mardi 28 février 2012

Shkoder suite

C'est fou ce que l'occupation ottomane (4 siècles quand même !) ont laissé comme traces ici.
D'abord, un pays qui était Chrétien est devenu Musulman. Bon, il reste encore quelques Catholiques, notamment ici dans la région de Shkoder, mais ils sont une minorité..
Alors bien que je sois dans une famille Catholique, monsieur ne se lève même pas pour un verre d'eau, il demande à sa femme qui s'exécute sans broncher. Pashko ne travaille pas, il y a un nombre incalculable de chômeurs ici,  mais sa femme travaille quelques heures par jour dans une école. C'est donc elle qui ramène les quelques sous qui les font vivre.

la famille rassemblée dans la cuisine
Malgré tout, elle fait double journée: à 6 heures du matin elle est sur le pont ( et moi aussi car je dors dans la cuisine). Elle allume le poêle, prépare le café qui se boit avec le raki ( sorte d'eau de vie)....à 6h du mat, c'est chaud ! Puis elle prépare le thé pour les enfants et le repas du matin. ça peut aussi bien être des pommes de terres, des bureks, voire même du poisson frit....wouah...tout ça quand on vient de se lever, les odeurs ....faut s'habituer.

la maison de Pashko
Vers 8 heures, les enfants et le mari se lèvent et mettent les pieds sous la table. Souvent la mamie (qui habite à coté chez un autre fils) vient se joindre à nous. On mange avec les doigts sur une petite table basse. La cuisine est la pièce où tout le monde se tient en hiver car c'est là qu'il y a le poêle à bois.
La maison est constituée de deux autres pièces: une chambre commune pour toute la famille, une grande pièce, genre salon qui ne sert que pour l'été, et la cuisine, dans laquelle je dors. Les maisons ici restent souvent en construction toute une vie, on construit un étage, puis, quelques années plus tard, un autre....mais parfois, ça reste comme ça, entre deux....ni fini, ni à finir

Bon, ça fait 5 jours que je suis ici et j'essaie tant bien que mal de remplir la mission pour laquelle je suis venue: organiser les contacts entre les gens du coin, les officiels et les gens qui se mobilisent en France pour essayer de porter secours à ceux qui sont coincés dans la montagne, sous la neige.

le chateau, les moutons, et vue sur la vallée
C'est peine perdue, il n'y a aucune infrastructure, même pas d'accès internet et mes interlocuteurs ne parlent pas anglais. Comment puis-je recueillir les témoignages de gens avec qui la communication est quasi inexistante ? D'autre part, l'héritage de 60 ans de dictature fait que les gens ici ont gardé cette culture de l'omerta. On ne parle pas, ou alors à demi mot....mais des demis mots Albanais, pour moi, c'est l'équivalent de pas de mots du tout !
Bref, je ne peux rien faire d'utile.
Donc, j'en profite pour visiter un peu les alentours.


bunker champignon
Au chateau, pas besoin de payer pour l'entretien des espaces verts, les bergers du coin s'enchargent !
Je pars ensuite pour une rando autour du lac, 7 Km de ballade, et un bunker tous les 500m ! Ce sont des tout petits bunkers, avec juste la place pour deux guetteurs, on dirait des champignons....mais cet héritage de l'époque où le pays était complètement replié sur lui même est assez dérangeant.

la carte postale
Le lac de Shkoder est l'un des plus étendu des balkans, il s'étend sur 60 Km de long du coté Albanais, il sert de frontière entre l'Albanie et le Monténégro. Avec les montagnes enneigées, c'est magnifique !une belle carte postale....mais vu en vrai, les rives sont une véritable déchèterie :-((

la réalité






Bon, l'écologie n'est pas leur principal souci, c'est le moins que l'on puisse dire...
Il aiment leur lac, ils en sont fiers et nombreux sont les pêcheurs qui ensuite vendent leur butin dans les rues de la ville....à même le sol, Ok, c'est juste un détail....le poisson est bon malgré les détritus du lac et je suis la preuve vivante qu'on y survit aisément ! :-))

le poisson du lac, en vente sur le trottoir

lundi 27 février 2012

Shkoder

Je reprends mon récit, interrompu par les nombreuses pannes de courant.
Comme je vous le disais dans le précédent post, en 1/4 d'heure, dans une grande ville, les gens rencontrés dans la rue ont trouvé pour moi celui que je cherchais, Pashko vient me chercher en ville.
Je suis donc accueillie par Pashko, sa femme et ses trois enfants.
Je passerai cette première journée à manger....ici on ne rigole pas avec l'hospitalité ! Ces gens sont très pauvres, ils n'ont pas grand chose mais malgré tout, en tant qu'invité, vous êtes comme des rois !

