un ferry, direction Sumatra. À Melaka, coté Malaisie, un terminal moderne et flambant neuf, les officiers des douanes attendent derrière leurs bureaux bien rangés, peu de passagers, embarquement dans le calme.

À l'arrivée à Dumai, Sumatra, Indonesie, fini les beaux
bâtiments modernes



Après deux heures de traversée du détroit de Melaka, à Dumai, coté Indonesie, le débarcadère est un simple ponton couvert de tôle ondulée où les porteurs se massent en espérant obtenir un travail pour la journée.

Je suis la seule occidentale à descendre du ferry, et sur mon passage j'entends, pour la première fois : "boulé, boulé", il va falloir que je m'y habitue, c'est ainsi qu'ils désignent les blancs.
Arrivée dans le bâtiment administratif, c'est la cohue, les passagers sont massés devant les box de l'émigration, des rabatteurs récupèrent des passeports qui seront tamponnés en priorité contre quelques roupiah, des douaniers fouillent des sacs à même le sol...
Un rabatteur me propose de m'obtenir un VOA (visa on arrival) pour 1 million de roupiahs, ça doit sûrement être 10 fois le tarif officiel...bien essayé, mais j'ai déjà un visa, merci. Je suis donc conduite vers un bureau un peu à part, où s'affaire un officier qui tamponne des passeports. Les liasses changent de main, l'atmosphère est enfumée, on se croirait plus dans un tripot que dans un bureau des douanes. L'officier me pose quelques questions sur mon trajet à Sumatra et tamponne mon passeport, Sumatra, me voila.

Il est 13 heures, j'ai quitté la guest house ce matin à 9h, et je suis en route pour un voyage qui durera (mais je ne le sais pas encore) plus de 30 heures.


Dumai, une ville qui ne donne pas envie de s'y attarder
Dumai n'est qu'une ville portuaire, avec ses raffineries en pleine ville, ses maisons de béton et ses ordures sur les trottoirs. La ville a aussi mauvaise réputation et plusieurs voyageurs rencontrés en Malaisie m'ont conseillé de ne pas y séjourner.
À peine sortie du terminal, j'entame une négociation féroce avec les nombreux mototaxi qui attendent à la sortie du terminal. Ils veulent 100 000 roupiah, j'en offre 5 000, ils rient, on termine à 20 000.

Un grand merci à Maknu, un indonésien rencontré à Melaka, et qui m'avait prévenue qu'il fallait négocier sec. Il m'avait aussi donné quelques tarifs (un simple repas, les cigarettes, un trajet mototaxi en ville...) pour mes débuts ici, ainsi que des notions de bahasa Indonesia (la langue officielle), il est toujours plus facile de négocier quand on sait compter dans la langue du pays!


beaucoup de succès avec ma carte d'indonesie
Arrivée à la gare routière, tout est fermé, vide, désert. Je commence donc une errance alentour, et je découvre qu'en Indonesie, les gares routières existent bien, mais ne servent pas à grand chose, il faut s'adresser aux petites cahutes alentours, qui vendent des tickets pour les compagnies de bus. Mon intention est de me rendre au lac Toba, 300 Km à vol d'oiseau, un peu plus de 400 par la route. On me promet un bus pour 16 heures, je profite du temps d'attente pour déguster mon premier repas en indonesie, puis j'étudie ma carte pour prévoir mes déplacements suivants.

Comme toujours, déployer une carte suscite beaucoup d'intérêt de la part des locaux. C'est presque toujours comme si ils en voyaient une pour la première fois, ce qui est peut être parfois le cas.

Mon premier bus à Sumatra,
la peinture empêche la carrosserie de tomber en miettes
16 heures, pas de bus, 17 heures, idem, il arrive vers 18 heures. Ce fut certainement un beau bus en son temps...mais ce temps est révolu, la carrosserie s'effrite, la mousse des fauteuils aussi et le pare-brise menace de tomber... alea jacta est!
 Le temps d'arrimer les nombreux paquets sur le toit et nous partons.... pour nous arrêter 500metres plus loin, dans la fameuse gare  routière toujours aussi vide et déserte. Là, nous attendrons encore une bonne demi-heure avant de finalement repartir.
Le soleil se couche, la nuit tombe très vite ici, et tout d'un coup, il fait noir, mais nous sommes enfin sur la route.
 Le bus roule vite sur la route en lacets, à peine assez large pour laisser les voitures se croiser. Ça n'empêche pas le chauffeur de doubler, ou d'essayer de doubler sans arrêt. La technique est simple: Un grand coup de klaxon, on déboîte d'abord et on regarde ensuite.
Il fait chaud, les hommes fument des Gudan Garam, cigarettes au clou de girofle, l'air devient vite irrespirable, et le bus se rempli de plus en plus. C'est une des raisons de leur conduite plutôt kamikaze: les villageois attendent au bord de la route, c'est le premier bus arrivé qui les ramassera, il faut donc doubler, doubler, doubler.

