mardi 27 novembre 2012

J'ai testé pour vous: massages et potions magiques chinoises

Je suis arrivée  à Guilin en bien mauvais état après ma chute dans les rizières.
Douleurs dans le dos et à l'épaule droite, plus une bonne bronchite due certainement aux nuits passées dans le froid humide.


Les masseurs...décontractés !
J'avais déjà testé à plusieurs reprise, les massages chinois. Notamment les massages de pieds ou de la tète. Ça se pratique un peu partout, dans de petites échoppes de quartier. Pour l'équivalent de 3 euros, une heure de massage des pieds, c'est que du bonheur !
Je cherche donc une masseuse, je lui confierai mes pieds, et, si elle me parait compétente, je lui confierai mon dos.
Allez, c'est parti !
Je m'installe dans un fauteuil avec coussins en dentelle (très kitch).
Trempette des pieds dans un liquide rouge qui sent atrocement mauvais ( j'y ai droit à chaque fois), pendant que les employés mangent des cacahuètes, et la masseuse arrive, sauf que c'est un masseur, et il est plutôt impressionnant!

Je me relaxe, profitant du massage quand, tout à coup, il fait la grimace. Il a trouvé un point qui a l'air de le tracasser. Il insiste sur ce point puis se lève et me montre mon dos !
Je dois dire que je suis bluffée, comment a-t-il pu savoir que j'ai mal au dos juste en touchant mon pied ? ça restera un mystère, mais du coup, je lui confie mon dos.
Et je ne le regrette pas.
Il ne s'agit pas de massage avec des huiles. Je garde mon T-shirt et il opère par pressions, frictions, étirements, ça n'est pas relaxant du tout !
Après une heures de ce traitement, je sors de là, complètement épuisée, je rentre me coucher. Mais des le lendemain matin, j'en ressens les bienfaits: j'ai dormi comme un bébé et je me réveille avec une douleur bien atténuée.


"mon" masseur qui arrive...enfin
J'y retourne 3 jours après car je pense qu'une deuxième séance sera bénéfique. C'est avec patience que j'attendrai dans un des affreux fauteuils que le masseur soit disponible, pas envie d'en tester un(e) autre.

Il commencera par "m'ausculter"...me fait faire des mouvements des bras, des flexions.... avant d'attaquer le massage, tout aussi tonique que la dernière fois. Il me fait signe aussi que je tousse ( ben oui, ma crève n'a fait qu'empirer). Au moment de partir, il me donne 5  fioles remplies d'un liquide brun. C'est quoi ça ?

potion magique ?
 Il va chercher un verre d'eau chaude et me fait signe que je dois mettre la potion dedans et boire, il se tapote la poitrine pour me signifier que c'est pour la toux....du moins c'est ce que je comprends. Car il faut bien que vous imaginiez que ces séances se passent sans que, ni lui ni moi, ne comprenons un mot de ce que dit l'autre....

Je paie exactement le même prix que la fois précédente (environ 7 euros) la potion est donc offerte.
Reste à savoir si je vais la boire....j'hésite, j'ouvre un flacon, l'odeur est très forte, je le verse dans un verre d'eau chaude, l'odeur est vraiment très forte....et puis je l'avale. C'est absolument dégueulasse !

pharmacie traditionnelle
Alors bien sur, comme tout médicament, on le prends, et on ne sait pas si ça sert vraiment à quelque chose, il faut plusieurs jours de traitement .... je boirai donc un flacon par jour, pendant 5 jours...et je vais mieux !
Est-ce la potion, est-ce l'évolution naturelle de l'infection? comment savoir ?

le serpent séchés c'est sûrement
 très bien...mais pour quels maux ?
Le fait est que c'est le premier médicament que je prends depuis presqu'un an que je suis sur la route, et que je ne le regrette pas.