repas de fête
J'ai donc droit à un repas traditionnel, à base de viande bouillie, soupes, légumes, fromage et pain maison. Ici on met une cuillère et parfois une fourchette, mais pas de couteau. Pour la viande ou le fromage, on déchire un morceau dans le plat commun et on mange à la main. La cuillère est pour la soupe. La fourchette est surtout là pour faire joli !

on presse le fromage à la maison
Ensuite, on m'emmène dans une autre famille, pour me présenter. Là j'ai encore droit à un plat de fromage maison, et pain juste sorti du four.
La dernière étape sera chez le frère de Pashko. Sa femme est en train de préparer de bureks.
Vous ai-je parlé de ce plat que je mange depuis mon arrivée en Slovénie. On en trouve partout dans les Balkans. C'est une espèce de galette feuilletée, fourrée de fromage, d'épinards ou parfois d'un mélange viande/ oignons.

la pate est étalée très finement
on re- étale la pile, avec vigueur !
Pour la première fois, j'assiste à la préparation longue et fastidieuse, mais que l'on fait presque chaque jour dans les maisons car c'est un repas copieux et pas cher.On prépare une pate, que l'on divise en petits tronçons, puis chaque petit morceau de pâte est étalé très finement, huilé et empilé. ensuite, la pile est à nouveau étalée pour former une sorte de grande crêpe, c'est sportif car la pile est épaisse !, il faut peser de tout son poids pour aplanir la pile. On en fait deux, on met le fromage entre les deux, et hop, au four !

hmmm...c'est trop bon les bureks !
Un délice ! Environ 3/4 d'heures pour la préparation...pour une main experte, Et quand vous l'achetez dans la rue, ça coûte l'équivalent de 20 centimes
Dans la soirée, Pashko me propose d'aller au café avec lui, ce qui est inhabituel, car les femmes normalement restent à a maison, mais bon, je suis une invitée...Française. Les hommes passent beaucoup de temps dans les cafés où ils jouent aux dominos. Ce ne sont pas les même dominos que chez nous, ici ils sont métalliques et tout petits. Chaque joueur a 8 dominos et ils tiennent dans la main !

les dominos
L'ambiance dans ces cafés est...bruyante et enfumée ! La télé est toujours allumée, avec le son à fond! c'est généralement du foot. Plus les joueurs qui s'écrient et s'invectivent, plus les saluts aux nouveaux arrivant d'un bout à l'autre de la grande salle....au bout de quelques minutes, j'ai déjà la tête qui bourdonne!
on joue sur du papier journal où on note les scores
Rajoutez à ça la fumée...épaisse et dense, ici tout le monde fume, et on s'offre des cigarettes à longueur de temps. Même si on est déjà en train de fumer, on accepte la cigarette offerte, pour plus tard. Il n'est pas rare de se lever pour aller donner des cigarettes à une autre table, dans ces cas là, on sort les cigarettes du paquet et on dépose une cigarette devant chaque personne de cette table. Les (rares) non fumeurs en auront donc aussi une...qu'ils garderont pour un ami ou un frère qui fume!
Au café, on boit du café, quelques uns boivent du raki, mais ils sont rares. Les pannes de courants sont fréquentes, on se retrouve donc dans le noir pour une plus ou moins longue période avant que ça revienne.
Allez, après cette première journée épuisante, on rentre dormir.
Suite au prochain épisode :-))