Fier de sa capture, 3 chauves souris
Je me retrouve avec un enfant sur les genoux, comme si je n'avais pas assez chaud comme ça....mais il est presque minuit, je devrais arriver bientôt. Le petit s'est endormi sans broncher, mon pantalon colle à mes jambes, ma chemise est carrément trempée, l'odeur de tabac-clou de girofle me donne la nausée. Derrière moi, il y a des bruits bizarres et une odeur d'animaux, ils ont chargé des poules? Dans le noir, impossible de savoir, mais ça sent fort. Je m'assoupis par moments et je perds la notion du temps, jusqu'à ce que le bus s'arrête au lever du jour.

Ligotées, elles seront mangées bientôt

Là je découvre que les passagers derrière moi sont montés non pas avec des poules, mais avec des chauves souris destinées à être mangées en arrivant. De la taille d'un petit chat, pelage roux et dents de vampire, ils me disent que ces animaux mangent des fruits....ça me parait bizarre car j'ai toujours pensé que les chauves souris mangeaient des insectes, mais je vérifie plus tard sur internet et découvre qu'il s'agit effectivement d'une espèce qui mange des fruit, on l'appelle grand renard volant, ou roussette de Malaisie, ou fruit bat en anglais, et c'est la plus grande espèce de chauve-souris du monde..
Le manager de la banque, qui m'a servi d'interprète, c'est lui
qui m'a demandé de le photographier
Bon, c'est bien beau tout ça, mais c'est le petit matin, et on n'est pas encore arrivés. Le chauffeur m'informe qu'on a encore deux heures de route. Ça fait donc 12 heures qu'on roule...pour moins de 400 km...Pas le temps de me poser trop de questions, après un petit déjeuner de riz bien pimenté, on repart.

8 heures du mat, on s'arrête, tout le monde descend du bus, ouf, soulagée d'être arrivée. Je demande ou se trouve le lac, et tout le monde éclate de rire, il n'y a pas de lac.
Après de laborieuses tentatives d'explication, où on me répète sans arrêt quelque chose comme "pompog, pompong", je ne comprends rien...on m'amène dans une banque où quelqu'un parle anglais.
Le gardien de la banque, et Leonardo qui tente de
m'enseigner sa langue
Il s'avère que je suis à Siborongborong, une petite ville à environ 120 Km au sud de Parapat, au bord du lac où je veux aller. Mais que je ne m'inquiète pas, un bus arrivera bientôt pour m'y emmener, c'est compris dans le prix du trajet !

Je me retrouve donc devant la banque, avec un attroupement autour de moi, chacun veut sa photo, avec moi, sans moi, assis, debout, tout seul, en groupe....il y a Leonardo, Elvis, Helmut et Frida, Maria...

Attendez, là, on se moque de moi ou quoi? Ça fait pas très musulman ces prénoms là !
Ah, ah, ah, ils sont Chretiens, de l'ethnie Batak.  Ils sont très fiers de leur ethnie et de leur langue qu'ils entreprennent de m'enseigner. En une heure, presque tous les mots d'indonesien que je connais ont leur traduction en batak dans mon petit carnet. Et la leçon continue avec tout ce qui est autour de nous, je dois apprendre le banc, le fusil, le vélo, la brique, le béton (il y a une maison en construction à coté de nous), bref que de l'utile! :-)
Beaucoup de fous rires, lorsque je pense que le médecin s'appelle Gigi Monika....non, non, non, ils se tapotent les dents et font des grimaces ridicules...
En fait gigi ce sont les dents, et dokter gigi, c'est donc le dentiste !

Bref, le temps passe vite et il est presque midi lorsque mon mini bus arrive.
ok, jolie famille, mais je préférerai qu'il regarde la route !
La route est magnifique, ou plutôt, les paysages sont magnifiques, la route elle, c'est un peu de macadam autour des nids de poules....mais j'en profite bien peu tellement je pense laisser ma vie à chaque virage.
Le chauffeur fonce sur la petite route au milieu des rizières, et double à grands coups de klaxon, tout en hurlant dans son téléphone portable. Il entreprend ensuite de me présenter sa famille, il étale les photos sur le tableau de bord, un camion arrive en face, il klaxon et se déporte sur le bas coté, ouf, on est encore en vie. Personne ne bronche, c'est la conduite habituelle.