Cela dit, c'est parce que j'avais confiance en cette personne que j'ai décidé de tenter l'expérience. Je n'aurai sûrement pas testé les remèdes proposés dans les pharmacies traditionnelles, non pas que je doute de leur efficacité, mais comment comprendre et se faire comprendre ?( et puis de toute façon, j'en avais pas eu besoin jusqu'à présent).


Et encore moins les remèdes vendus sur les trottoirs.


Ah, ah, ah ! Là, c'est charlatans et compagnie, mais ils ont un succès fou !
Si, dans une ville ou village Chinois, vous voyez un attroupement d'hommes sur un trottoir, c'est soit un jeu d'argent, soit un charlatan.

genre scientifique
Ils déploient des trésors d'ingéniosité pour vous faire croire que leur remède va vous soigner, quel que soit votre mal. Cela comprend généralement des animaux genre serpent, tortue, alligator ou scorpion ( sur la photo ci dessus les scorpions vivants dans la bassine blanche ont beaucoup de succès).



ici, la mixture est préparée
devant vous.
Parfois, ils choisissent l'option: explication scientifique et étalent sur le trottoir de grands panneaux explicatifs avec photos d'animaux et de végétaux. Ça plaît bien aussi.
Un deguisement pour plus de crédibilité
Parfois, les mixtures sont préparées devant vous, pour plus de réalisme? le tout, bien sur, est enrobé de milles explications, auxquelles je ne comprends rien, mais que je devine aisément !
Dans les villages plus reculées, je note qu'on rajoute un déguisement, genre docteur de telle ou telle contrée lointaine....ça doit rajouter de la crédibilité et compenser l'illettrisme des clients potentiels.


pattes de tigres
cornes-ventouses
Les pattes de tigre ont aussi beaucoup de succès. Vraies pattes ou moulages en résine ? j'ose espérer que c'est la deuxième option qui est la bonne vu le nombre de pattes que j'ai pu trouver ici ou là.

Sinon, j'aurai pu aussi essayer les cornes ( de quoi? aucune idées...) qui ont l'air d'avoir aussi beaucoup d'adeptes. Là, il ne s'agit pas d'acheter une potion mais bien de se faire soigner sur place, c'est à dire dans la rue (elles sont la plupart du temps, apposées comme des ventouses), .

prise de tension sur le trottoir


Ne croyez pas que ces pratiques médicales soient les seules offertes en Chine. Il existe aussi des consultations médicales plus sérieuses, où des infirmières en blanc vous prennent la tension....euh...sauf que c'est dans la rue aussi et que leur pupitre ressemble vaguement à une pub....mais peut être que je me trompe....


les jolies pharmaciennes
attendent (aguichent ?) les clients
Quand aux pharmacies modernes, ce sont de vrais temples de la consommation. Elles ressemblent souvent à des supermarchés tellement elles sont immenses. Sur la photo de gauche, vous pouvez voir au moins 7 employées qui vous attendent pour vous vendre un remède, derrière elles, les rayons de médicaments sur plusieurs centaines de m2.





les tisanes....bien au chaud dans les
pharmacies modernes
Dans certaines autres pharmacies (modernes ) les tisanes vous attendent, prêtes à être bues....pas besoin de prescription, je m'avance, en choisis une, on me la sert, je la bois, et je me transforme en Hulk !

....mais non, même pas vrai, c'était pour vous faire marcher !
Allez, je vais mieux, et j'ai récupéré ma prolongation de visa, je vais pouvoir reprendre la route.


 À bientôt, pour de nouvelles aventures !










mardi 20 novembre 2012

Chine éternelle, au pays des Miao et des Dong

Après Chongqing et ses 32 millions d'habitants, j'ai comme une envie de campagne !
Je prends un train direction Sud.
Lorsque j'arrive à Jishou, une petite ville dans la province du Hunan, à la sortie de la gare, je suis bien étonnée de trouver des vendeuses de fruits en chapeau....chinois ! J'en avais croisé quelques uns ici où là depuis mon arrivée en Chine, mais ici, c'est une majorité de gens qui portent ce couvre chef.

