vendredi 25 janvier 2013

Temples, minorités et café

J'ai reçu de nombreuses réponses à ma petite devinette du post précèdent:
Bavoirs, cravates, pantoufles, culottes, gants, chaussettes, parapluies....Vous avez de l'imagination!
Bravo à Anne Lise qui a été la première à trouver la bonne réponse : des masques pour se protéger de la pollution C'est donc elle qui recevra la carte postale.
Bravo à tous les autres, vous êtes nombreux à m'avoir donné la bonne réponse.


La ville de Hoi An
Après mon petit séjour à Hue sous la pluie, j'arrive à Hoi An avec un temps plus agréable. Il fait doux et il ne pleut plus, même si le temps est lourd.


les serpentins d'encens qui brûlent
pendant des jours
Sur l'étiquette jaune, les noms
des familles donataires
Hoi An est une charmante petite ville ancienne en bord de mer. Elle  fut préservée par les guerres et est devenue une destination incontournable au Vietnam. Bon, le revers de la médaille, c'est qu'il y a tellement de touristes qu'on a parfois du mal à se croire encore au Vietnam.





Le temple perdu dans les rizières...











En plus de son architecture unique, il y a un nombre incalculable de temples, mais il faut payer pour les visiter, et ils ne sont plus la que pour les touristes. Heureusement, je rencontre Tien, une jeune étudiante qui se propose de me faire visiter la ville différemment. Je loue un vélo, et nous voila parties sur les petites routes des alentours. À peine 2 km à travers les rizières, et nous nous arrêtons dans un grand temple. Aucun touriste ici, nous  sommes les seules. Un jeune moinillon nous emmène à l'intérieur et nous explique qu'il est là pour un temps indéterminé, juste pour apprendre. Apprendre quoi ?...nous ne le sauront pas.

...et son Bouddha


...ou sur les trottoirs, les bols sont pleins
de nourriture en offrande


les autels que l'on trouve
devant les maisons....
Car, même Tien ne comprend pas ses explications. Elle sait que certains jeunes vont passer du temps dans les temples, mais elle ne sait pas pourquoi, elle n'a jamais demandé...c'est comme ça, ça fait partie des traditions.

...et les billets sont ensuite brûlés
Comme ces petits autels que j'ai vus hier soir dans les rues....elle sait qu'ils sont érigés le 1er et le 15 de chaque mois lunaire, mais elle ne sait pas pourquoi.
Elle est étonnée de toutes mes questions à ce sujet, elle pense que ce n'est pas intéressant pour les touristes !

Le cimetière, avec ses espaces par familles
J'essaie bien de lui expliquer que je ne suis pas forcement dans la catégorie touriste telle qu'elle l'entend et que tout m'intéresse, surtout les gens, leur manière de vivre, leurs croyances et coutumes.

Ici, les cimetières sont tellement jolis
qu'on a envie d'y passer des heures
Elle a beaucoup de mal à comprendre et lorsque l'on croise un cimetière et que je l'y entraîne, elle est carrément navrée...pour moi. Je lui dit que chez nous, les cimetières sont beaucoup plus tristes, même ci certaines tombes de gens célèbres se visitent, mais ça n'a pas l'air de l'intéresse. Elle me dit que si un jour elle va à Paris, elle ira voir la Tour Eiffel mais pas les cimetières...

Bon, Ok, je n'insiste pas plus, nous finirons par aller boire un jus d'ananas frais au bord de la plage, un vrai régal !

Je quitte Hoi An, non pas en direction du sud et de ses plages célèbres, mais vers l'Ouest, c'est à dire vers l'intérieur des terres, direction Kon Tum, dans les hauts plateaux. Bon, en fait, de haut, ils n'ont que le nom, on est à environ 500m d'altitude, soit: pas grand chose !

maison traditionnelle en bois, sur
pilotis
Une maison commune, à l'arrière plan,
les maisons normales....juste pour vous
 donner une idée de la hauteur !

Ici, je ne trouve pas de vélo à louer (et oui ! j'y prends goût...) et je pars donc explorer les alentours à pieds. Rapidement, je me perds dans les "villages" autour de la ville et découvre les Banhars et leurs maisons communes....Les Banhars sont une des minorités du Vietnam, parmi les plus pauvres. Ils vivent dans des villages aux rues de terre, dans des maisons en bois, souvent sans eau ni électricité, le tout à quelques centaines de mètres de la ville trépidante et civilisée.

