mercredi 1 août 2012

Ouzbekistan Ouest, de Nukus ay Muniaq

le "village" sur la colline


Juste après avoir passé la frontière, le long des quelques kilomètres qui mènent à la petite ville de Nukus, je repère un charmant village sur une colline.



les rues ...
C'est le premier endroit que j'ai envie d'aller visiter pour faire connaissance avec la région. J'attends la fin d'après midi car les températures sont quasi intenables, et c'est parti. Pas facile de trouver le bon bus pour y aller car je n'ai pas le nom du village, pas de carte non plus...je sais juste que je l'ai vu en arrivant, mais comme je ne parle ni Ouzbek ni Russe c'est difficile à expliquer. Mais comme je suis persévérante (pas entêtée, non, non !) je finis par y arriver....et je découvre mon village...
C'est un village des morts !
Un cimetière quoi.... ici, les morts ont leur maison.
Cela peut prendre différentes formes, selon les moyens des familles, et cela va de la yourte à la simple clôture en grillage en passant par des sortes de mausolées. Seuls les très très pauvres n'ont qu'un lit et pas de maison du tout....Bien sur, cela prend beaucoup d'espace et du coup, le cimetière ressemble à un village.

pas de murs pour les pauvres,
juste une clôture




Dans chaque "maison" il y a un (ou plusieurs) lit pour le mort. Ici on n'utilise pas de cercueil, on creuse un trou assez profond dans lequel on dépose le corps, on construit une espèce de plancher aéré (comme une échelle) en bois que l'on recouvre d'un monticule de terre sur lequel on pose le lit du mort (en bois aussi).
Avec les années, le monticule de terre s'effondre dans la tombe, on voit donc par endroit, des ossements, des billets de banque ou autre petits objets.

le lit
C'est absolument fascinant de se promener dans cet endroit si paisible et si beau avec les soleil déclinant de la fin d'après midi. Les constructions couleur de miel se fondent dans le paysage si aride de ce semi désert, c'est magnifique !





Je pars ensuite vers la mer d'Aral....ou plutôt vers Muniaq, qui était le plus grand port du sud de la mer d'Aral.


Le sable envahit les rues
Sauf que maintenant, il n'y a plus de mer....


4 heures de bus pour y arriver, 4 heures d'une route au milieu des champs de coton...et oui !!
Malgré le désastre, l'irrigation continue ! J'ai envie de hurler avant même d'arriver devant les bateaux sur le sable. La mer d'Aral n'est plus, le fleuve Amou arya qui l'alimentait est un bouillon de pollution due aux pesticides et on continue a produire le coton...
En arrivant à Muniaq, c'est la désolation, les deux tiers des habitants sont partis, le sable envahi les rues et les bâtiments de l'ere soviétique sont à l'abandon., on dirait une ville fantôme.


Les bateaux reposent en paix ...sur une immensité aride, un desert de sable et de sel.  La mer est maintenant à 150 km de là...Quelle désolation, quelle tristesse !

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