dimanche 26 février 2012

Vers l'Albanie

Vue de la citadelle d'Ulcinj
Alors que je suis à Podgorica, je prépare la suite de mon voyage vers l'Albanie. Via couchsurfing, je prends contact avec Martine, une Française qui vit à Shkoder. Elle me répond rapidement pour me dire qu'elle est rentrée en France pour essayer d'alerter la communauté internationale à propos des villages du nord de l'Albanie qui sont bloqués par la neige (inhabituellement importante) et laissés sans secours. Elle me demande si je peux me rendre sur place pour essayer de mettre en place des relais, recueillir des témoignages et coordonner les aides éventuelles, le tout avec la coopérations des Francscains sur place.
Bon, si je peux aider, pourquoi pas?
pèche au filet, Ulcinj, Monténégro
Les personnes qui doivent venir me chercher à Podgorica, ne viennent finalement pas, donc je me rends à Ulcinj, un peu plus au sud, où j'attends un contact. De là, je me rends à la frontière, le stop est très facile au Montenegro, on attend à peine 5 minutes à chaque fois.... pour des petites distances, mais au final, on avance assez bien.
Arrivée à la frontière, j'ai la désagréable impression d'être une espionne venue du froid :-((
Petit retour en arrière: déjà, normalement la carte d'identité française est suffisante pour entrer au Monténégro, mais quand j'y suis arrivée ( venant de Sarajevo et en pleine nuit sous la neige, le pays en état d'urgence) on m'avait refusé la carte d'identité pour exiger un passeport. Bon, ok... mais là, en plus, on me demande des justificatifs des endroits où j'ai séjourné ! Chose qui n'est absolument pas courante, ce genre de contrôle n'ayant normalement pas lieu dan ce pays. Le tout avec des douaniers qui ne parlent que quelques mots d'anglais... après une demi heure de discussions, je commence à me demander s'ils ne cherchent pas le "bakshish" ? ils n'ont rien demandé, mais j'ai des doutes.
Il est vrai que on itinéraire depuis Sarajevo est passé par le Monténégro, la Serbie, puis le MOnténégro à nouveau... un peu erratique peut-être ?
Bref, ils me laissent entrer en Albanie, où je reprends mon trajet en stop. Mais là, surprise ! chaque véhicule s'arrête mais annonce le prix ! Ici, tout le monde est "taxi".
Bienvenue dans le pays le plus pauvre de l'Europe!
La route qui était bien goudronnée jusqu'à la frontière est maintenant uniquement en cailloux...pas vraiment une piste, mais pas loin !
les routes en Albanie du nord, arrivée à Shkoder
Finalement j'accepte de payer 1 euro pour aller jusqu'à Shkoder où je dois rencontrer mon contact: Pashko.
Environ 15 Km de route où les nids de poules sont plutôt des nids d'autruches et je me retrouve dans une grande ville qui pourrait tout aussi bien être à l'autre bout du monde tant 'est différent de tout ce que j'ai pu voir jusqu'à présent!
Avec mon sac à dos, je sens les regards qui me suivent... mais sans hostilité. Juste de la curiosité, tout comme je suis curieuse de ce que je découvre.

dans les rues de Shkoder
On m'aborde de toute part, et après quelques secondes, je sors mon carnet avec le nom et l'adresse de Pashko. Tout de suite, se met en place un relais de gens qui appellent leurs voisin pour savoir si quelqu'un connaît quelqu'un qui connait Pashko. On m'offre du café... puis, quelques mètres plus loin, on m'offre du chai( thé), on m'invite à m'asseoir, pendant qu'on cherche....( à chaque fois, suis la seule femme au milieu des hommes)
Imaginez ça dans une ville de 200 000 habitants... et bien, après 10 minutes, on m'informe que Pashko va arriver !

modernisme vs système D
En attendant, je découvre les rues de Shkoder et leurs ambiances si bruyantes, colorées et odorantes ( pollution et odeur de nourriture mêlée).

jeudi 23 février 2012

Montenegro, Podgorica


Quelques chiffres, juste pour que vous ayez une idée du pays:
nombre d'habitants au monténégro: 650 000 (soit la population de Toulouse)
capitale: Podgorica, anciennement Titograd, 145 000 habitants
monnaie utilisée: l'euro. Et oui, à son indépendance( en 2006), le monténégro a choisi l'euro comme monnaie, même si le pays ne fait pas partie de la zone euro, ni même de l'UE d'ailleur, mais espère bien que c'est pour bientôt.
la place principale de Podgorica (quartier commerçant)

Me voici donc dans cette toute petite capitale qui n'a pas grand chose d'intéressant à offrir, une architecture fonctionnelle (comprenez, des blocs de béton), quelques statues héritées de l'époque de la Yougoslavie, un centre ville réduit à sa plus simple expression, mais il y a un centre commercial...qui ne ressemble pas tout a fait aux notres.







le rez de chaussée du centre commercial
Au rez de chaussée, on trouve un marché aux légumes, et à l'étage, ce qu'on pourrai appeler des boutiques... mais qui ressemble plutôt à un souk moderne avec des allée étroites et des petites échoppes ou on vend de tout.