Je suis épuisée, après ma nuit dans le bus, et il me tarde d'arriver, mais il nous faudra 2 heures pour les 120 Km. J'avoue qu'elles me paraissent bien longues.
Lorsqu'on arrive enfin, il me faut encore marcher jusqu'à l'embarcadère car je me rends sur l'île au milieu du lac, et attendre une petite heure que le bateau arrive. J'embarque sur le bac qui dessert l'île, je suis aussitôt rejointe par Mike qui tient une guest house sur l'île. Nous seront les deux seuls passagers pour la demi-heure de traversée.
Dernière étape: la traversée du lac
16 heures, je débarque, je suis fourbue, mais enfin arrivée.
Partie hier matin à 9 heures, le voyage aura duré 31 heures !
 
 
 

jeudi 10 octobre 2013

Malaisie coté nature et coté villes

plantations de palmiers à huile
Un des paysages les plus courants en Malaisie, c'est les étendues de palmiers...à huile. Peu à peu, ces plantations ont remplacé la jungle qui recouvrait l'intérieur du pays.

Je ne m'attarde pas sur le phénomène, tout le monde sait que c'est mauvais pour l'environnement, mais bon pour l'économie, surtout la notre.... bla bla bla....Et si on cesse de consommer cette huile, les exploitants locaux n'auront plus de revenus, alors autant continuer....bla bla bla....

Il reste donc bien peu de jungle en Malaisie
Péninsulaire, mais ce qu'il en reste recèle des trésors de faune et de flore. C'est dans l'espoir de voir la plus grande fleur du monde que je me dirige vers une de ces étendues sauvages préservée.
Malheureusement,quand j'arrive dans la région, il pleut. Et il a plu les jours précédents, pas de sortie possible dans la jungle, terrain trop glissant, sentiers impraticables. Je tente tout de même une sortie en bordure de jungle, mais elle sera écourtée par une averse ? ondée ? je ne sais comment décrire les tonnes d'eau qui se sont déversées sur ma pauvre carcasse. En quelques secondes, je suis trempée et le terrain semble glisser sous mes pas, l'atmosphère déjà sombre sous les grands arbres est devenue un enfer de noirceur et de bruit infernal de l'eau qui frappe les feuillages. Très impressionnant ! J'avoue que j'ai eu bien peur. Heureusement que je n'étais pas loin, je suis rentrée sans encombre.

les feuilles bleues sans trucage !

Avant l'apocalypse, j'ai eu le temps d'admirer les fougères géantes, quelques orchidées qui poussent sur le tronc des arbres, et les jolies plantes à feuilles bleues.
De près, on dirait du velours, et la couleur change selon l'angle sous lequel on les regarde, passant du bleu canard au bleu roi éclatant. Alors je n'ai pas vu la raflesia (fleur géante), mais je me contente de ce que j'ai vu, je quitte la jungle, direction la cote est et la plage !

Les varans...celui ci fait environ 1,20m.
Il y a sur la cote est, de nombreuses îles dédiées au tourisme. Mais comme vous le savez, je fuis les hordes de vacanciers, et c'est sur les conseils d'un voyageur espagnol rencontré par hasard que je me pose sur la petite île de Kapas. Pas de routes, pas de voitures ni de motos. Que des rochers, de petites plages désertes et la jungle derrière.





Pantalon ou robe longue + foulard + gilet...il faut bien ça
pour une petite baignade !
C'est là, qu'avec un simple masque et tuba je peux voir des poissons clowns, des anémones des mer oranges, des oursins avec des "yeux" violets fluo, et tout un tas de poissons multicolores. Cote terre, les varans ont la vedette, mais il y a aussi de jolis petits serpents argentés, des araignées grandes comme la paume de ma main (soit disant inoffensives, mais je les déteste quand même) et les fourmis rouge....ah !! elles sont minuscules, mais qu'est-ce qu'elles piquent !







héritage du colonialisme
J'ai passé 10 jours à me reposer sur cette (très)petite île, où il y a, certes, quelques touristes, mais surtout des Malays qui viennent en famille, faire trempette tout habillés, y compris le foulard (cote est = musulmans) auquel on rajoute un gilet de sauvetage car bien que vivant en bord de mer, la plupart ne savent pas nager.



Après ce petit break bien relaxant, retour à la civilisation, retour en ville.
Arpenter les rues des villes en Malaisie, c'est se retrouver dans une ambiance coloniale.




Des rangées de maisons étroites à un ou deux étages, avec leurs fenêtres aux volets toujours fermés, soleil oblige, surplombent des passages en arcade au fond desquels les commercent se
cachent derrière des rideaux de bambou.

La petite porte découpée dans le rideau
de bambou...faut bien pouvoir entrer !










Alors, bien sur, le commerce étant monopolisé par les chinois, on a parfois l'impression d'être plus en chine qu'en Malaisie.