Je marche beaucoup dans la chaleur moite, sur les chemins bordés de bananiers au milieu des rizières et des plantations de café.
le toit en tôle ondulée...mais la
majesté reste la même !
Certains villages n'ont pas de maison commune, ils ne sont peut être pas Banhars. D'autres ont cédé au modernisme et remplacé le toit de chaume par de la tôle ondulée, mais ça reste impressionnant !

Dans un de ces villages, il ne me faut pas longtemps pour être entourée d'une nuée de gamins qui viennent me prendre par la main, m'accrochent les jambes...et m'emmènent un peu plus loin, dans ce que je pense être une école, mais est en fait un orphelinat.
C'est l'heure du déjeuner, je me retrouve dans une cuisine où l'on préparé les repas pour une centaines d'enfants...au feu de bois ! Ici, personne ne parle anglais, mais quand je propose d'aider, on me conduit dans une cours autour d'un tas ...de manioc !
Il s'agit d'éplucher les racines qui seront ensuite séchées et vendues pour en tirer de quoi aider à nourrir les enfants. Un des petits me montre comment faire...et me voila éplucheuse de manioc pour le reste de la journée.

En fin d'après midi, le tas est encore bien gros, mais je dois partir car j'ai rendez-vous avec Tram, une jeune étudiante en langue qui m'a demandé de l'aider avec ses cours d'anglais.

épluchage du manioc
Wouah ! mes journées sont bien remplies en ce moment !
Je promets de revenir le lendemain.

Chose promise, chose due: je passe la journée suivante à éplucher du manioc, entourée des enfants, les plus petits qui ne vont pas en classe.  Une des responsables de l'orphelinat vient me remercier chaleureusement et me dit  (avec quelques mots d'anglais) d'aller voir les religieuses en charge de l'établissement à la cathédrale de Kon Tum.


Une fois séché, le manioc est coupé
et mis en sac avant d'être vendu
Le soir, je retrouve Tram pour les leçons d'anglais, mais ma popularité atteint maintenant des sommets....il y a un groupe de 6 filles !...;-))
Elles ont tellement envie d'apprendre ! et de connaître une Européenne !
Elles veulent me faire visiter les alentours, ok, rendez vous pris pour demain après midi, je leur dit que j'aimerai voir d'autres villages Banhars....mais elles n'en connaissent pas !
Et oui, c'est comme ça. Ces villages sont accessibles à pieds mais elles ne savent même pas qu'ils existent. Elles sont Vietnamiennes, les minorités et leurs coutumes ne les intéressent absolument pas !
Bon, je les laisse faire le programme du lendemain, on verra bien !


une des pensionnaire de l'orphelinat,
prête à partir en classe
Le matin, je me rend donc à la cathédrale de Kon Tum, construite (par les Francais ) tout en bois, et je trouve, juste derrière, l'orphelinat. Je suis accueillie par une jeune religieuse qui parle un peu anglais. Elle a eu vent de mes journées d'épluchage et s'en excuse car les européens ne doivent pas faire ce genre de travail ( ben pourquoi pas ? ).
Elle me fait faire le tour de l'orphelinat numéro 1 (il y en a 6 en tout, dont celui ou j'ai fait de l'épluchage)

Le sourire, toujours présent
malgré un début de vie plus
que précaire
Bon, je lui dit que je si elles ont besoin d;aide dans d'autres domaines, je veux bien rester pour aider. Mais, à partir de ce moment là, je suis dirigée vers une supérieure qui me dit qu'elles ont surtout besoin d'argent, pas de main d'oeuvre. Elle aurait éventuellement besoin d'un prof d'anglais, mais pas tout de suite, est-ce que je peux revenir dans un mois ou deux ? Moi je veux bien, mais c'est dans un mois ou dans deux mois ? parce que dans ce cas là, il faut que je planifie mon voyage et que j'arrange un nouveau visa....bof, elle n'est pas sure, elle ne sait pas...Ok, je laisse tomber.


