lundi 28 mai 2012

Svaneti

les monts du Caucase
Mestia, quelques Km de la frontière Russe, au nord de la Georgie...C'est la Svaneti. J'ai du mal à arriver jusque lat, les routes sont peu frequentees et en mauvais état. Il me faudra 3,5 heures de route (pour 130 km) et autant d'attente, mais lorsque je découvre les montagnes, je ne suis pas déçue !
Les montagnes enneigées que vous voyez sur la photo font partie de la chaîne du grand Caucase qui constitue la limite entre l'Europe et l'Asie.

Les villages de la vallée
Ici chaque village est constituée de tours en pierres. Cela servait de refuge pour les femmes et les animaux pendant que les hommes partaient se battre en temps de guerre, c'est a dire assez souvent...



Mestia




Il pleut, malheureusement, comme tous les jours depuis que je suis en Géorgie, mais le ciel gris plomb fait partie de la vie d'ici.
Les rues sont boueuses, mais ça fait a joie des cochons qui vivent en liberté dans les villages (comme les vaches). Vous remarquerez que la mode est aux cheveux longs...chez les cochons ! ;-))

Il y a quelques "boutiques" dans le village, on y vend des chaussures, des clous, du pain, des cigarettes, de la bière, des bonbons, bref, c'est un vrai centre commercial !
 Pour ce qui est de la caisse enregistreuse....On en est encore loin !



















Les gens ici sont plutôt renfermés, ils ne voient pas beaucoup d'étrangers, mais je les ai bien fait rire quand je leur ai dit que je ne savais pas comment on compte avec un boulier....J'ai donc eu droit à une démonstration, et un cours de math...auquel je n'ai bien sur rien compris ! Mais on a bien rigolé...




Le lit ou je dors chez Nania

Ici, je loge chez Nania qui offre occasionnellement un lit aux voyageurs de passage....contre rétribution! 
Elle m'informe que sont petit fils partira demain matin pour Ushguli, à 45 Km, et veut bien m'y emmener.

Le pont principal qui amène au village
Je saute sur l'occasion car ce village qui est réputé être le plus haut d'Europe ( parmi les villages habités en permanence), est difficilement accessible en cette saison de fin d'hiver et de pluie. 
Allez, c'est parti!
 Deux heures et demi ! pour 45 Km ! 
Y'a pas de route, c'est de la piste de montagne, de la boue, des torrents à passer à gué, des cailloux à dégager pour passer....visiter Ushguli, ça se mérite !

ce n'est pas un torrent de boue, c' est une rue
Les "rues" du village



















Et quand j'arrive, je suis partagée entre émotion et surprise. Si Mestia vit encore au début du 20eme siècle, ici c'est le moyen âge ! 
Les rues sont d'immondes pataugeoires de boue, l'électricité arrive au village pour quelques bâtiments seulement (dont l'École, ouf !), les maisons n'ont pas de sanitaires, on fait ses besoins directement dans la rivière....


les toilettes, juste un trou au
dessus de la rivière
la pièce ou on vit, mange et dort


Les gens ici vivent à plusieurs familles dans une maison..., isolés du monde pendant les mois d'hiver. Lorsqu'ils arrivent à avoir un peu d'argent, ils achètent des vêtements "modernes" (comme le père en survêtement mais qui garde le bonnet traditionnel en feutre) ou des antennes satellites qui ne captent que des chaînes radiophoniques sans image...et encore, seulement quand il y a de l'électricité !
le village et ses antennes satellites
Le cochonnet juste sorti du poêle à bois
où il a cuit


Les enfants sont en pleine santé,
malgré les conditions de vie difficiles
Une journée pleine de surprises au milieu de ces gens un peu sauvages, mais qui m'offriront un verre de vin et seront bien déçus que je ne reste pas partager le cochon...mais si je reste, je ne suis pas sure de trouver un véhicule avant plusieurs jours, alors je les quitte en les remerciant de m'avoir permis d'entrevoir ce mode de vie si diffèrent de tout ce que j'ai pu rencontrer jusqu'à présent.

vendredi 25 mai 2012

Arrivee en Géorgie

Comment quelques kilomètres peuvent apporter autant de différences?

