samedi 30 novembre 2013

Banda Aceh, Sumatra

Un bateau sur le toit d'une maison
Après un petit tour le long de la cote nord de Sumatra, J'arrive à Banda Aceh.
Ce nom vous dit quelque chose ?
C'est la ville la plus proche de l'épicentre du séisme qui a provoqué le tsunami de 2004.

9 ans après, la ville est reconstruite, en grande partie grâce à l'aide internationale, dont une grande part de générosité des particuliers.

Aujourd'hui, il ne reste que quelques vestiges de la catastrophe, qui sont devenus des attractions touristiques, tel ce bateau sur le toit d'une maison autour duquel se pressent quelques vendeuses de "souvenirs", dvd du désastre, photos des dégâts...qui voudrait acheter ça? pas moi en tout cas.





Il y a aussi beaucoup de plaques sur des bâtiments, où on peut lire ce genre d'inscription: Ce bâtiment a été reconstruit par....telle ou telle association.
 


C'est un peu triste de se faire mousser comme ça. Surtout qu'à l'époque, le prix d'une plaque gravée aurait certainement été mieux employé à fournir des repas, de l'eau potable ou des soins médicaux.



...une école Coca   
Il y a aussi les "grands" industriels, qui, s'ils ont été généreux, en ont bien profite aussi pour faire leur pub, comme ce fabricant de boisson brunâtre qui a construit des écoles....                             Puis, toujours au rang des gaspillages,  le musée qui a coûté environ 5 millions de dollars, et qui est maintenant dans un état déplorable faute de fonds suffisants pour l'entretenir.


La ville est donc reconstruite. Les villages le long de la cote aussi. Un peu partout on peut voir des petites maisons en dur, avec leur toit bleu, toutes identiques...vides.
Dans ce village, 1 maison sur 5 est encore habitée, les autres
 tombent lentement en décrépitude
Vides parce que les habitants savent bien qu'une maison en dur qui s'écroule, ça fait des morts. Vides parce que ces maisons sont faites pour une famille de 4 ou5 personnes alors qu'une famille ici c'est environ 10 personnes qui vivent dans une grande pièce. Vides parce que avec le taux d'humidité très élevé qui règne ici, les maisons en dur étouffent, le ciment s'effrite, l'air y est malsain.

 Alors, peu à peu ils ont reconstruit leurs propres maisons, avec leurs propres deniers, en bois, parce que le bois s'écroulera sans ensevelir les habitants. En bois, parce que ça respire et que la ventilation fait que l'humidité ne stagne pas. En bois avec une grande pièce principale, parce que c'est comme ça qu'ils vivent, tout simplement.

Fléchage pour évacuation, au cas où...
Il y a aussi ceux qui se sont enrichis grâce à la catastrophe. C'est de notoriété publique, certains ont maintenant des maisons grandioses, mais au pays de la corruption ça ne choque personne, c'est comme ça, c'est tout.

L'important c'est d'être vivant...même si tout le monde sait que l'horreur peut se reproduire à tout instant, personne ne songe à se plaindre ou à migrer vers d'autres horizons. Leur vie est ici, et, dans cette province très religieuse, on continue à construire des mosquées et on se félicite du cote positif des choses. Le tsunami a sonné la fin de la guerre qui opposait les indépendantistes ultra musulmans et le gouvernement de Jakarta.

Je suis dans ce village, sur la cote, pas très loin de Band Aceh, lorsque, tout à coup, j'ai l'impression que la maison où je loge bouge.
Je sors de la pièce où je me trouve...ce n'est pas qu'une impression, c'est un tremblement de terre ! Le temps de réaliser ça, et c'est fini. La maison est toujours debout, pas de dégâts aux alentours...
Ouf !
Je regarde autour de moi, personne ne se précipite vers les points d'évacuations...et si il y avait une vague?...non, le tremblement de terre n'est pas assez violent, seulement 5,6 sur l'échelle de Richter, pas de quoi s'affoler!
De toute façon, les habitants n'y croient pas beaucoup au plan d'évacuation, seuls ceux qui ont une voiture prête à partir pourraient s'enfoncer dans les terres à toute vitesse et atteindre un point assez haut pour sauver sa peau.
La grande mosquée de Banda Aceh,
elle a miraculeusement résisté au tsunami
À pieds ou en scooter, il n'y a aucune chance de distancer un tsunami éventuel !

Alors on prie.
La grande mosquée de Banda Aceh a resistee au tsunami, elle est restée intacte au milieu du champ de ruine qu'était devenu la ville, c'est un signe. Un signe que la piété peut vous sauver...
Un signe d'espoir, le seul peut-être, pour ces gens qui, tous, absolument tous, ont perdu un ou plusieurs membre de leur famille....
Alors ils prient.




 
 
 










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