 J'en profite pour acheter quelques mandarines cultivées dans la région, elles sont grosses comme des oranges, mais gorgées de sucre...un bonheur !

première découverte des Miao
Je suis encore plus étonnée de croiser quelques femmes en tenue brodée, avec leur chapeau turban.

J'essaie d'entamer une conversation avec celle ci qui accepte d'être prise en photo, je voudrai savoir d'où elle vient. Bien sur, la barrière de la langue fait que je reste sans réponse....Damned ! je voudrai bien en savoir plus!
Finalement, c'est grâce à un étudiant dont l'anglais balbutiant permet quand même un échange que j'apprends qu'il y a quelques familles Miao ici à Jishou, mais que la plupart vivent toujours dans leurs villages, un peu plus au sud ouest.


on me fait coucou, on me dévisage...
C'est là que je veux aller, ni une ni deux je trouve un minibus, bien déglingué, mais qui va dans cette direction !
Bon, ça parait facile comme ça, mais une fois dans le bus, encore faut il savoir où descendre. J'ai note le nom du village donné par l'étudiant en question, mais bien sur, personne ne comprend quand je le prononce. C'est donc au hasard que je m'arrête dans un village....dont je ne saurai jamais le nom.

Maisons en bois, rivière et foret de bambous...un rêve !!
Les femmes sont presque toutes en costumes traditionnels, tunique et pantalons brodés et turban noir. Je me balade, un peu éberluée, c'est un autre monde. Une mamie tente de me vendre une espèce de tubercule, ça ressemble à une pomme de terre toute terreuse mais qui se termine en pointe, elle me fait signe que c'est bon à manger...je me laisse tenter. oui, mais reste à savoir l'éplucher. Petit cours d'épluchage, tout le monde rigole bien, mais finalement j'y arrive...Le goût de la poire et la texture du radis, c'est très croquant...pas mauvais !
 Bon, il faut que je trouve un logement pour la nuit qui ne va pas tarder à tomber...Les gens me regardent en riant, me font coucou... mais ne semblent pas comprendre que je cherche à me loger.

Bon, finalement je trouve une maison avec une chambre à louer, ouf,  j'avais pas envie de dormir dehors. On ne peut pas dire qu'il fasse froid, mais l'humidité de l'air doit être aux alentours de 90%. Ça fait de jolis paysages dans la brume, présente du matin au soir, mais pas les meilleures conditions pour sortir son sac de couchage.
Ayant peu dormi ( en partie à cause des draps humides), je suis debout de bon matin et ma logeuse me demande de payer, elle a préparé son panier et me fait comprendre qu'elle s'en va....Bon, je comprends pas trop si elle part définitivement, si je peux rester plus longtemps ou pas....


Arrivée au marché
Je fais donc mon sac en vitesse et je la suis jusqu'à la place du village où les femmes se rassemblent et montent à l'arrière d'un camion.
Allez, en route...pour où? aucune idée, mais je suis maintenant assise sur le sol du camion, entre deux paniers, dans le noir, trop tard pour savoir où on va.

Ok, je suis habituée aux routes défoncées, et aux transports cahotiques, mais là, sans lumière, tassées les unes contre les autres, ma tête cognant la paroi à chaque nid de poule, cette demi heure de trajet me parait bien longue, mais je suis récompensée lorsque, descendant du camion, je me retrouve dans un autre village, plus grand mais dont je ne saurai jamais le nom non plus....au milieu du marché !

On vend de tout. Surtout des des végétaux, beaucoup de racines et d'herbes que je ne connais pas, mais aussi de la viande ( que je ne reconnais pas toujours non plus) et des minuscules crevettes de rivière....que l'on peut aussi déguster un peu plus loin, juste grillées, un délice !




