dimanche 13 janvier 2013

Les dragons sous la pluie




Réfugiée à Ninh Binh, après mon départ précipité de Hanoi, je prends quelques jours pour me reposer et profiter de la campagne environnante.

il pleut tellement que même les buffles
ont besoin d'un imper !





Pour mon malheur, il pleut encore. En fait, depuis que je suis arrivée au Vietnam, j'ai eu 3 jours de soleil, puis du froid, du brouillard, et de la pluie.





C'est donc dans cette atmosphère humide que j'explore ce que certains appellent la baie d'Halong terrestre. Ambiance mystique et romantique quand je suis d'humeur poète, mais sol glissant et vêtements qui restent humides quand je suis d'humeur réaliste....;-))

ramer avec les pieds, quelle technique !
Étant donné le froid, peu de touristes ici en cette saison, je profite donc tranquillement des berges embrumées et des nombreux petits temples qui les jalonnent. Il y a des chemins de terre qui relient quelques fermes, de petits lopins de terre avec une ou deux chèvres et des cochons qui pataugent dans les marécages, mais le ravitaillement se fait surtout par bateau. Sur la photo de gauche, une marchande ambulante...elle a les bras croisés, mais elle avance quand même car ici, ils rament avec les pieds !

Espérant trouver une météo plus clémente, j'avance vers le sud, en direction de Hue, la ville impériale. Je prends un bus de nuit....et je dors par terre, à même le sol du bus !
Ben oui, région touristique = plein de bus de touristes pour aller à Hue, mais comme j'ai pas envie de faire le trajet avec des australiens en bermudas, je prends un bus pour vietnamiens....et je subis comme les autres, le surbooking, nous sommes une bonne dizaine à se partager le sol du bus alors qu'on a payé pour des couchettes.
monument à la gloire des
combattants du nord...
les communistes: ils ont gagné
cette guerre.
 Ça ne me dérange pas plus que ça de dormir par terre, mais quand le bus s'arrête au petit matin, tout le monde prend un autre bus pour la fin du trajet, sauf moi, car on me demande de payer à nouveau pour la fin du voyage alors que j'avais déjà payé jusqu'au bout. C'est comme ça ici, les touristes sont souvent rackettés, on prend un bus, on paye mais on n'a pas de ticket, alors ensuite bien sur, c'est facile !
Je ne peut pas faire grand chose, mais par principe, je ne prend pas le bus malhonnête. Je prend le temps de savourer un pho bien chaud et j'attends le bus suivant....qui sera un bus pour touristes, plein d'australiens en bermudas ;-(...qui vont visiter la DMZ ( zone démilitarisée).

Pour le même prix qu'on me demandait pour la fin de mon voyage, je me retrouve donc dans une excursion organisée, en route pour les anciennes bases militaires américaines. Cette fameuse DMZ avait été instaurée par les Français lorsqu'ils ont évacué le Nord du Vietnam pour se réfugier dans le sud avant de quitter définitivement le pays et c'est en fait devenu une des principale zone de combat lors de la guerre du Vietnam.

Je n'avais pas vu la mer depuis...
longtemps
 Moi qui déteste les excursions organisées, j'avoue avoir apprécié ce retour dans ce passé si proche, qui m'a fait me poser pas mal de questions. Nous, Francais ne sommes bien sur pas étrangers aux evenements dans cette partie du monde: et si on avait agit autrement ? et si on n'était jamais venus ici avec notre esprit colonialiste? et si ? et si ?
Bien sur, on ne réécrit pas l'histoire, mais ça ne fait pas de mal de se remémorer les atrocités qui ont fait tant de victimes et qui ont ensuite poussé tant de gens à risquer leur vie sur de frêles esquifs, les boatpeople, c'était il n'y a pas longtemps du tout. Une des conséquences de l'histoire mouvementée de ce pays... je me souviens de ces images bouleversantes....j'étais bien jeune et ce n'était qu'une info parmi d'autres, mais ici, sur la cote de la mer de Chine, je réalise à quel point il fallait être désespéré pour oser partir comme ça !


