mardi 4 septembre 2012

Lac sacré et independance day à Bishkek

La seule carte de la région, on est
 loin des cartes IGN
À Jalal Abad, je rencontre Nicolas et Nathalie, un couple de jeunes français ainsi que Andreas, un Allemand. Ensembles nous décidons d'aller du cote d'Arslanbob, un village de montagne au milieu de l'unique foret du Kyrghizstan. C'est une immense foret de noyers, 5000 tonnes de noix sont récoltées là chaque année.
De là, ils décident de faire un trek dans la montagne. Comme je n'en ai jamais fait, je leur dit que je ne les accompagnerai pas, mais ils insistent en disant que c'est une occasion à ne pas louper, que ça va être magnifique...Je cède. J'allège mon sac au maximum et c'est parti, direction le lac sacré.

C'est vers ce massif que
nous partons
Il n'y a pas de carte disponible sauf celle affrichée sur le mur du CBT (genre d'office de tourisme rural), mais elle est bien sommaire....nous aurons donc un guide pour cette aventure de 4 jours.


Le village d'Arslanbob est à environ 1500m d'altitude, de là, nous voyons Babashata qui culmine à plus de 4400m, c'est dans cette direction que nous partons.

la course avec les nuages à presque 3000m.
La montée
Le premier jour est déjà épuisant. Nous marchons d'abord dans des prairies puis des pentes recouvertes de hautes herbes et fougères, c'est ensuite les rochers qu'il faut escalader. Il n'y a pas de chemin dessiné et les passages sont parfois assez dangereux.Nous ne sommes pas encordés, j'essaie de ne pas penser à ce qui se passera si je tombe. Nicolas vient à ma rescousse une première fois lorsque je n'arrive pas à trouver de prise pour avancer, et il reviendra prendre mon sac à dos pour finir la montée, je suis au bout du rouleau mais je m'extasie devant les paysages magnifiques. Il faisait aux alentours de 35 degrés quand nous sommes partis, mais la température chute vite et les nuages font la course avec nous pour essayer de nous engloutir dans leur froid cotonneux. Ce sont eux qui ont gagné!

Au matin, je suis gelée, mon sac aussi !
Nous passons la première nuit à 3000m, soit 1500m montés dans la journée, pas si mal pour une première fois !
Le lendemain matin, mon sac à dos est gelé...il a pourtant dormi sous la tente, comme moi !
Il fait froid, mon corps est endolori et courbaturée de la veille, mais il faut repartir. Nous montons encore, pour passer le col à 3500m. C'est dur mais la beauté des paysages compense la fatigue et les douleurs. D'autre part, après le col, ce sera plus facile, on va redescendre pour arriver au lac.

Malgré la fatigue, c'est beau...
Sauf que ceux qui me connaissent bien savent que j'ai déjà du mal à descendre un escalier sans rambarde...



Le lac sacré tel que nous
 le découvrons en arrivant
Comité d'accueil au lac
La descente est quasiment à pic, dans des coulées de cailloux. Ça glisse, Nicolas m'a prêté ses bâtons de marche, mais malgré cela, je fais une crise de panique du à ma peur des descentes. Heureusement que Nicolas est très patient et reste avec moi pour m'aider. Malgré tout, je retarde tout le monde et nous n'atteindrons pas le lac. La nuit tombe bientôt, nous bivouaquerons encore une fois en altitude. Ce deuxième jour a été vraiment éprouvant pour moi, je m'écroule sans même avaler un morceau.



et l'intérieur...
les baraques, l'extérieur
Le matin du troisième jour, nous descendons sans problème vers le lac.Il nous parait bien petit vu d'en haut, mais en fait il fait quand même 90 hectares ! Là, nous somme accueillis par un groupe de Kyrghizes qui restent au lac l'été pour accueillir les pèlerins. Ils vivent dans des espèces de baraques faites de tôles, de planches de récupération et de bouts de tissus. Ils nous offrent du thé et des tripes froides, leur petit déjeuner traditionnel.





les tripes au petit déjeuner
la mosquée
Il y a une "mosquée" au bord du lac et un endroit ou l'on tue le mouton. Notre guide ne connaît que 30 mots d'anglais, il est donc difficile de savoir pourquoi ce lac est sacré. Cela aurai quelque chose à voir avec Ali ( le gendre du Prophète) qui aurai séjourné ici ...difficile d'en savoir plus. En tout cas, c'est bien requinqués que nous reprendront la route.
 



