les maisons en bambou |
Lombok est la première de ces îles, en allant vers l'est.
Si la partie Ouest de Lombok commence à attirer les touristes, l'intérieur des terres reste très traditionnel, avec beaucoup de villages dont les maisons sont construites en bambou.
Malheureusement, l'état des routes rend les déplacements difficiles, il n'y a aucun transports en commun, je décide donc de d'apprécier plutôt la douceur de vivre le long des cotes magnifiques de l'est de l'île.
Les algues qui seront mises à sécher au soleil |
Le gouvernement Indonésien a développé des activités économiques nouvelles comme la culture des algues et l'élevage des langoustes.
Les habitants se sont donc vu attribuer gratuitement le matériel nécessaire à l'élevage de ces délicieuses créatures. Il ne reste plus qu'à attraper des bébés langoustes, ce qui est effectué à l'aide d'un ingénieux système de récup, puis de les nourrir grâce aux poissons péchés dans la baie, avant de les revendre à bon prix.
un éventail en sac de ciment recyclé pour attraper les bébés langoustes |
Il n'y a aucune réglementation ou surveillance de cette exploitation de la richesse marine.
Avant, dans la nature, un grand nombre de bébés langoustes n'atteignaient pas l'âge adulte, ils étaient dévorés par les poissons.
Dans les élevages, ils atteignent presque tous l'âge adulte et sont nourris par des poissons, qui se raréfient à cause de la surpeche, car elles sont voraces les langoustes !...l'équilibre est donc totalement inversé.
D'autre part, les bébés langoustes sont aussi péchés pour être directement exportés, tels quels, surtout vers la Chine, où ils seront élevés...
d'un coté, les femmes qui cuisent ou salent le poisson |
Un drame écologique qui ne fait que commencer....et un drame économique qui se profile, car, la pèche est l'activité principale de l'île et sert à nourrir toute la population.
de l'autre. les hommes qui découpent les grosses prises, ici, des requins |
J'ai beaucoup aimé les marchés au poisson de Lombok. Il y règne une atmosphère vibrante. D'un coté les hommes qui découpent les gros poissons comme les requins, et de l'autre, les femmes qui cuisent les calamars dans des foyers en terre ou qui salent les petits poissons entre deux épaisseurs de paille à même le sol.
J'espère que, très vite, il y aura une prise de conscience de cette richesse et que la surexploitation cessera...
Égoïstement, j'ai aussi regretté l'enrichissement des habitants de Lombok. Ils ont presque tous les moyens de s'acheter une moto...voila pourquoi il n'y a aucun transport en commun sur Lombok !
c'est la peinture qui tient la rouille ou la rouille qui tient la peinture ? |
Une des îles les plus pauvres d'Indonesie. Ici, pas de programme gouvernemental pour développer l'économie d'un coup de baguette magique. Bon, c'est moche pour les habitants, mais mieux pour moi, car il y a des bus !
Ummi, une femme musulmane émancipée |
J'ai rendez-vous avec Ummi que j'ai brièvement rencontrée à Lombok et qui m'a fait promettre de la contacter si j'allais à Sumbawa.
Ici, comme dans beaucoup d'autres endroits en Asie du sud est, ce n'est pas parce qu'on est invité qu'on sera reçu. Mais Ummi est une femme émancipée et cultivée et elle m'accueille fièrement dans sa petite maison de Dompu, deuxième ville de l'île.
Sur le marchée elle vend du poisson séché, elle pose avec sa réserve d'eau, derrière vous ne remarquez rien ? ...de quoi dormir |
Elle est mariée.
Mais elle est seconde femme.
Et oui.
C'est une des dure réalité de l'islam, les hommes ont le droit d'avoir plusieurs femmes!
Elle ne s'en plaint pas vraiment, car elle bénéficie d'une aisance financière et de la tranquillité car elle a de la chance, la première femme n'habite pas à Sumbawa.
....le réchaud et les nattes sur lesquelles les femmes dormiront. c'est leur vie, leur camp, leur avenir |
S'il n'a pas suffisamment de fortune, il abandonnera la première pour pouvoir économiser et s'en offrir une autre.
Voila, grâce à Ummi j'ai l'explication. J'avais parfois remarqué ces femmes qui semblaient vivre sur leur lieu de travail. Abandonnées, elles n'ont pas de maison, elles survivent en vendant quelques denrées sur les marchés....où elles habitent. Ou plutôt, où elles campent toute leur vie.
Il faut que ça brille, devant.. |
Ummi, elle, est privilégiée, son mari a de l'argent. Il faut que ça se voit. Sa maison est donc luxueuse, du moins en façade....
Sdb, cuisine, toilettes...tout en un, à l'arrière |
Salon à l'occidentale devant, là où on reçoit les visiteurs, il faut que ça en jette !... et cuisine, salle de bain toilettes tout en un à l'arrière ! C'est carrelé, c'est moderne, et c'est construit en dur, bref, c'est le grand luxe.
