Aventura à Genova

Vanco très fier de son camion

Sortie de Cannes un peu longue, les belles voitures de la côté d"azur ne daignent pas s"arrêter. Une âme charitable m"emmène quand même, jusqu"au péage , là un semi remorque s'arrête assez rapidement. Le chauffeur est bulare, il s'appelle Vanco et fait le trajet Espagne Italie deux fois par semaine. La communication est plus que laborieuse car je ne pipe pas un mot de bulgare et il ne baragouine que quelques mots d' Allemand ou espagnol prononcés à la bulgare.... et le trajet qui n"en finit pas !
 En effet, la route vers l"Italie est certes magnifique, mais c'est de la montagne, des grandes côtes et des virages, beaucoup de virages! résultat: on roule souvent à 50km heure.
Bon, Vanco est très bavard, le fait qu'on ne parle pas du tout la même langue ne le décourage absolument pas, et pour se faire comprendre, il prend souvent un papier et un crayon pour m'expliquer plein de choses à l'aide de chiffres ou de dessins.....tout ça dans les virages bien sur. Il essaie aussi de me montrer où est sa maison ....sur un GPS hors d'âge et presque hors d'usage, qui demande moult manipulations, toujours dans les virages avec la falaise à même pas un mètre....



Bref, il doit bifurquer vers Alessandria environ 30 km avant Genova, on décide qu'il me laissera à une station service pour que je trouve facilement un autre chauffeur.
Et là, manque de chance, la station est interdite aux camions !!!!!!!!!!! Les stations que j'ai vues sur le trajet sont en effet toutes petites, sans aire de repos  et celle ci est coincée à flanc de colline, seules les voitures y rentrent.

le camion me laisse là

Bon, on continue à rouler, pas d'autre station....Vanco s'arrête donc in extremis sur un dégagement pour voitures en difficulté.....:-((

Il est 15h 15, on a mis 4 heures pour faire 160 Km et je me retrouve au milieu de nulle part, juste après un virage, donc les automobilistes n'ont absolument pas le temps de me voir, de décider de me prendre et de s'arrêter ....le temps passe, 16 heures, le soleil passe derrière la colline, je sais que dans une heure le jour commencera à décliner.
J'avoue que je ne suis pas fière, Je ne peux même pas marcher plus loin, il n'y a pas de bande d'arrêt d'urgence, c'est la chaussée de l'autoroute, un rail de sécurité et la falaise derrière. J'ai mal au bras a force de le laisser bien tendu, en espèrant toujours que quelqu'un s'arrêtera.
Mon moral décline, je me vois déjà dormir là lorsque qu'un véhicule d'entretien des autoroutes s'arrête ! Ouf !

Ah ? c'est interdit ? je ne savait pas !
 Ils menacent d'appeler la police, je fais celle qui ne comprends pas (même si certains mots comme carabinieri ne laissent aucun doute sur leur signification). Finalement ils m'emmènent vers la ville, ils me lâchent près d'une voie ferrée en me disant que la gare est à 2Km.
Je suis bien contente d'être arrivée....je marche en suivant la voie de chemin de fer mais je trouve le centre de Genova bien lugubre....normal, j'arrive à une gare de banlieue!  Bon, c'est donc dans un train de banlieue que je fais mon entrée à Genova.

Un métro et un bus plus tard, j'arrive enfin chez Moreno et Luisa qui s'inquiétaient de ne pas me voir arriver. Je suis enfin au chaud, mais la soirée ne fait que commencer. Ils ne parlent pas anglais, ils m'avouent avoir utilisé un traducteur google pour m'envoyer l'e-mail de confirmation de couchsurfing !

Nous faisons connaissance en italien, c'est comique! Ils m'emmènent ensuite faire un tour de Genova by night.