ce n'est plus de la haute montagne,
mais ça grimpe encore pas mal !
Alors, bien sur, naïve que je suis, quand on me dit que le retour sera plus facile parce qu'on longe les vallées, je le crois. N'ayant jamais pratiqué la montagne, je me vois déjà sur des pentes douces le long des prairies verdoyantes.
Mais pas du tout !!!!!!!!!
Il faudra encore monter avant d'arriver à la vallée en question ! et puis descendre, mais pas en pente douce !
Bref, mon calvaire continue !....mais la beauté sauvage des paysages me fera tenir bon.

les chevaux en liberté dans la montagne,
un spectacle magnifique !
De l'autre cote, les paysages sont radicalement différents de ceux de la montée. Et ce n'est plus le désert. Nous croisons des camps de nomades, des troupeaux de chevaux, des yacks et des moutons par milliers. 
Par deux fois, devant mon état d'épuisement avancé, le guide demandera à des cavaliers de m'emmener sur leur cheval pour quelques kilomètres difficiles. Super ! Ça m'évite de retarder trop mes compagnons et me permet de continuer pour la suite.



En plus des montées et descentes
il y a aussi les torrents à traverser !
Et voila, 4 jours de trek pour moi qui n'avais jamais pratiqué la montagne, cela restera un souvenir magnifique. Un grand merci à Nicolas et Nathalie qui m'ont soutenue dans les moments difficiles et qui ne se sont (presque) jamais moques de moi, de mes peurs et de mon manque d'agilité.


Je ne dis pas que je recommencerai tous les jours, mais je suis contente de l'avoir fait !
Je quitte les montagnes, direction: la capitale.


 
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Retour à la civilisation !

service d'ordre en action ;-))
Arrivée à Bishkek pour le jour de la fête nationale, la fête de l'indépendance.
À cette occasion, il y a un match de buzkashi. Ça se joue à cheval, avec une chèvre décapitée en guise de ballon.

les "vigiles" à cheval
Direction l'hippodrome donc, ou règne une ambiance festive malgré la présence de nombreux militaires et policiers....remarquez que le service d'ordre n'est pas très vigilant, de nombreux spectateurs passent par dessus les barrières...et les policiers en font de même ;-))
Il y a foule pour assister au match, les gradins sont pleins, c'est donc de l'autre cote du "stade" que j'assiste aux réjouissances. Là encore, le service d'ordre est quasi inefficace, ils font reculer la foule qui se reforme exactement au même endroit, c'est à dire à la lisière du terrain. Je me faufile au premier rang pour essayer de prendre des photos.

Le jeu est assez simple: il y a deux équipes de 4 à cheval. Il y a une chèvre décapitée au milieu du terrain. Le but est de la ramasser et de l'amener vers les but alors que l'équipe adverse essaie de la récupérer. Les chevaux sont lancés à fond et chacun tire sur la bête...c'est assez... heu..? viril !
Le tout se déroule dans un nuage de poussière inimaginable, pas toujours évident de voir ce qui se passe !
Sur la photo de droite, on voit le joueur bleu sans chapeau qui tient la bête par une patte et le joueur rouge à gauche qui essaie de la récupérer pendant que le joueur bleu avec chapeau essaie de l'en empêcher.


Les chevaux foncent parfois sur les spectateurs...
Voila, le jeu se résume à ça, mais c'est très impressionnant...Surtout quand les chevaux lancés en plein galop vous foncent dessus !


La chèvre par terre au milieu
du terrain
Comme je vous le disais plus haut, la sécurité est quasi inexistante et la foule se presse au raz du terrain. Parfois, les chevaux ne s'arrêtent pas à temps et foncent sur la foule. C'est ce qui s'est passe...et j'étais au premier rang....et je ne me suis pas reculée assez vite....et j'ai reçu un coup de sabot dans le pied !





Bien fait pour moi, j'avais qu'à pas m'approcher autant ! J'en suis quitte pour un bel hématome et quelques jours à boiter....Mais j'ai eu ma photo !
 


3 commentaires:

  1. A nous deux on ferait la paire, j'ai horreur de monter, par contre la descente ne me pose aucun problèmes....
    Bravo à toi, j'espère que les chaussures tiennent le coup.
    Je te mets un message su FCB dans la semaine.

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  2. Ouah, quel courage le trek. Cela avait l'air bien rude pour une première fois. Tu fais encore preuve de ténacité.
    Un gros câlin, encore une fois prend soin de ton pied !!!
    Bisous. Julie

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  3. aller au bout de ses reves n'est pas toujours simple .Une jolie leçon de vie;faites toutefois attention à vous.Aline

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