Je déambule dans une foret de paniers. Tout se porte sur le dos...Le vannier aura un regard désolé sur mon sac à dos...dois penser que c'est pas aussi bien que les paniers qu'il vend ou répare sur place.





Je profite du marche pour découvrir les différences dans costumes, il semble que, dans les villages alentour, les broderies ne soient pas les memes, et les coiffes varient aussi.

Je ne me lasse pas du spectacle, tellement étonnée de trouver ces costumes hors du temps à quelques heures seulement de la Chine moderne.

Tout à coup je retrouve ma logeuse qui m'entraîne vers le bout du village où elle me fait signe de prendre un bus.  Elle me confie aux bons soin d'une autre femme, et me laisse. Pas le temps de trop réfléchir, le bus est parti. Bon, me dis-je, c'est mieux que le camion dans le noir !


Comment descendre du bus ?
Lorsque le bus s'arrête, c'est à une guérite avec un type en uniforme qui monte la garde. Les femmes dans le bus me font signe de descendre. heu ?...c'est quoi ça ?

Le bus est tellement encombré de paniers que je ne peux pas descendre, le garde vient donc à la fenêtre du bus, et me demande de payer 60 yuans. Je ne comprends rien, payer pour quoi ?

Dehang ! en entendant ce nom, je le reconnais, c'est l'endroit que m'avait indiqué l'étudiant de Jishou. Bon, il s'avère que l'entrée du village est payante pour les touristes, chinois ou non. Je n'ai pas l'intention de payer, et puis, de toute façon, je suis coincée au fond du bus, peux pas sortir ! Mais, comme ça fait maintenant plusieurs minutes que le bus est immobilisé à cause de moi (les autres ne sont que des locaux), la personne qui m'a prise en charge au marché intervient, s'ensuit une discussion animée à laquelle, bien sur, je ne comprends rien... résultat:  le garde laisse passer le bus sans que je paie.


même type de village, mais celui ci est payant !
Me voici donc dans un village Miao qui a été disneylandisé  par les chinois. J'y rencontre effectivement des jeunes touristes Hans qui m'expliquent le concept. Le gouvernement "soutient" ces villages, donc il faut payer. Ils trouvent ça tout a fait normal...ben oui, faut que je m'y fasse, je savais déjà qu'il fallait payer pour les temples, je sais maintenant qu'il faut aussi payer pour les villages. Je doute que l'argent récolté aide les minorités (pour des écoles par exemples) mais bon, c'est un sujet tabou, je n'insiste pas.
mes nouveaux amis touristes
Bref, je visite donc le village, qui est exactement semblable à celui de la veille, même maisons en bois, même rivière, mêmes costumes ou presque....sauf que c'est payant et donc plein de touristes chinois et de vendeurs(ses) de souvenirs, pas de marché, peu de sourires....heureusement que je n'ai pas payé.
Et là, je me dis: Quel bonheur de n'avoir pas pu me faire comprendre dans ce bus pourri qui m'a amenée au milieu de nulle part !



Les jeunes que j'avais rencontrés partent le lendemain et proposent de m'emmener en voiture ( et oui! encore la jeunesse dorée de Chine). Il vont à Fenghuang. C'est pas un village payant au moins ? Non, non, pas payant mais très joli. Ok, je pars avec eux.


Alors, oui, c'est beau !
Mais ce n'est pas un village, c'est une petite ville qui est essentiellement dédiée au tourisme.
 Bien sur, il y a une majorité de Miao et les maisons en bois avec leurs balcons sur pilotis sont magnifiques. Les costumes des femmes sont, là encore, différents, surtout en ce qui concerne les motifs brodés.


les balcons, soutenus par des bambous
Mais aussi beaucoup de Hans qui ont ouvert des restaurants et des karaokes, des hôtels...bref, une ambiance qui ne me plaît pas.
Les jeunes Chinois qui m'ont accompagnée ici sont bien décontenancés par mon manque d'enthousiasme et sont bien déçus quand je leur dit que je repars vers la campagne.


