vendredi 4 janvier 2013

Fin d'année mouvementée à Hanoi

ma visite de Hanoi..
j'ai bien aimé : le réseau électrique ;-)
En Chine, j'avais essayé de trouver un endroit où faire du bénévolat, histoire de me rendre utile. Cela n'avait pas été possible, mais comme je ne renonce pas facilement, je tente à nouveau ma chance en arrivant à Hanoi. Deux jours de ballade dans le vieux Hanoi, très agréable mais bondée d'occidentaux en mal d'exotisme et de rabatteurs pour les visites hors de prix de la baie d'Ha Long....pas ma tasse de thé !


le quartier où je m'installe
Je prends donc très rapidement contact avec une petite ONG, et, ni une ni deux, ils m'appellent pour me dire qu'ils ont besoin d'un prof d'anglais. On se rencontre, on discute, ils me demandent si je peux rester un mois? oui, oui, pas de problème ....et si je peux commencer le lendemain?.....ben oui, c'est le 25 décembre, un bon jour pour commencer !
Il s'agit d' enseigner l'anglais à des enfants d'une banlieue nord de Hanoi, dans des quartiers ouvriers très pauvres.

"ma" banlieue au quotidien
Bien sur, je me pose beaucoup de questions pendant le trajet qui me ramène en ville où je retourne pour faire mon sac: serai-je à la hauteur ? mon anglais sera-t-il assez bon?....
Je serai logée dans un appartement type HLM, avec deux jeunes étudiants. L'appartement est spacieux et assez moderne, il y a même une salle de bain !....mais sans eau chaude :-(
En ce moment à Hanoi, il doit faire environ 16 degrés, pas très froid me direz vous, mais le temps est couvert et assez humide, il n'y a pas de chauffage dans les logements dans cette région, alors pas d'eau chaude pour quelques jours ça va, mais un mois ?....Bon, si c'est la vie des Vietnamiens de cette banlieue, ce sera la mienne aussi !


premier jour...on m'observe!
Et, de toute façon, je n'ai pas trop le temps d'y penser car commence pour moi un véritable marathon.
À 7 heure, Trang (prononcez Tchang) me réveille, elle a déjà préparé les nouilles pour le petit déjeuner, à 7:30, en route pour l'école.
Je découvre mes classes, les unes après les autres. Il y a des enfants autour de 8/9 ans, d'autres vers 11/12 ans, et j'ai aussi des classes de jeunes autour de 16 ans puis une classe de jeunes adultes.

Ici, l'enseignement de l'anglais débute des les premières années de l'école primaire, je pense donc trouver un niveau déjà assez élevé, mais je déchante vite.


Je me présente: Hello, my name is Marie...pas le temps de finir ma phrase, j'ai 20 gamins qui répètent en coeur: Hello, my name is Marie !
Bon, c'est pas gagné !....
Au fil des heures, puis des jours, je découvre que c'est comme ça ici, les enfants répètent ce que le prof dit....vraisemblablement sans comprendre, et sans que je puisse vérifier qu'ils prononcent correctement car les voix sont noyées dans la masse.

Le soir, je me mets donc au boulot pour préparer des cours différents, j'invente des jeux ... je me couche épuisée.
Retour en classe, j'ai beaucoup de succès avec mes petits jeux, mais ça demande une énergie folle, car sans traduction, je dois mimer, dessiner, chanter...pour expliquer.


déjeuner du dimanche...
Les cours avec les plus grands sont tout aussi fatigants car je suis assaillie de questions. Ils ont des bases de grammaire, mais ont beaucoup de mal à s'exprimer, ils ont surtout besoin d'exercices de prononciation...les journées sont épuisantes, mais quelle satisfaction de voir ces élèves heureux d'apprendre, et qui viennent m'embrasser à la fin des cours pour me remercier !


Le chien, tout aussi appétissant que
n'importe quelle autre viande

Je travaille sans relâche jusqu'au dimanche midi, l'après midi je n'ai pas de cours, je suis invitée pour le déjeuner à un repas traditionnel, au menu: du chien. Le maître de maison, qui travaille pour l'association, m'explique qu'ils mangent du chien en fin de mois car ça porte bonheur pour le mois à venir. C'est très bon, un goût assez fort, mais la viande est tendre, je me régale.