L'oncle Ho veille sur les minorités...
Je retrouve mon groupe de jeunes filles pour une visite de la ville. Elles ont potassé la question et m'emmènent dans un village pas très loin, que je n'avais pas encore découvert. Elles sont fières de m'y accompagner, et, en prime, elles demandent au chef du village de nous ouvrir la porte de la maison commune. Aucune d'elles n'est jamais allée aussi loin dans la découverte de leur propre ville ( nous ne somme qu'à environ 1 Km du centre ville). Dans la maison commune, nous découvrons des pupitres d'école et de nombreux bustes et photos de monsieur Ho chi Minh. S'en suivra une discussion...assez surréaliste.

mi échelle, mi escaliers,
le seul accès à la maison commune,
une première pour elles et pour moi !
Elles ont 16 ans, sont des élèves brillantes, elles parlent anglais assez correctement ( voir très bien pour certaines)mais elles n'ont jamais entendu le mot communisme !


Devant la maison commune















Elles ne savent pas que l'emblème de la faucille et du marteau ( présent partout ) est celui d'un régime commun avec la Chine et l'ex Urss... elles ne savent pas qu'il existe d'autres régimes, jamais entendu le mot capitalisme....Difficile donc pour moi de tout leur expliquer...mais même si je n'ai fait qu'effleurer le sujet, je me dit que la curiosité les poussera peut être à surfer sur internet pour trouver plus d'infos.



caféier en fleurs
C'est à regrets que je quitte cette petite ville de Kon Tum pour rejoindre Buon Ma Thuot, un peu plus au sud, toujours dans les hauts plateaux.


les maisons longues en bois,
avec les maisons modernes à l'arrière
















Ici, c'est la capitale du café. Les forets avaient été détruites par l'agent orange lors de la guerre du Vietnam et n'ont eu aucune chance de reprendre le dessus depuis car la production de café est (était ?) devenue le moyen de survie.


Il n'y aura pas de construction en dur
derrière cette maison
Après la guerre, cette culture fut tellement développée par le gouvernement, qu'en 25 ans, le Vietnam est devenu deuxième exportateur de Robusta. Oui mais voila, cela a déséquilibré les marchés et fait chuter les cours.....


Le échelles.
Alors ici, certaines minorités ont profité de cette manne, comme en témoignent ces villages Ede ou les maisons traditionnelles en bois ne servent plus que de façade. On a construit une maison en dur à l'arrière, pour plus de confort, des sanitaires, l'électricité....Mais la crise est là, l'âge d'or du café est révolu, les cours fixés en Europe sont trop bas pour faire vivre les producteurs, la mondialisation a remplacé le colonialisme, le  résultat est le même: les producteurs, à la merci des compagnies internationales sont les premiers à en pâtir.
Alors, on construit de nouveau en bois....retour vers la pauvreté. Les traditions elles, restent, et on continue à sculpter les échelles d'accès aux maisons de deux seins, symbole de prospérité pour cette minorité matriarcale.

Alors, ce café, parlons en!


le café, très épais, laisse des traces
grasses sur le verre
Si vous commandez un café chaud, il vous sera servi dans un verre, avec un filtre posé dessus, il suffit d'attendre que le café passe....mais il faut être patient car le filtre est très fin, c'est long et ça donne un café très fort.

Ici, dans les régions du sud, le café se boit surtout froid. Il est alors servi dans un grand verre avec des glaçons. Le breuvage est  très épais, presque gras....ah ah ah ! c'est l'impression que j'avais jusqu'à mon arrivée ici à Buon Ma Thuot, où on m'explique qu'après séchage, le café est grillé dans du beurre !...voila donc pourquoi cette impression d'un liquide gras ( je n'ai malheureusement pas pu vérifier par moi même cette info....) Le café est aussi très sucré, mais on vous amène en même temps un autre verre remplie d'une espèce de tisane froide assez amère, ça équilibre les goûts !
Notez que si vous voulez du café au lait, c'est possible, mais ce sera (chaud ou froid) toujours du lait concentré...donc encore plus sucré et encore plus épais !
 

dimanche 20 janvier 2013

Au Vietnam, les roues vont par deux

Les deux roues..........tout un poème ici !

Elle récupère le linge des hôtels
pour les laver


Un vélo, ça peut transporter
beaucoup
La petite reine d'abord, un peu détrônée par les deux roues motorisés, elle est encore très présente dans les rues Vietnamiennes ainsi que sur les routes des villages où le niveau de vie ne permet pas toujours d'acheter des engins modernes.
C'est un moyen de survie pour les plus pauvres.







y'a pas d'urgence...
faut s'économiser !
Cousine de la petite reine: la carriole.


Elle a parfois 3 roues quand on pédale pour la faire avancer, mais le plus souvent seulement deux roues et de bonnes jambes pour la propulsion !