Direction Guizhou, c'est la province d'à cote. Le voyage sera cahotique, car, sans savoir exactement où je veux aller, je perd du temps entre chaque étape. Mais, de minibus cahotant en mini vans à bout de souffle, je traverse de nombreux villages, certains avec leurs jolies maisons en bois, d'autres affreux, complètement béton, sans aucun charme. Dans chaque endroit par contre, je ne me lasse pas d'observer les costumes et les coiffes, différents à chaque fois.

Après quelques jours d'errance, j'arrive à Kaili. Il pleut, mais au moins ici je vais pouvoir prendre une douche chaude et dormir au sec, ce qui ne m'est pas arrivé depuis une bonne semaine. J'ai la chance d'arriver un jour de marché, et malgré la pluie, j'y passerai toute la journée à patauger dans la boue.

Les femmes Miao d'ici ont de jolies coiffures en chignon sur le haut de la tête, agrémentées d'une fleur et avec un peigne à l'arrière. C'est superbe !

retour des champs


Et ne croyez pas qu'elles se coiffent ainsi uniquement pour faire les belles les jours de marché, non, elles sont juste coiffées comme ça tous les jours, pour aller aux champs ou laver le linge à la rivière.




Mais le marché de Kaili est aussi le rendez vous des Miao des villages environnants. C'est donc un véritable défilé de costumes et de coiffures, quel spectacle ! et les sourires en prime !






Certaines femmes ont des dessins rouges sur le visage. Sont-elles Miao? ou peut être d'une autre minorité ?

Il y a des gens qui embauchent des guides lors de leurs voyages... je les comprends ( parfois), cela doit permettre d'avoir beaucoup plus d'infos sur les lieux et les personnes rencontrés. Ce n'est pas mon mode de fonctionnement, je ne planifie pas assez longtemps en avance mes déplacements et mes points de chute....et j'aime trop ma liberté.




 
Je ne suis donc qu'une observatrice. Je me régale de ces coiffures et de ces costumes sans savoir à quelle ethnie ils appartiennent.....mais est-ce si grave que ça ?

Je continue mes pérégrinations, à la sortie des villages, j'attends le premier véhicule qui se présente. C'est parfois un mini van, parfois une voiture particulière qui me déposera dans le village suivant, dans tous les cas, je propose de payer car c'est ce qui se pratique, mais une fois sur deux, ce sera gratuit...


on construit toujours en bois

Parfois je continue, parfois je m'arrête faire le tour du village. C'est tellement joli !

le riz qui sèche sur les terrasses
Les villages sont accrochés à flanc de collines, les maisons en bois, imbriquées les unes à coté des autres, les plus anciennes presque noires, les plus récentes couleur de miel.
pas de cheminée, juste un foyer
dans la pièce principale
Car on continue à construire en bois, sans clous, sans vis. On assemble par tenons, mortaises et chevilles (en bois, bien sur). Avec des balcons, des séchoirs, des terrasses (utilisées aussi pour le séchage), les villages sont d'une beauté hors du temps.
Par contre, les murs et cloisons en bois ne protègent pas de l'humidité ambiante. Chaque soir je me couche dans un lit humide et chaque matin je me réveille transie de froid. Il y a bien un foyer au milieu de la pièce principale dans les maisons, mais je ne l'ai jamais vu allumé....doit pas encore faire assez froid.


pont du vent et de la pluie,
parfois modeste....
pont en construction...tout en bois,
assemblé sans clous !
Peu à peu, j'avance vers le Sud-Est, toujours dans des villages sans noms, qui ne figurent pas sur ma carte, et je vois les paysages qui changent. La région devient de plus en plus montagneuse, les rizières de plus en plus étagées et les rivières de plus en plus agitées.