Coté Turc, il y a des moutons partout, coté Géorgien, on trouve surtout des vaches...et elles sont en liberté, au milieu de la route, on se croirait en Inde !

Coté Turc on boit du thé, ici les hommes ont tous une bouteille de bière à la main.
Coté Turc on porte le voile mais les vêtements sont colores, ici, passé 30 ans, les femmes s'habillent noir  et portent aussi des foulards,

les chaussettes nylon
elles adorent !
Les plus jeunes sont moins austères, mais font preuve d'une élégance très..."soviétique".






rue principale de Zugdidi
Coté Turc, c'est l'opulence et l'économie florissante, ici, c'est le post sovietisme, les immeubles sont moches et les rues en mauvais état.

Bref, vous l'aurez compris, entre la Turquie et la Géorgie, il y a un monde !



géorgien traduit en russe
D'autant plus que l'écriture est pour le moins....exotique ! très jolie, certes, mais impossible à déchiffrer. Bon, certains panneaux sont traduits....mais en Russe ! et donc en caractères cyrilliques ! Ici, tout le monde parle Russe et pas du tout Anglais.

avez vous reconnu le logo
en bas à droite ?





Depuis que je suis arrivée en Géorgie, il fait lourd....voire très lourd. C'est chaud et humide, très humide même....Il pleut tous les jours, plusieurs fois par jours. Renseignements pris, la Géorgie a un climat subtropical ! si, si....j'en voit qui vont pas me croire, c'est pourtant la vérité !

Katchapuri, vendus dans la rue
sous la pluie


Après m'être arrêtée à Batumi, au bord de la mer noire, je continue le long de la cote vers le nord. À Zugdidi, j'explore le marché. C'est un bon moyen de faire connaissance avec les gens  et de découvrir les premiers trésors culinaires du coin.


Chacha et vin de Georgie
Ça sent fort dans le marché
aux fromages
Le katchapuri est incontournable. C'est une pâte fourrée au fromage, on en mange du matin au soir. Le chacha est un alcool très fort (genre eau de vie) fait à partir de raisin. Il est fait artisanalement et vendu dans des bouteille de recup.


toutes sortes d'herbes
Sur les étals, on trouve beaucoup d'herbes aromatiques, notamment la coriandre qui embaume tout le marché, il y en a dans tous les plats, de la salade à la soupe !

C'est la saison des cerises et les femmes les préparent d'une jolie manière !





des "sucettes" de cerises

Car, vous l'aurez remarqué, ici ce sont les femmes qui tiennent les commerces.....même les changeurs de monnaie dans la rues sont des femmes.

Encore une grande différence avec la Turquie ou les femmes sont à la maison ou aux champs, mais certainement pas dans les commerces !





changeurs de monnaie


Allez, fini les comparaisons, je suis dans le Caucase....(Caucasien ? ça vous dit quelque chose ? C'est comme ça qu'on nous définit, nous les "blancs" !) je paie en Laris et j'ai de nouveau du mal ay communiquer, mais ça va pas durer....je dis déjà bonjour et merci comme une pro !





lundi 21 mai 2012

5 semaines d'autostop en Turquie


Le téléphone au volant, ça peut durer tout le trajet !
Un petit bilan des ces 5 semaines en turquie: l'autostop est très facile, même si, des le premier jour tout le monde a essayé de me dissuader d'utiliser ce moyen de transport.

conversation animée....mais j;aimerai
mieux qu'il regarde la route !
Les chauffeurs eux même me disaient de ne pas continuer en stop, que c'est dangereux pour  une fille seule....Par deux fois, la personne qui m'avait prise en stop m'a amené à la gare routière et a payé le bus pour moi afin que je termine mon trajet en toute sécurité !  Bon, il est vrai que les hommes Turcs sont un peu lourds, mais il faut les comprendre....  Une Europeenne seule sur les routes, y'a de quoi se faire des idées!

téléphone + calculette....c'est un vendeur de gaz
Pour éviter trop de désagréments, j'ai décide de fractionner mes trajets, j'essaye de ne pas rester plus de deux heures dans un même véhicule. Ça rallonge mes trajets mais je me sens plus a l'aise car j'ai remarqué que c'est après un certain laps de temps que les propositions arrivent. De cette façon, je me suis toujours sentie en sécurité, et même si certains chauffeurs étaient très insistants, ils n'étaient jamais agressifs.