Dans la catégorie deux roues à moteur, mon chouchou c'est lui:


C'est un moteur sur deux roues, mais comme les deux roues sont cote à cote, il ne peux pas fonctionner tout seul, il faut absolument que sa remorque soit attachée pour

qu'il trouve l'équilibre. Ça ressemble à un motoculteur (d'ailleurs c'en est peut être un...) qui sert à tracter, je l'appellerai donc: tracteur ! :-))


Photo prise alors que j'essaie de traverser
une rue à Hanoi
Et, bien sur, le roi des rois de la route ici, on l'appelle xe may, ou motorbike pour ceux qui parlent anglais, j'ai nommé.......(roulement de tambour....) la moto ou le scooter !!!!!!!!!!!!
Le cauchemar du piéton, il ne roule pas très vite, mais ne respecte ni les feux rouges, ni les sens interdits.
Dans le hall de l'hôtel...
Il est partout. Dans les rues bien sur, mais aussi dans les maisons, car si l'on doit impérativement enlever ses chaussures pour entrer, on n'enlève pas les pneus du précieux véhicule !



La moto est à l'intérieur !


D'ailleurs, en ville, il y a des rampes sur chaque escaliers menant aux appartements ou aux magasins....non pas pour les fauteuils roulants (vous rêvez là !), elles ne sont pas assez larges....c'est pour rentrer les motos !




transport de bonsaïs....


...de charbon
Alors si ce véhicule est aussi bichonné, c'est tout simplement qu'il est vital à chacun. Les voitures sont rares, on vit donc au rythme du deux roues. Il sert au transport des marchandises...quelles qu'elles soient. Des plus lourdes aux plus volumineuses....


Heu...? l'est pas un peu excentré
le réfrigérateur là ?
Les Vietnamiens sont très forts pour équilibrer la charge....même si parfois on peut avoir des doutes... il est rare qu'ils perdent leur chargement.

En Europe: "Chéri tu m'achètes un nouveau réfrigérateur?"
"Peut pas j'ai pas de voiture pour aller le chercher"
  :-((



En plus d'être un moyen de transport de marchandises, c'est aussi, à l'occasion, un hall d'exposition itinérant. Comme sur ces photos, à droite: des oiseaux "y sont beaux mes oiseaux, y sont beaux !"


à gauche: des poissons
" comment ça il est pas frais mon poisson?"
"il est tellement frais qu'il est encore vivant !"
Euh...en plein soleil dans ces petits sachets....ça reste vivant combien de temps un poisson rouge ?




désolée pour le flou, mais ça bouge
 ces engins là !...même à 4 dessus !!
Bien sur, un scooter, ça transporte aussi des personnes.....

compter les jambes ?












En Europe: " Chéri, on fait un deuxième bébé ?"
" non, on a pas les moyens de changer de voiture"
  :-((
Un bon moyen de savoir combien il y a de personnes sur un scooter, c'est de compter les jambes....mais il y a des pièges ;-))




choisir son poulet en scooter, y'a pas mieux !


Biberon-moto
pause café casquée...
Ici on vit avec la moto depuis la naissance.
On fait ses courses en motos, et quand on s'arrête prendre un café...la moto n'est pas loin et les casques restent vissés sur les têtes !











ravitaillement à la pompe
Et pour propulser tout ça ? ben faut du carburant !

Un entonnoir et une bouteille, que faut-il
de plus pour faire le plein?
Pas de soucis ici, y'a des pompes à tous les coins de rue...Bon, faut avoir l'oeil, elles sont discrètes....pas de grands portiques avec le nom de la compagnie pétrolière....
Et si on en trouve pas (de pompe à essence ), en ville on vous vend du carburant au demi litre sur chaque trottoir !


c'est quoi ?
Et voila, c'est la fin de la balade en deux roues, j'espère que vous avez bien pris note du port du casque quasi généralisé...un bon point pour les autorités du pays !

Je vous quitte avec une petite devinette;
Que vend-on sur cet étal? (photo de droite)


un indice: regardez bien les photos de cet articles

Le gagnant ou la gagnante recevra une carte postale ( ay condition que le message soit signee et que l'adresse soit mentionnee, bien sur !) (vous pouvez m'envoyer votre adresse en privee sur: mariecoco@ymail.com si vous ne voulez pas qu'elle soit publique, mais n'oubliez pas de signer !)