....parfois grandiose


Une petite tour aux tambours
Les ponts sont de plus en plus jolis et nombreux, les tours aux tambours maintenant présentes dans chaque village.






Deux coloris différents
 Par ici, je vois les teintures qui sèchent aux balcons. Les femmes teignent le tissus en bleu/violet très foncé à l'aide d'une mixture de plantes (certainement de l'indigo), après séchage et lavage dans la rivière, elles battent l'étoffe avec de gros maillets.



les mains bleues des femmes
toute la journée on entend
les bang, bang, bang...
quelle énergie déployée !






Pour l'assouplir ? Je n'ai pas tout compris à leurs explications...pas compris non plus la deuxième couleur (brun/violet, un peu brillant). Une des femmes me montre d'autres seaux contenant un liquide brun, puis me montre à nouveau son tas de tissus à battre, S'agit-il d'une deuxième teinture du même tissu? peut-être....





coquette en tenue bleue
plus de fleurs dans les chignons
Les costumes ici, sont donc de ce bleu très foncé, assez austère par rapport aux villages plus à l'ouest (j'apprendrai plus tard que je suis en pays Dong). Plus de fleurs non plus dans les cheveux....mais on compense parfois par des chignons démesurés !

Il ne me reste plus que quelques jours sur mon visa, il faut que je rejoigne une ville rapidement. C'est dommage car je suis maintenant arrivée au milieu des rizières.Alors, bien sur, depuis que je me ballade dans la province de Guizhou, des rizières, j'en ai vu !

Mais, là, ça dépasse tout ce que j'ai pu admirer jusqu'à présent, chaque colline est sculptée... C'est absolument superbe !...sauf qu'il pleut depuis plus d'une semaine, tous les jours, tous les jours. Je n'arrive plus à sécher mes vêtements, je repars donc tous les matins avec des vêtements encore humides de la veille, je ne me souviens même plus de ma dernières douche, je dors peu (à cause de l'humidité), et je marche beaucoup, parfois sur des routes goudronnées, mais le plus souvent sur des pistes de boue.


pieds nus tout couverts de boue
des chemins environnants



pieds nus sur les routes, au rythme
des buffles
Et je tombe ! ou plutôt, je glisse dans la boue en redescendant d'une colline de rizières. Ah ben oui, c'est bien joli les rizières, mais vu d'en bas, bof...c'est d'en haut que c'est vraiment beau ! alors faut y monter...puis faut descendre !
Bref, j'ai mon appareil photo à la main lorsque je glisse. J'essaie bien de me rattraper, mais c'est une mauvaise idée, je me vrille le dos = douleur aiguë et en plus je bousille quand même l'appareil en tombant dessus.


parfois, je me suis demandée si ces gens
vivent bien au même siècle que moi,,,
Bon, j'aurai peut-être du faire comme les locaux qui marchent pieds nu....quoiqu'il en soit, me voila avec un tour de reins, et du coup, le sac à dos me parait bien lourd ! De toute façon, j'ai déjà trop traîné, mon visa expire dans deux jours, plus le temps pour mes petites étapes en stop, je trouve un bus qui part vers la ville....enfin c'est ce que je crois car après une demie heure de trajet, il s'arrête, tout le monde descend ! On est où ? aucune idée !
Le problème n'est pas d'atterrir dans un énième village, le problème c'est que j'ai payé pour aller jusqu'en ville, que je suis fatiguée, que j'ai mal au dos et qu'il me reste peu de temps. Je suis furieuse envers moi même, j'aurai du être plus vigilante !
Finalement, je trouve un bus qui part dans une heure, ce soir je serai en ville, tout est bien qui finit bien, j'ai passé deux semaines absolument fantastiques dans ces régions à l'écart du monde, je retourne à la civilisation pour me reposer et essayer de faire réparer mon appareil photo afin de pouvoir continuer à immortaliser ces découvertes et ces rencontres si émouvantes.