Décor typique des petites villes en Malaisie
Mais l'ambiance colorée et ombragée est bien agréable pour une balade en ville.

Du moins en ce qui concerne les petites et moyennes villes, car après avoir retraversé le pays d'est en ouest, j'arrive à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie, et là, c'est un autre monde.


Les tours Petronas, Kuala Lumpur
Jusqu'à la fin du 19eme siècle, ce n'était que des huttes en bambou au milieu des marais. Mais depuis, les choses ont évolué à une vitesse incroyable, et KL comme on l'appelle ici, c'est des autoroutes qui traversent la ville, un métro aérien et des immeubles archi modernes.

KL la moderne
Les tours Petronas, ça vous dit quelque choses ? Ce furent longtemps les plus hautes tours du monde (jusqu'en 2004) et sont devenues le symbole de la Malaisie moderne.  Elles abritent les bureau de la société pétrolière du même nom..
.Et oui, si la Malaisie possède une infrastructure routière inégalée en Asie et un niveau de vie supérieur à ses voisins, c'est en grande partie grâce à l'or noir. Il est possible de monter jusqu'au pont qui relie les deux tours, mais je me suis contentée de rester au niveau du sol qui abrite un shopping mall.


Shopping mall des tours petronas
Les shopping mall alias centre commerciaux en français, sont une des sorties favorites des Malaisiens, surtout le week end., ils y passent parfois toute la journée, c'est un havre de fraîcheur, la clim à fond, il ne fait pas plus de 20 degré, c'est leur température idéale, dehors il fait 35 !

Là vous êtes en train de vous demander pourquoi je vous parle des centres commerciaux...ça ne semble pas vraiment intéressant. Sauf qu'ici, ce sont des monstres !


Parc d'attraction sur 2 étages dans le shopping mall



Des milliers de mètres carrés sur 5 ou 6 étages, parfois même 9 étages, comme Time Square où se trouve un parc d'attraction qui en occupe 2. Il est facile de s'y perdre, c'est un dédale d'escalators, d'ascenseurs panoramiques et de terrasses surplombant de faux jardins.



Et il y en a une trentaine ! Des dizaines de shopping mall abritant chacun entre 500 et 1000 boutiques, certains les uns à coté des autres ...dans une ville de 2 millions d'habitants, soit à peu près la taille de Paris !

Débauche de lumières et de pub.
Toutes les marque de luxe internationales sont représentées, mais parfois aussi des marques moins prestigieuses, j'ai vu une boutique Promod ou Mango à coté de Chanel et Choppard.

Vêtements, bijoux, accessoires de mode, chaussures, maroquinerie, parfumerie...mais aussi salons de relaxation, massages, banques, cinéma, jeux video et restauration. Des sushi au macdo, en passant par les nouilles chinoises et les glaces Hagen Das, vous ne mourrez pas de faim.

Épuisés par le shopping...ils attendent
leur voiture avec chauffeur
Inutile de chercher bien loin pourquoi KL est une destination shopping prisée des étrangers. Et pas seulement des occidentaux ! Beaucoup de touristes argentés viennent des pays du Golf.

Arabie Saoudite, Qatar, Koweit....ils aiment bien la Malaisie, pays musulman et son climat humide si exotique pour eux, mais ils préfèrent la clim quand même !

Photo souvenir devant  le shopping mall
Les femmes font du shopping pendant que les hommes fument la shisha en regardant passer les chinoises en short...




Un des centres commerciaux qui m'a le plus étonnée c'est celui qui est dédié à l'électronique et au high tech.
Plazz Low Yat, électronique à tous les étages
Plazza Low Yat est de taille modeste, seulement 5 étages....quelques boutiques dédiées à la photo, quelques une pour les ordinateurs, tout le reste c'est téléphones, tablettes, androïdes, mini tablettes...que sais encore? en bref, ces petits appareils dont plus personne ne peut se passer, et qui servent à s'envoyer des messages plus ou moins stupides et inutiles alors qu'on se trouve à quelques mètres les uns des autres.

Bref, des centaines de revendeurs de ces choses, des publicités sur écrans géants, beaucoup de bruit et la foule du matin au soir, c'est assez impressionnant.


Tous ces grands shopping malls n'empêchent pas le petit commerce de prospérer, les quartiers du centre ville autant que des banlieues regorgent de petites échoppes de tissus, vêtements, bazar, bijoux pour les bourses plus modestes.
Leur point commun, c'est que ça grouille de monde, en Malaisie, pas de crise de la consommation !
Et voila, fin de la balade en Malaisie, vous vous souvenez des premières lignes de ce post ?...oui, c'est bien le même pays !
De la jungle aux shopping mall, la Malaisie est fascinante de diversité !