mercredi 22 août 2012

Tadjikistan



les bâtiments colorés de Dushanbe
Je commence ma visite du Tadjikistan par Dushanbe, la capitale. Comme dans les autres pays de l'Asie centrale, c'est une ville à l'allure assez soviétique qui m'accueille. La seule fantaisie notable, ce sont ces quelques bâtiments aux couleurs pastelles qui bordent l'avenue principale de la ville. Sinon, on oscille entre portraits du président, blocs de bétons et monuments grandioses.
Ici, comme en Ouzbekistan, les policiers sont nombreux, et les contrôles fréquents. Quand un policier vous arrête, le conducteur sort du véhicule et va serrer lui la main. Je trouve cette pratique bien différente de chez nous....jusqu'à ce que je découvre que la poignée de main n'est pas innocente, elle sert à glisser rapidement et (pas très) discrètement un billet d'une main à l'autre....corruption à tous les étages !

Les tadjiks sont des Aryens. Ils parlent un langage proche de l'Iranien, contrairement aux Ouzbeks qui eux parlent une langue proche du Turc. Bon, pour moi de toute façon, ça se résume à une bouillie linguistique ou se mêlent ces deux langues et un peu de Russe...avec ça, j'arrive à communiquer, c'est le principal. Par contre, leur coté aryen se retrouve dans leur faciès, beaucoup moins oriental que leurs voisins. Les femmes ici ont une jolie façon de se maquiller les sourcils. Au lieu de les épiler elles les redéssinent et les relient...parfois difficile de discerner leurs sourcils, cependant....

Après quelques jours dans la capitale, j'ai la confirmation que je redoutais: Le Pamir est toujours fermée. C'est la région à l'Est du pays, Le Pamir est un massif montagneux avec des sommets autour des 7000 mètres. Ce n'est pas l'Everest, mais presque.  Dans cette région, il y a une route qui est la deuxièmes plus haute route du monde, on l'appelle La Pamir Highway, et c'est cette route que je voulais prendre.
Malheureusement, suite aux évènements survenus à Khorog, toute la partie Est du pays est fermée aux étrangers.

les routes dans les Fans
Pas de Pamir, donc, pas de ces paysages absolument époustouflants, pas de Tadjiks montagnards....


on roule à gauche, à droite, au milieu...
Obligée de changer d'itinéraire, je pars vers le nord, qui est aussi une région montagneuse, les Fans....et les routes qui sont ...montagneuses aussi. C'est à dire non goudronnées, et sans rail de sécurité, ce qui veut dire qu'on roule à quelques centimètres du précipice, sans aucune protection. D'autre part, comme partout en Asie Centrale, comme les routes sont défoncées, les conducteurs pensent toujours que l'autre cote de la chaussée est meilleur, heureusement, ceux d'en face roulent aussi du mauvais coté, ce qui fait qu'on a souvent l'impression d'être en Angleterre plutôt qu'ici.


femme de la montagne
longue tresse pour les femmes
calot pour les hommes


Après la montagne, je fais étape à Khujand, principale ville du nord du pays. Ici, les femmes portent leurs foulards de manière différente alors que les hommes, plus qu'ailleurs sont coiffes de petits calots brodées.

Et les enfants dans tout ça ?





les garçonnets poussent des brouettes
une fillette vends du raisin
Et bien justement, j'y viens: Ici les vacances scolaires sont en juin et juillet. La rentrée a donc eu lieu le 1er août. Cela n'empêche pas de voir des enfants qui travaillent. C'était aussi le cas en Ouzbekistan... et c'est difficile à supporter mais c'est une réalité de l'Asie centrale.

Car voyager c'est aussi ça: voir des choses que l'on préférerai occulter.

Transport de marchandises
Voir des choses que l'on sait exister, quelque part....sauf que là, j'y suis dans ce "quelque part",  je la vois cette réalité là. Et je n'y peux rien.
Je sais que ces enfants travaillent parce que c'est vital pour la famille. Je sais que les parents préféreraient sûrement qu'ils aillent à l'école, mais ne peuvent se le permettre...
Et je suis là, spectatrice de ce désastre, incapable de réagir. Et j'ai honte de mon mode de vie de privilégiée.
La seule chose que je peux faire, c'est leur montrer une carte du monde que j'ai toujours avec moi, et leur pointer d'où je viens.
D'un pays ou on peut voir la mer.
D'un pays ou on va à l'école tous les jours.
D'un pays où le droit des enfants est une réalité.
D'un pays où on a la Tour eiffel, et Zidanne et Riberi et des motos et Belmondo et De Funes.....( ce sont les références les plus citées par les gens d'ici....avec Jacques Chirac qui garde une bonne place)

collecte des bouteilles plastiques pour recyclage
C'est souvent avec des larmes dans les yeux que je quitte ces enfants curieux de tout, heureux des quelques minutes d'attention que je leur apporte et qui rêveront longtemps de ces pays lointains où les enfants ne travaillent pas et où on a plusieurs mers !

Voila, je voulais juste vous faire partager mon désarroi, ma colère et ma frustration de ne rien pouvoir faire pour eux. C'est un simple témoignage, des rencontres personnelles, beaucoup d'enfants travaillent, même si ce n'est pas la majorité, c'est beaucoup trop !

 

1 commentaire:

  1. Bonjour;Christophe et Jean Pierre nous ont communiqué votre site et c'est avec émotion,sourires et leçons de vie que vous nous permettez d'etre un peu à vos cotés.Merci à vous

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