Au pays des Tibetains

Bien sur, en arrivant en Chine par l'Ouest, je me suis posée la question du Tibet.
J'y vais, j'y vais pas ?



À peine arrivée à Xiahe,
 je suis sous le charme...

Ma décision fut prise assez rapidement. D'abord parce que c'est compliqué d'obtenir un permis. Il faut constituer un groupe d'au moins 5 personnes de même nationalité, il faut passer par une agence qui vous promène au Tibet, vous montre uniquement ce qu'ils veulent bien vous montrer et vous interdit tout contacts avec les tibétains.... Aucun intérêt pour moi !
En plus, ça coûte très cher et je n'ai pas envie de donner de l'argent au gouvernement Chinois pour qu'il le dépense ensuite en allant oppresser un peu plus  les pauvres tibetains!
J'ai donc fait une croix sur le tibet....

Jeunes gens en costumes traditionnels

Mais j'apprends qu'il y a des tibetains hors du Tibet (ben oui, je ne le savais pas avant...) et je  décide donc d'aller à la découverte du Boudhisme tibetain.
Direction Xiahe, dans les montagnes, au sud ouest de Lanzhou, à environ 3000m d'altitude. Cette petite ville abrite un des plus grand monastère tibetain hors du Tibet.
Lorsque j'arrive, c'est un dépaysement total ! une explosion de couleurs ! le rouge bien sur, la couleur des robes des moines qui se promènent en ville, mais aussi le fushia ou l'orange, couleur des ceintures des hommes, le bleu, le vert, le multicolore pour les habits féminins.
Les costumes des tibetains et des tibetaines sont magnifique !

Les hommes portent avec prestance de grands manteaux à très longues manches fermés par une ceinture de tissus coloré.
Généralement, ils n'enfilent qu'une manche.

On retrouve le manteau dans le costume féminin, mais il est porte différemment, la ou les manches sont artistiquement nouées et enroulées autour de ceintures/bijoux extraordinaires.

Le costume est traditionnel, certes, mais il est aussi, bien souvent mélangé avec les vêtements modernes. On trouve donc des sweat shrirts, des baskets blancs...et le téléphone portable vissé à l'oreille, bien sur ! Ok, c'est pas un vêtement, mais l'ensemble, entre tradition et modernité est tellement frappant !

Question coiffure, la diversité est aussi au rendez vous.

 La plupart des tibetaines portent deux nattes qui se rejoignent dans le dos, ce qui leur donne un air assez Bolivien, surtout quand elles y rajoutent un chapeau.
Mais certaines ont aussi des coiffures faites de dizaines de petites tresses très fines, mélangées à des pièces de tissus et des bijoux. C'est superbe !

Je passe des heures à errer dans les rues de la ville à admirer tous ces costumes avant d'entrer dans Labrang.

Labrang, c'est le monastère, mais c'est surtout une ville dans la ville, avec ses temples, ses écoles et les quartiers d'habitation où logent les moines.

Ça commence par le Kora, un chemin de moulins à prières de plusieurs Km, qui entoure l'ensemble. Il y a foule le matin, les pèlerins tournent les moulins... au pas de course! c'est très surprenant.
Les plus fervents font le kora en se couchant à chaque pas !

Je découvre ensuite le monastère lui même, avec son architecture typiquement tibetaine, et les moines....par centaines!





changement de tenue

presque prêts pour la cérémonie

Je me balade avec délectation dans ce labyrinthe de ruelles, je passe la tête, un peu intimidée, pour entrevoir l'intérieur des temples...puis je demande à de jeunes moines si je peux entrer, et ils éclatent de rire !
Bien sur qu'on peut entrer! Et même les voir préparer les offrandes pour la cérémonie, se changer, brûler le genévrier....







les offrandes, graines et figurines de tsampa et
beurre de yack

Et ensuite les entendre chanter !
Les mantras..........
Que c'est beau !
Très répétitif, bien sur, mais c'est magique !

ma rencontre avec Yang

Je suis déjà sous le charme de cet endroit lorsque je rencontre yang, un jeune tibétain venu en pèlerinage, alors qu'il fait des offrandes sur la colline qui domine la ville.

Yang ne parle pas un mot d'anglais.
Et pourtant...

Nous passerons toute une après midi ensemble. Je le suis dans son kora hors du monastère, il m'explique, entre deux mantras, les différentes offrandes, les drapeaux de prières et les jolis petits papiers qu'il lance vers le ciel et qui doivent le protéger, lui et sa famille.



Chez les moines

Il m'invite ensuite à boire le thé dans la maison où il loge. C'est en fait une maison de moines, ou je suis bien surprise de trouver tout le confort moderne, et une cuisine équipée....même si les moines ne s'en servent pas. Il préfèrent cuisiner sur leur poêle à bois !



les drapeaux de prières

C'est à regrets que je quitte cet endroit tout à fait magique, mais je dois penser à faire renouveler mon visa....Et oui, presqu'un mois que je suis en Chine, déjà!
Il faut que je sois dans une grande ville dans 5 jours. Je reprends donc la route avec, comme seule consolation, deux autres étapes tibétaines en chemin.





Langmusi

Première étape à Langmusi, jolie petite ville avec ses toits en bois et ses innombrables temples.

Il fait de plus en plus froid et humide. Les tibetains ne semblent pas s'en soucier et vivent dans des maisons sans porte, juste fermées par d'épais rideaux. Il n'y a pas non plus de chauffage, les chambres sont glacées et humides.

C'est donc avec un début de rhume que j'avance jusqu'à Songpan, à travers les plateaux habités par les nomades et leurs yacks.


Costume de Songpan

Coiffure typique, Songpan

Ici aussi, je suis en territoire tibétain, et les costumes et coiffures de femmes sont merveilleux.

Cependant, je suis de plus en plus malade, je me contente donc de rester en ville ou je peux goûter en toute tranquillité la viande de yack séchée.

C'est la spécialité de la ville, il y en a partout. Elle est parfois sucrée, parfois épicée...parfois les deux !

Peut être que ça me soignera !

Je n'ai pas goûté cette partie de l'animal sur la photo de droite....je vous laisse deviner de quoi il s'agit !