1er étage du centre commercial

 Je profite donc de n'avoir rien à vous raconter pour vous faire partager quelques petites choses remarquées ici ou là dans les balkans, ces petites choses qui font qu'on est parfois désorienté, étonné, surpris, bref, qu'on se sent à l'étarnger....

Et puisqu'on parle commerce, les magasins ici sont assez différents de chez nous. D'abord, il n'y a pas d'éclairage des vitrines, donc, souvent, je me demande si c'est ouvert ou pas. Sur la photo, heureusement qu'il y a un mannequin dehors, sinon, je serai même pas sure que c'est un magasin, ou que c'est ouvert, mais si, si, c'est bien ouvert !
Bon, quand il n'y a pas de signe extérieur comme ce mannequin, on passe devant les boutiques sans savoir ce qu'ils vendent, ça peut aussi bien être des chaussures ou des téléphones...on n'y voit rien !



là au moins on sait ce qu'ils vendent !
Sauf quand il y a des autocollants géants sur les vitrines, ils adorent ça ici!
alors bien sur, quand c'est pour de la nourriture, c'est assez explicite, mais c'est pas toujours le cas.

la on ne vend pas de vetements, mais des articles de sport!













Les avis de décès qui sont affichés dans la rue. Les noirs pour les Chrétiens, les verts pour les musulmans. C'est souvent une bonne façon de savoir dans quel quartier on est car les femmes musulmanes ne portent pas de foulard ici, donc on ne sais pas toujours dans quelle partie de la ville on est. J'ai vu des avis de déces sur les arbres ou sur des panneaux en ville en Croatie, en Bosnie et ici au Monténégro.




Les automat klub sont des salles avec des machines à sous ou des jeux électroniques, il y en a à chaque coin de rue, un peu comme le loto chez nous.
Vous remarquerez sur la photo, en bas à gauche, le sigle "port d'arme interdit" !

Je n'avais pas remarqué ces automat klub en Croatie, mais en Bosnie ou ici on ne peut pas es louper !



Les cigarettes sont à un prix ridiculement bas, ici ce sont des cigarettes locales, comptez environ 20 à 30 cents de plus pour des cigarettes américaines. (cliquez pour agrandir la photo et voir es prix).



 Et même si on trouve partout des panneaux "interdit de fumer", tout le monde fume partout, comme ici dans un minuscule bureau de poste où le cendrier est sur le comptoir !

clients et employes fument ensembles
à propos des bureaux de poste, ils font souvent office de bureau de change, et les billets sont dans des sacs en coton, à même le sol, sans aucune autre protection que le comptoir et le postier....bon, quand j'ai voulu photographier, on m'a quand même fait comprendre qu'il fallait pas. Mais vous pouvez me croire sur parole, j'ai vu la même chose dans une banque, avec un tiroir plein d'euros à 2 mètres de l'endroit où j'étais, j'aurai pu juste tendre le bras pour me servir !



En Bosnie ou ici au Montenegro, on voit souvent des mulets attaches dans les arrieres cours, ou, comme sur la photo, sur un terrain de basket!         Je ne les ai toutefois pas vu dans les rues du centre ville. On m a dit qu ils servent surtout pour transporter du bois pour le chauffage....
plaque amovible parfois aussi sur le pare brise avant

Sinon, bien sur, on roule en voiture, comme tout le monde. Quoique....il y quelques différences concernant les immatriculations...il n y en a parfois pas du tout, mais parfois on se donne la peine d en produire une amovible!....après tout, pourquoi on serait oblige de la fixer, hein ?                                  Alors voila pour ce petit bilan en forme de clin d oeil. 
A noter quand meme, une note négative....les adresses.
C est un vrai casse tete en Croatie, Bosnie et Montenegro, il n y a pas toujours de nom sur les rues. Quand il y en a, les gens ne les utilisent pas, ils vont vous dire c est la rue apres la fontaine qui est derrière la maison jaune....ou quelque chose comme ca.
Il m est arriver de demander une adresse 5 ou 6 fois pour finalement trouver quelqu un qui regarde sur un plan...et c était la rue dans laquelle on était. Il ne savait pas son nom alors qu il y travaillait !!!