Il va éplucher les fruits !
Mis à part que les hommes restent des hommes, les Turcs sont extrêmement gentils et hospitaliers. Chaque chauffeur m'a offert du thé (bon, ok ici c'est normal, ça compte pas), des cigarettes (que j'ai presque toujours refusées car femme qui fume = femme de petite vertu) du café, des fruits, des gâteaux, voire le repas complet, soit au resto soit à la maison.

on prépare un nescafé
Les quelques mots de Turc que j'ai pu apprendre m'ont permis de communiquer avec les chauffeurs qui, comme la plupart des Turcs, ne parlent pas anglais. Premier sujet de conversation: Sarkosy ! Et oui, ici tout le monde le déteste à cause de la reconnaissance du génocide Armenien...                             


TOUTES les photos de cette page ont été prises pendant que le véhicule roule !!!!!!!!!!!! C'est sûrement çà le plus dangereux en Turquie: Ils font mille choses à la fois....sauf tenir le volant et regarder la route ! Heureusement, à la différence des Balkans, les routes ( du moins les grand axes) sont généralement en bon état,  et les véhicules aussi. Par contre, la ceinture de sécurité n'est qu'un accessoire ( pour faire joli peut être ? ) mais le klaxon doit être bien solide car il est très très utilisé!
Voila, juste un petit aperçu de mon quotidien sur la route. Demain je quitte ce magnifique pays.
De nouvelles aventures m'attendent de l'autre coté de la frontière !

dimanche 20 mai 2012

Du thé , encore du thé ...

un camps, le troupeau n'est pas loin
Je repars donc en sens inverse, vers l'Ouest cette fois ci. Beaucoup de montagnes, des paysages magnifiques, quelques campements de nomades....et leurs immenses troupeaux au milieu de la route....

Cela fait 30 ans que l'état Turc essaie de sédentariser les nomades, mais ce mode vie persiste malgré les propositions d'argent cash et de maisons confortables.



J'ai quitte le pays Kurde.
Doucement je redescends vers les plaines, je retrouve la verdure et le soleil. Après une semaine de pluie, ça fait plaisir !


Dans la guérite du gardien,
ambassade d'Iran, Trabzon
Et me voici arrivée à Trabzon. C'est une grande ville au bord de la mer Noire, je mets mon voile et me dirige vers le consulat Iranien. J'arrive avant l'ouverture, qu'à cela ne tienne, je bois du thé avec le gardien (le premier de la journée, mais sûrement pas le dernier, que je le veuille ou non).  Peu à peu, d'autres voyageurs arrivent: deux Polonaises et trois japonais, il va y avoir foule en Iran ! Il faut remplir des formulaires, déclarer par quelle frontière on arrive, celle par laquelle on repartira ( aucune idée...ils n'ont pas de carte pour vérifier, donc je remplis pas....) déclarer combien d'argent on aura sur soi en arrivant (aucune idée non plus, je note 1500 euros pour qu'ils considèrent que je peux subvenir à mes besoins, même si je n'emmènerai pas cette somme) laisser des empreintes digitales, filer à la banque pour payer (75 euros pour les européens, 60 euros pour les japonais...?)
À midi j'ai mon visa de 30 jours, youpi!


J'ai pas envie de m'attarder à Trabzon, je décide d'avancer le long de la cote. Je m'arrête à Rize, et découvre les plantation de thé ! wouah ! c'est carrément superbe !