Une voiture, un vrai luxe à Sumbawa, 7 enfants dans la malle, 4 femmes + un bébé sur la banquette, il y aura encore deux femmes et un enfant sur le siège passager ! |
Son mari a une voiture et elle décide de m'emmener en pique-nique. On s'entasse dans le véhicule, les hommes eux, suivront en moto. Dans ce milieu économiquement favorisé, une femme sur deux ne porte pas le voile, certaines ont même des tenues moulantes, ça fait un joli meli-melo de styles.
Au premier plan: les verres d'eau, il y en a au moins 50, on n'en ramènera aucun ! |
Les indonesiens n'ont aucune conscience de polluer. Pendant des millénaires, les seuls déchets étaient organiques, on jetait donc tout derrière les maisons, et c'était mangé par les animaux ou ça se décomposait sans polluer.
Pour eux, rien n'a changé, on continue à tout jeter par terre...sauf que le plastique ne se décompose pas, bien sur !
Résultat sur la photo de gauche !
Ceci ne se produit pas qu'à Sumbawa, ni même qu'en Indonesie, c'est une constante en Asie, on jette par les fenêtres de bus ou des voitures, on jette dans la rue, on jette devant chez soi, dans les rivières...et il n'y a pas de ramassage des ordures, ni de nettoyage, encore moins de recyclage...
Et lorsque j'aborde le sujet, pourtant généralement avec des gens éduqués, la réponse est toujours la même: à la prochaine grande marée, la plage sera nettoyée par les vagues ! J'ai beau expliquer que les déchets iront sur d'autres plages ou reviendront ici, ils n'y croient pas. Depuis toujours, les ordures disparaissent (mangées par les animaux ou décomposées), dans leur esprit, c'est encore comme ça. Si les déchets ne sont plus visibles, tout va bien, pas besoin de s'en occuper ou de se poser des questions !
En route pour Flores |
Dragon de Komodo, impressionnant ! |
Les occidentaux qui se rendent à Flores y vont généralement pour aller voir les dragons de Komodo sur Komdo Island et faire de la plongée et du snorkeling. Il y a donc quelques Km de la cote ouest aménagées pour les touristes, mais, cette zone mise à part, Flores, c'est...un peu le bout du monde.
un village Ngada |
vêtements "modernes" malgré l'isolement |
Les Ngada sont officiellement chrétiens (l'île fut colonisée par les portugais), mais leur culture est basée sur l'équilibre. Essentiellement l'équilibre masculin - féminin, et sur le culte des ancêtres. Il y a donc des maisons femmes et des maisons hommes, on les reconnaît à la figurine qui orne le toit, une poupée pour les hommes et une mini maison pour les femmes.
Le même toit, mais en ville, tôle ondulée au lieu du chaume |
toit traditionnel, maison des hommes |
Ce sont ces exilés qui amènent peu à peu la modernité, des vêtements, ou de l'outillage par exemple.
prendre un camion en route |
Je décide d'explorer plus les zones isolées de Flores. Les transports sont de moins en moins faciles. Dans ces zones plus que reculées, seuls les camions sont assez robustes pour circuler. Il s'agit généralement de se hisser sur un camion (sans que celui ci ne s'arrête) et de s'installer comme on peut.
grimper dans le camion, plus facile quand il s'arrête ! |
début du trajet en camion, j'ai encore le sourire ! |
J'ai 90 Km à faire, je pars tôt le matin, et j'arrive...l'après midi ! 6 heures de pistes pour faire 90 Km !!
J'aurai du choisir un camion de sacs de riz, parce que les bancs de bois dans un camion sans suspensions, quand la route n'est que trous et bosses, ça vous laisse dans un sale état, j'ai mal partout !
mon guide |
L'instituteur m'a trouvé un guide, départ à 6 heures du matin, avant que le déluge nous assaille.
La pluie ne devrait pas arriver avant le milieu de matinée, espérons le car sinon, la piste ne sera plus praticable, on devrait alors revenir sur nos pas. La grimpette est plutôt éprouvante, enfin, pour moi...car mon guide, lui, avance pieds nus sans effort, on presse le pas, la pluie est là, il ne nous reste plus beaucoup de temps.
Les nuages sont si bas lorsque j'arrive, que je ne vois que quelques habitations, les autres sont englouties dans la brume tropicale.
D'immenses huttes rondes, leur toit descendant presque jusqu'au sol, c'est magnifique !
Ici, pas d'électricité, bien sur, pas d'eau courante, pas de véhicule motorisé et peu d'objets moderne.
Parapluie naturel |
C'est la saison des pluies, on s'abrite avec des feuille de bananier, on prépare les légumes dans des mortiers de bois. Le repas sera cuit par les femmes de la famille sur des feux de bois à même le sol des maisons.
Les feuillages sont pilés avant d'être cuits, ça ressemble un peu à des épinards |
On dort sur des nattes, tissées à la main... et aux pieds ! |
Suis-je encore au XXIeme siècle ?
Les bidons pour transporter l'eau, une des concession à la modernité |
Il est temps pour moi de redescendre dans la vallée, ou je retrouve l'instituteur du village qui me fait goûter le vin de palme préparé par son son voisin. Chaises en plastique et posters sur les murs de planches, pas de doute, j'ai retrouvé la civilisation ! ;-)