Une derniere chose que vous avez du remarquer, c est les accents, les apostrophes et les ponctuations.....a cause des claviers de plus en plus bizarres, faudra vous y faire, ça va pas aller en s arrangeant !

lundi 20 février 2012

Hospitalité Monténégrine

Je suis arrivée mardi soir à Bijelo Polje, dans cet hôtel qui a connu des jours meilleurs. C'est grand, c'est vieux, c'est froid (mais ils m'ont prêté un radiateur d'appoint).
le magnifique hotel où je suis ;-)
Chaque jour, avant d'aller en ville voir si les routes sont débloquées, je demande à la réception s'ils ont des nouvelles des transports, train ou bus. Ils commencent à me connaître ....
Vendredi, je discute un peu plus à la réception, c'est laborieux car ils ne parlent que quelques mots d'anglais et d'allemand (que je ne perle pas), bref, j'arrive à leur faire comprendre que je voyage normalement en stop et que je dors chez l'habitant quand c'est possible.
10 minutes plus tard, on m'offre un petit déjeuner avec omelette au fromage et pain frais, super ! Mais le plus surprenant c'est le directeur de l'hôtel en personne qui vient m'annoncer que j'aurai une réduction sur le prix de la chambre !!!!!
Bon, je remercie chaleureusement. Je pense qu'ils doivent me prendre pour une espèce de clocharde des routes....

L'histoire continue le lendemain, samedi, les routes sont toujours bloquées. J'apprends qu'il y a 3 longs tunnels entre ici et Podgorica, et à priori, ils ne sont pas dégagés....bon, en avant pour une longue journée de plus, j'ai à nouveau droit à un petit dej, et en plus, la réceptionniste me dit que le repas de midi sera offert !

Je me rends donc dans la salle de restaurant (assez glauque, mais bon, je vais pas faire la fine bouche, hein?) pour le repas qui m'est gentiment offert. Là, le directeur de l'hôtel revient me voir et me dit que l'ensemble de mon séjour sera pris en charge par les autorités !
Alors là ! je suis éberluée !
Je demande plus de précisions, il me dit que les autorités vont payer pour moi, parce que je suis restée bloquée ici contre ma volonté, à cause de la neige et de l'état d'urgence.
Bref, je ne sais pas qui sont "les autorités", je ne sais même pas si tout cela est vrai, tellement ça me parait incroyable !!!

Nous somme donc samedi, et je finirai cet article au moment de quitter l'hôtel, pour vous dire ce qui s'est réellement passé avec ma note.

Nous somme lundi, hier matin, j'ai eu le maire de Bijelo Polje au téléphone, il me confirme que mon séjour sera payé par la municipalité et que j'ai une place de réservée dans un "convoi" qui quitte la ville aujourd'hui même.
Alors là, bravo l'hospitalité ! c'est à peine croyable....on m'offre le séjour et un moyen de m'en sortir...je n'ai pas de mots pour décrire mon émotion face à ces gens qui vivent une situation actuellement très difficile et qui prennent spontanément en charge une parfaite étrangère. Merci !

Je peux enfin quitter ce coin ! youppi !!
Il s'agit de trois voitures qui partent en direction de la capitale. Je suis la seule femme, nous prenons la route, et là, je vois l'ampleur du désastre.........la route est enfin dégagée, mais on a l'impression de rouler au milieu d'icebergs, tellement la neige est haute ! Pas étonnant qu'il leur ai fallu 15 jours pour dégager un passage.
Pas étonnant non plus qu'on voit les hélicoptères de secours chaque jour à la TV, j'imagine les pauvres gens isolés et loin des routes....
Une fois que nous avons passé la montagne, je découvre aussi les files interminables de camions qui essaient de faire le chemin que nous venons d'effectuer en sens inverse. Ils doivent aller ravitailler tout le nord du pays, mais comme vous avez pu le voir sur les photos, pas possible de laisser passer les camions, on peut pas se croiser....alors ça fait des "campements" de camions, c'est assez hallucinant!
des files de camions à n'en plus finir
Bref, je suis sortie de cet enfer blanc, ici, à Podgorica, il reste encore de la neige, mais la température est d'environ + 4/5°C, demain je reprends le stop, direction la côte !