Le lendemain, le 31 décembre est férié, un de mes groupe d'étudiants propose de m'emmener visiter Hanoi, ils veulent en profiter pour pratiquer un peu plus leur anglais.


célébration du nouvel an....
Arrivés en ville, on tombe sur une célébration de la nouvelle année: une estrade avec des militaires qui chantent ! et oui, on est dans un pays communiste, et là, ça se voit !








Visite du musée, avec mes étudiants
Ensuite, visite du musée Ho Chi Minh, puis ballade dans les rues de Hanoi, puis visite d'une fabrique de céramique....
La journée se passe comme une longue leçon d'anglais en plein air...et je suis contente de rentrer dans ma banlieue, je suis morte de fatigue.

Malheureusement pour moi, vers 22h, un des responsables de l'ONG arrive et me dit qu'il faut que je quitte l'appartement.
Je suis éberluée, je ne comprends pas tout de suite....on me dit que j'ai été dénoncée, qu'il faut vraiment que je parte. Je fais mon sac en 10 minutes, et je suis littéralement évacuée: Cong, mon coloc part avec moi. On attrape une moto taxi, et hop, nous voila partis, à trois dessus (moi avec mon sac à dos en plus)....vers une destination inconnue.
On arrive dans un autre quartier de la ville, dans une petite maison ou je passerai la nuit sur une espèce de natte à même le sol, dans une pièce avec 5 autres personnes.
Le lendemain matin, les personnes qui m'ont hébergée (qui ne parlent pas un mot d'anglais) me font comprendre que je ne dois pas sortir, je commence à trouver ça pas très drôle, lorsque le responsable de l'association arrive.
Il m'explique qu'au Vietnam, il est interdit d'héberger des étrangers, et qu'il avait payé le gardien de l'immeuble pour qu'il ne dise rien (corruption, corruption.....)
Malheureusement, celui ci menace de me dénoncer quand même, d'où mon départ précipité, il me dit qu'il va régler le problème avant le soir, en attendant, il vaut mieux que je ne sorte pas, au cas où...
Bonne année  à tous !
Vers 18 heures, il revient me dire que le problème n'est toujours pas réglé, et qu'il vaut mieux que je quitte Hanoi pour quelques jours, car je ne peux pas rester chez ces gens (ben oui, c'est interdit)
Je quitte donc Hanoi et me réfugie à Ninh Binh, une centaine de Km plus au sud.

 Et voila donc comment j'ai passé la soirée du 31 décembre et la journée du premier de l'an enfermée dans un endroit, sans même savoir où j'étais, chez des gens, sans savoir qui ils étaient...

Il ne s'agit certainement que de corruption, ok, mais que se passerait il si le responsable des immeuble décide de me dénoncer pour de bon?

Je préfère ne pas le savoir, donc je ne prends pas de risques, je décide, à regrets, de ne pas retourner à Hanoi.

4 commentaires:

  1. Très bonne année Marie!..et encore merci pour ces nouvelles, c'est génial!
    coté filatiers, le magasin change de mains cette semaine pour faire place à un magasin de décoration/tapissier.
    Continuez à profiter de votre voyage...c'est top!!grosses bises Géraldine

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  2. Hey, ben quelle aventure ! bonne année quand même et continue à profiter de ton voyage, plein de nouvelles aventures pour 2013, et au plaisir de te revoir bientôt (au Laos ou ailleurs).
    sommes à Bangkok actuellement écrasés de chaleur. on t'en envoie un peu.... à bientôt on espère Dominique et Martine

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  3. Liberté, Liberté chérie!!!!!!
    Bonne année Marie

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  4. Bonjour Mariecoco... je ne sais pas si tu te rappelles de Brigitte et Ramon rencontrés à l'auberge de JANSHUI vers le 8 Décembre ?.. et bien depuis je suis ton blog et je m'en régale.. On a connu Hanoi et le nord il y a une dizaine d'années et eu pas mal de péripéties un peu stressantes avec les communistes... On te souhaite plein de belles rencontres et permets moi de continuer à te lire, tu me fais rêver... -dans le voyage tout comme la lecture, on quitte sa vie, on l'échange contre l'esprit du songe, la flamme du vent... une vie sans.. est une vie que l'on ne quitte jamais-.. à bientot

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