Les théiers sont plantes en lignes à flanc de collines, ça donne des paysages magnifiques. J'avais jamais vu de théiers de ma vie, las je suis servie, et je comprends d'un coup d'où vient tout le thé que j'ai pu consommer depuis que je suis en Turquie !

allez, au boulot !
En ce moment c'est la récolte, ni une ni deux, je suis enrôlée à la cueillette....pas difficile, mais fatigant ! et bien sur, je serai récompensée par un verre ....de thé ! :-))

Ils sont carrément ébahis quand je leur dit qu'en France on n'a pas de plantations de thé et qu'on en boit pas tant que ça, ça leur semble impossible, ils sont tristes pour nous !

Les pentes où pousse le thé sont très très escarpées, le thé est remonte soit dans des sortes de hottes ( portées par les femmes bien sur !), soit les baluchons sont posées sur des plateaux qui remontent a l'aide de treuils.

plateau pour remonter la récolte









la récolte du jour, les précieuses
feuilles seront étalées sous la mosquée
avant d'être revendues aux sécheries
ce sont les femmes qui apportent les baluchons de thé
 et négocient les prix









Ici les mosquées sont construites en hauteur, l'étage inférieur sert d'entrepôt pour le thé fraîchement récolté.

précieuse récolte










vendredi 18 mai 2012

L'Est du pays Kurde

derricks vus du camion, les photos
sont interdites, pourquoi?
Je traverse Batman, (çà ne s'invente pas ) et découvre les champs de pétrole turcs, est-ce une des raisons pour ne pas accepter l'indépendance du kurdistan ? De plus en plus de contrôles de l'armée...

Je rencontre Rumas, c'est un Pakistanais qui étudie en France et pars passer un mois au pays en combi WW. Il me prend en stop un peu avant Bitlis, je me dirige vers Van et lui aussi. IL n'y a que 200 km, mais la route grimpe à plus de 3000m et le combi est fatiguée. Il décide de traverser le lac avec le ferry,  je décide de l'accompagner.

En route pour Van
Il a une info pour un départ à 10h, mais quand on arrive sur place on nous dit que c'est à midi. Ok, on attend....mais à midi pas de ferry, ce sera peut être à 14h....En fait depuis ce matin, aucun trafic de ferry, il y en a un à quai, mais il y a des trains dessus.

Et tout d'un coup, une locomotive arrive pour décharger les wagons et en amener d'autres. En une heure la manoeuvre est terminée et on peu embarquer le combi derrière les wagons, allez, c'est parti !


des rues entières de préfabriqués
On se retrouve dans un grand salon tout vide, nous sommes les seuls passagers et le bateau va tout doucement. On mettra  5 heures pour faire la traversée ! Arrivée à  18 heures, ou comment perdre toute la journée pour faire 200 Km ! ;-))

les tentes de la banlieue
À Van c'est la désolation, beaucoup d'immeubles sont en ruine suite au tremblement de terre d'octobre dernier. On démolit les bâtiments branlants et on  reconstruit à tout va, mais le spectacle est bien triste. Beaucoup d'écoles sont encore fermées, les routes commencent tout juste à être refaites et il y a encore 50 000 personnes qui vivent dans des tentes ou des préfabriqués.

Ishak Pacha Palace
















Je quitte Rumas qui pars directement en Iran, pour remonter vers le nord.

Il pleut depuis deux jours, j'arrive à Dogubayazit et essaye d'apercevoir le mont Ararat, mais il a disparu dans les nuages !
Heureusement, le soleil fera une apparition en fin de journée, juste le temps pour moi d'admirer Ishak Pacha Palace, une architecture unique en Turquie, et de découvrir enfin les 5165 m du mont Ararat.

Le mythique mont Ararat où se serait arrêté l'arche de Noe
Par contre, j'avais oublie mes jumelles, donc j'ai pas vu si l'arche de Noe est bien là....

Je suis ici à quelques Km seulement de la frontière Iranienne, il y a des militaires partout et des kilomètres de camions qui attendent de passer de l'autre coté.
Pour ma part, je n'ai pas mon visa donc je ne passerai pas cette frontière lay, il est temps que je reparte vers l'Ouest pour justement aller tenter d'obtenir ce sésame à Trabzon.