En tout cas un grand merci à tous les monténégrins que j'ai pu croiser!
Et si un jour une personne de ce pays se présente devant vous qui avez lu cette page, souvenez vous de ce que ces gens sont capables d'offrir et essayez de leur rendre la pareille.
à + pour de nouvelles aventures :-)

vendredi 17 février 2012

Bijelo polje (toujours sous la neige)

tous les engins disponibles sont réquisitionnés
tombera? tombera pas?
Il ne neige plus, et la température est remontée, on a   maintenant   -7/-8°C dans la journée, ce qui est quand même plus supportable ! Tout le monde profite de ce répit pour déneiger les rues et les toits ( à la tv, j'ai vu pas mal de maisons effondrées sous le poids de la neige)...ils ne semblent pas avoir peur de glisser !

l'armée à la rescousse !
L'état d'urgence n'est toujours pas levé, beaucoup de routes restent coupées.....il faut dire qu'à Kolasin, sur la route de Podgorica, ils annoncent 3,45m de neige !
Tous les matins je tente de trouver une solution pour quitter la ville, mais pour le moment, rien de nouveau.

rayon fruits et légumes !
Donc l'attente continue, je me ballade tous les jours en ville ou la vie reprend son cours tout doucement. On continue à déneiger les rues et les toits des maisons (aux infos j'ai vu pas mal de maisons effondrées par le poids de la neige), le commerce reprend....il n'y a pas grand chose de frais dans les magasins, il reste quelques oignons, mais aucun légume (aucun fruit bien sur), les gens achètent surtout de la farine, du fromage et de la viande séchée.


Mais la gastronomie française garde une bonne place.....;-)))



Les vendeurs de rue sont de retour: voitures bourrées de marchandise de toute sorte, on ouvre le coffre et voilà!        pourquoi payer un emplacement ?
Le dames vendent des chaussettes tricotées à la maison et les étals de bougies sont de retour. Ce sont des bougies très fines en cire d'abeille (d'où leur couleur jaune foncé) qu'on achète pour l'église.

de quoi tenir nos pieds au chaud

mercredi 15 février 2012

Monténégro/ Serbie, aller-retour !

Je suis arrivée jeudi soir à Pljevlja (Monténégro), et chaque matin, je me rends à la station de bus, pour avoir chaque jour la même réponse: pas de bus, les routes sont coupées. Aux infos locales, à la Tv, je vois des images catastrophiques, des hélicoptères qui vont chercher des gens isolés dans les montagnes, des routes ensevelies sous la neige, des trains bloqués au milieu de nulle part, des usines fermées....Je prends mon mal en patience et me dit qu'au moins je suis au chaud, dans une chambre douillette pour un prix raisonnable.
Mais, tout d'un coup, lundi vers 17 heures, plus d'électricité!
Et plus d'eau non plus....donc plus de chauffage !
Dehors, il doit faire environ - 15°C....Les personnes qui me logent sont optimistes, ça va être réparé bientôt. ouf, pas envie de geler sur place !
Mais les heures passent, on me fourni des couvertures supplémentaires, la température de la chambre descend dramatiquement et je passe une nuit frigorifiée à me demander ce qui va arriver ensuite.
Au petit matin, il fait 5°C dans la chambre et -20°C dehors. On m'informe que je ne peux pas rester....ils ferment les chambres. :-(((

de quoi affronter le froid !

La seule bonne nouvelle c'est qu'il s'est arrêté de neiger, mais là je me trouve bien seule, que faire?
Heureusement, la solidarité joue ici et on m'emmène chez des voisins qui me réconfortent avec du Rakia (un alcool de fruits)  et du chou farci,à 8h du mat, ça revigore !

plus d'eau ni d'électricité, on s'organise !




 Pendant ce temps, les hommes se réunissent sur la place et tentent de trouver des solutions. Un autre voisin connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un qui va peut-être à Prijeploje (Serbie) en voiture....Ok, de là il y a le chemin de fer qui fait Belgrade/ Podgorica....c'est sûrement ma chance de sortir de cet enfer blanc. Après une heure d'attente dans le froid, on démarre. On est six dans la voiture, serrés comme des sardines, on mettra 2 heures pour faire 40 Km, il faut dire que souvent on recule pour pouvoir laisser passer les véhicules en sens inverse, ou les engins de déneigement.