Coté pas rénové...
Bon, j'arrive enfin à Hue. Il pleut toujours....Le bon cote c'est qu'il n'y a pas foule pour visiter la cite impériale.

C'est sur que ça ne vaut certainement pas la cite interdite de Beijing, mais c'est tout de même impressionnant, du moins pour les parties qui ont ete

bien plus beau du coté rénovée !


rénovées. Car ici aussi, les guerres successives ont fait des ravages.Je prends mon temps pour découvrir cette ville dans la ville, avec ses parcs, jardins, ses étangs et les  bâtiments de différentes époques, dont les derniers datent du début du XXeme siècle.

Je brave ensuite le ciel qui pleure pour aller, en compagnie de Quyn, une jeune vietnamienne rencontrée la veille, voir les tombes des empereurs qui se sont succédés ici.
Et là aussi on mesure la puissance et la richesse de ces souverains des temps lointains, les tombes, sont en fait comme de petits villages avec des allées, des parcs, des jardins, différents monuments et des batiments pour les concubines, les serviteurs et autres membres de la famille qui survivaient à l'empereur.


mais comment peut on confondre
chiens de gardes...
...et dragons ?
Ici règnent les créatures extraordinaires, comme ces jolies bébètes que je retrouve un peu partout....Je suis heureuse d'avoir Quyn pour m'expliquer leur rôle car je les avais pris pour des dragons, ce sont en fait des chiens de garde, il y en a sur presque toutes les tombes, même les petites tombes de gens ordinaires me dit-elle. Ils gardent les morts.

Elle rit bien de moi quand je lui dit que je les avais pris pour des dragons !
Je lui explique alors que chez nous, en Europe, il n'y a pas de dragons, sauf dans certains contes pour enfants où ils sont des créatures malveillantes. Elle a du mal à me croire, comment un dragon peut-il être méchant ?
Un grand merci Quyn pour cette délicieuse balade au pays de vos croyances si anciennes et toujours si vivaces!

Entre deux visites et entre deux averses, je profite aussi de la proximité du bord de mer pour découvrir les délices de la région.
C'est par hasard, sur un trottoir, que je croise ce qui devient mon plat préféré.
Sur un trottoir car ici, certaines femmes cuisinent à la maison et partent ensuite arpenter les trottoirs avec un panier. Les passants les interpellent et elles s'arrêtent alors pour vous servir.....sur le trottoir, bien sur ! Ensuite elles attendent que vous ayez fini pour repartir avec leur panier.

La dame au panier et les passants qui
rigolent (gentiment ) de moi pendant que
je déguste, assise sur le parapet
C'est donc comme ça que je découvre cette merveille culinaire. Ce sont des crevettes légèrement caramélisées et épicées enrobées dans une pâte translucide, servies avec plein d'herbes genre persil, mais parfois d'autres que je ne connais pas et des espèces de croûtons (je pense que c'est du poisson séché et rissolé, mais je ne suis pas sure)
.... c'est un véritable régal !


Il pleut sur Hue
Alors bien sur, il n'y a pas beaucoup d'étrangers qui arrêtent les dames aux paniers dans la rue....et à chaque fois, ça crée un mini évènement, les passant s'arrêtent, me regardent manger, attendent mes réactions, et s'amusent gentiment de moi...


Et voila, il pleut toujours....je repars vers le sud espérant pouvoir me mettre au sec, à bientôt pour de nouvelles nouvelles ;-)













1 commentaire:

  1. hello de LU
    nous ca tourne a la grele ce matin, mercredi peut etre de la neige, ce que je ne veux pas car je pars a paris en avion et un cm de neige c'est la cata...bizarre de voir les paysages connus sous le brouillard et la pluie qd on les connait sous le soleil....

    helene

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