Arrivés à Prijepolje, pas de train, ça fait 3 jours que la voie est coupée !
Pas de bus non plus bien sur !
on recule une fois de plus, pas de place pour se croiser!
Et ici il n'y a rien, pas d'hébergement possible, c'est juste un gros bourg industriel où tout est à l'arrêt à cause de la neige.
On m'informe que certains bus circulent depuis Bijelo Polje à 50 Km d'ici....et que je peux prendre un taxi pour m'y rendre.


Bon, je n'ai pas trop le choix, je négocie le prix à 20 euros au lieu de 50 (Il n'y a pas de bureau de change dans ce bled) et me voilà repartie!  Sur la route, le chauffeur me montre de loin la voie de chemin de fer....et je comprend pourquoi les trains ne roulent pas, la voie ferrée est carrément incrustée dans la montagne, ensevelie sous la neige !

Sur la route, c'est guerre mieux, on passe des tunnels en cours de solidification...le poids de la neige menace l'édifice !
La voie de chemin de fer, carrément incrustée dans la montagne !

Je repasse donc le frontière Serbe que j'avais passée quelques heures plus tôt, et après 4 heures de route, je suis à Bijelo Polje, à nouveau au Monténégro, mais un peu plus au sud.
pourvu que ça tienne tant qu'on traverse
Il est 18 heures, je trouve un hôtel à 18 euros, c'est gris, c'est moche (genre immeuble soviétique) mais il y a un peu de chauffage. Je m'achète un burek et je vais me coucher, ces 10 heures passées dans le froid des véhicules pas chauffés m'ont épuisée.


Aujourd'hui, mercredi, je vais à la station de bus de bon matin, et j'ai encore la même réponse....pas de bus. Demain? Ako ide.....peut-être
(au moins je fais des progrès question conversation, c'est toujours les mêmes mots qui reviennent! :-)))

dimanche 12 février 2012

Direction Monténégro

Après 10 jours bloquée à Sarajevo, je prends un bus direction le sud.
panneau de signalisation...pas très lisible ;-)
Ben oui, j'oublie le stop pour quelques temps, vu les quantités de neige, sous peine de me retrouvée enfouie dans les congères ! ou alors transformée en madame de neige ;-))
Après 5 heures de route (pour 180 Km), j'arrive à Pljevlja à 9h du soir. A la gare routière, on m'assure que demain il y aura un autre bus pour Podgorica. Super !
Sauf que finalement, il se remet à neiger et que je suis donc à nouveau bloquée :-((
Monastère de la sainte trinité
chouette, c'est flêché !...en cyrillique
Bon, je décide d'aller visiter le monastère orthodoxe . Une belle ballade dans la neige, pour arriver en vue de ce monument du XVIème siècle....que je ne verrai que de loin, car je suis arrêtée par des militaires qui me demandent de faire demi-tour. Pourquoi? je ne sais pas, je n'ai pas essayé de discuter...courageuse, mais pas téméraire ;-)

Retour vers la ville, j'admire les constructions en bois que je n'avais pas remarquées à l'aller. En fait ces maisons sont crépies, donc on ne voit pas la structure et on a l'impression d'une simple maçonnerie. Mais mon regard est attiré par un crépis qui s'effrite et je découvre cette spécificité de la région.
Les murs sont faits de planches verticales, ou en chevrons, et les petits tasseaux cloués par dessus permettent d'accrocher l'enduit extéreur.
Et Voilà pour mes promenades à Pljevlja, il n'y a pas grand chose d'autre à voir ou à faire.                                                                                    

détail des murs en bois
Je ne suis qu'à 100 Km de Podgorica (la capitale du Monténégro) où il fait 3/4°C....mais c'est comme si c'était l'autre bout du monde. Bon, allez, je prends mon mal en patience, il ne fait que moins 12°C, ça pourrait être pire, je repars faire une promenade pour respirer un peu d'air frais et rester en forme!


 Il continue de neiger, cela fait 3 jours que je suis coincée ici. Je regarde Aljazeera (c'est toujours aussi bien que CNN) ou Mtv....et je bois du café turc.